Comme nous le savons toutes et tous, nos Nerazzurri ont perdu contre Séville en finale de la Ligue Europa après qu'un doublé de Luuk de Jong et un but de Diego Carlos ont ont eu raison d'un penalty de Romelu Lukaku et l'égalisation de Diego Godin. Nous présentons une analyse de cette funeste finale qui aurait due être une fête.
Introduction
Lors de la demi-finale écrasante du Shakhtar Donetsk, il était clair qu'Antonio Conte avait mis ses hommes en place pour faire pression sur les géants ukrainiens. Le plan a été exécuté à la perfection et les Italiens ont pu marquer cinq buts. Il était clair que c'était la bonne façon de faire les choses mais le match contre Séville a vu l'Inter tout simplement tomber dans de mauvaises habitudes, incapable de vraiment faire un usage notable du ballon et permettant aux Andalous de jouer le jeu à leur rythme. C'était un geste risqué de la part de Conte et l'Inter a été dûment punie non pas une ou deux mais trois fois... et sur phases arrêtées! Appeler cette rencontre un match à deux mi-temps ne rendrait pas du tout justice au match. L'Inter était lente, léthargique, sans imagination et ne ressemblait pas à une équipe qui avait si facilement démantelé et écrasé le Shakhtar l'autre soir.
L'Inter frappe fort
Les Italiens ont rapidement pris les devants lorsque Diego Carlos a accroché Romelu Lukaku à la 4e minute. Le penalty a été facilement transformé par l'international belge qui a égalé le record de Ronaldo de 34 buts en une seule saison. Comme nous le voyons sur l'image dessous, Lukaku part face au but, son homologue également et nous savons qu'il est injouable dans cette position. Carlos n'a qu'une seule alternative, la faute.
Dans les premières minutes, l'Inter semblait avoir un plan. Les joueurs pressaient Séville, empêchant les Espagnols de s'installer et de jouer de l'arrière ou même de chercher des passes entre les lignes. Ce plan initial était un excellent signe de ce que nous pouvions attendre des Nerazzurri. Une pression rapide a forcé Séville à faire des erreurs. Les hommes de Julen Lopetegui ont été trop rapides pour lâcher le ballon, le frappant plus haut sur le terrain une fois que les attaquants de l'Inter ont commencé à les verrouiller. L'Inter, en revanche, a fait preuve de beaucoup de sang-froid et passait le ballon avec une grande confiance.
L'Inter en difficulté
Cependant, une fois que Séville a commencé à posséder le ballon davantage et s'est installé dans le rythme du match, l'Inter est retournée dans sa petite coquille et a attendu que les Espagnols commettent une erreur. Cette politique d'attente et de surveillance sera sa chute car sa seule et fatale erreur! Une fois que les Sévillans ont commencé à passer de l’arrière et que l’Inter a mis un terme à son pressing haut, Séville a commencé à voir davantage le ballon et s'approprièrent le match. Séville a égalisé en raison d'une possession soutenue, ce qu'ils ont fait contre Manchester United avec Luuk de Jong mettant la touche finale. Ashley Young n'a pas verrouillé Jesus Navas à temps et lui a laissé trop d'espace pour percer. Du coup, Bastoni ne pu le bloquer. En effet, lorsque Banega a fait la passe à Navas, Bastoni s'est avancé pour le presser. Young était focalisé sur Suso, il n'aurait donc pas pu couvrir l'espace de Bastoni. Gagliardini s'est concentré sur Fernando, donc il n'a pas réalisé l'ouverture de l'espace. Le joueur qui a fait la course est Jordan et Barella était censé le marquer, mais Barella ne marque plus son homme. De Vrij est allé couvrir l'espace de Bastoni. La compacité horizontale de l’Inter n’était pas idéale et la défense a perdu son orientation. En fin de compte, Séville a créé une situation 2 contre 2 dans la surface. De Jong laissé sur place Godin et a marqué pour égaliser.
Il faut noter également que la ligne défensive étant restée un peu profonde, les autres joueurs auraient dû réagir à cela et corriger le cas échéant! Lukaku aurait dû être positionné sur la même ligne que Lautaro Martinez alors l'Inter aurait pu mieux fermer la ligne de dépassement. Pourquoi? Quand les Sévillans ont construit à partir de leur aile gauche, Reguilón a fourni la profondeur et Lucas Ocampo a repiqué vers l'intérieur. Ensuite, Éver Banega redescent légèrement aux côtés des défenseurs centraux afin qu'ils puissent construire une ligne arrière trois, et donc formant un 3 contre 2 contre nos deux avants, Romelu Lukaku et Lautaro Martínez.
La formation "sans ailes" de l'Inter a été exploitée par Séville. L'Inter a bien appuyé sur le côté gauche et n'a pas permis à Séville de progresser cette aile. Mais Séville a trouvé une issue de secours via des changements de jeu lors de la construction. Bien que l'Inter puisse matcher Séville en 1 contre 1 sur l'aile gauche, Séville s'en est sorti avec des changements. L’autre problème de l’Inter a été de créer des opportunités contre le bloc profond de Séville. Séville a formé un bloc étroit et serré avec un 4-4-1-1. Séville a comblé tous les espaces entre les lignes et n'a pas autorisé l'Inter à utiliser ces espaces.
Transition coupée
La transition de la défense au milieu de terrain est devenue difficile à cause de Banega qui s'est assuré que Godin ne pouvait pas passer le ballon à Brozovic. Le Croate n'a pas pu recevoir le ballon de la défense car Banega était toujours là pour forcer Godin à passer le ballon à quelqu'un d'autre. Dans ce cas, Roberto Gagliardini est devenu l'option principale de la construction. Et c'est là qu'intervient Suso, l'Espagnol s'assurant que le milieu de terrain n'a pas assez d'espace autour de lui pour déclencher un mouvement d'attaque. De même, des groupes comme Fernando et Joan Jordan ont coupé toutes les lignes vers Lukaku et Lautaro Martinez. Avec des balles directes inexistantes, l'Inter a été contrainte de jouer de côté, ce qui n'a pas aidé sa cause.
Le match allait être une bataille entre deux hommes, Benga et Brozovic, qui sont normalement très bons pour donner le rythme du match. Cette fois-ci, cependant, c'est l'Argentin qui savourait clairement la perspective de jouer contre ses anciens employeurs. Banega était prêt pour la bataille et a fait 64 passes tout au long du match, le plus grand nombre de passes dans la rencontre, et a également fait 13 challenges. Banega a eu une influence apaisante au milieu du terrain et grâce à son excellent contrôle, le milieu de terrain expérimenté a pu affronter deux ou même trois hommes en même temps et s'est toujours imposé.
Brozovic, par contre, n’était pas vraiment sur le bon tempo. Le Croate a réalisé 59 passes mais n'a pas pu vraiment marquer son autorité sur le terrain comme son homologue. Le joueur de 27 ans a été contraint d'aller plus profond dans sa propre moitié de terrain afin de voir davantage le ballon, ce qui a affecté sa capacité à déclencher des attaques. Cependant, il était toujours capable de faire deux passes clés et a fourni une aide pour le but de Diego Godin.
Les phases arrêtées
Bien que les coups de pied arrêtés soient monnaie courante, dans des matchs comme ceux-ci, les plus petits détails sont importants. Et, il s'est avéré que l'Inter a perdu la rencontre en raison de son incapacité à gérer correctement les coups de pied arrêtés. Lors de sa défense sur coups francs, l'Inter utilisait le marquage en zone. Bien que cela ne devrait pas être considéré comme une mauvaise tactique, jouer contre une équipe comme Séville cela peut être calamiteux.
Dans l'un des coups de pied arrêtés, Banega a effectué un centre vers le poteau arrière et les joueurs de Séville ont surchargé cette zone avec Jules Koundé, Luuk De Jong et Lucas Ocampos. Cela signifiait que les défenseurs de l'Inter étaient en retard pour réaliser le danger et De Jong était capable de s'élever au-dessus de Gagliardini pour marquer de la tête. Comme nous pouvons le voir, Luuk de Jong avait beaucoup d'espace pour effectuer sa tête à la perfection. Au moins un des défenseurs aurait pu avoir plus de jugeote.
Cela a continué à être un problème, car le troisième but de Séville découlait de la propension de l'Inter à continuer à défendre trop bas. Quatre joueurs de Séville ont eu une chance d'attaquer le ballon et Diego Carlos a eu beaucoup d'espace pour faire le spectacle. Alors que la touche de Lukaku détournait le ballon dans le filet, l’attaque aurait pu être étouffée rapidement lorsque la première tête était dégagée. Les joueurs de l'Inter ont choisi de se défendre dans la surface des six mètres plutôt que de fermer finalement l'espace. Comme nous pouvons le voir, il y a quatre joueurs de Séville qui anticipent le dégagement de la tête tandis que les défenseurs de l'Inter restent dans les six mètres. Cet espace était tout ce dont les Espagnols avaient besoin. Sans rien enlever au mérite de Diego Carlos, l'Inter aurait dû faire mieux ici!
Occasions manquées et changements tardifs
Bien qu'ils n'aient pas eu beaucoup d'occasions, lorsque il y en a eu, l'Inter ne les a pas saisies. Lukaku a raté une belle chance en face à face contre Yassine Bounou et un autre jour, un autre match, il aurait mis le ballon le fond. D'une manière générale, l'Inter a mal joué ses contres. Antonio Candreva a eu une chance d’égaliser en fin de match. Le centre de Brozovic a trouvé Candreva qui courait du milieu de terrain vers la surface. Candreva a mal jaugé le ballon n'a pas pu le frapper correctement. L'Inter a encore mal joué ce moment offensif.
C'était très surprenant de voir Antonio Conte ne pas mettre Christian Eriksen au début de la seconde mi-temps quand il était devenu clair que l'équipe avait besoin de plus de créativité et d'imagination. Le Danois est rentré très tard dans le match aux côtés d'Alexis Sanchez et, à ce moment-là, Séville défendait dans un bloc profond et avait cessé de presser l'Inter haut sur le terrain.
Conclusions
Bien que l'Inter ait pu être l'équipe la plus forte sur le papier, sa partition globale était moyenne. Il semblait qu'Antonio Conte voulait que ses joueurs marque rapidement, puis défendent en profondeur tout en s'appuyant sur le rythme et la ruse de Romelu Lukaku et Lautaro Martinez en contre. Cependant, les mouvements de contre-attaque étaient rares en raison de la forme compacte que Julen Lopetegui avait mise en place. Cette tactique restreignait l'espace entre les lignes et l'Inter était incapable de tirer pleinement parti de ses attaquants. Enfin, l'introduction d'Eriksen si tard dans le jeu n'a pas arrangé les choses non plus, car au moment où le Danois est entré sur le terrain, Séville avait déjà réduit tout l'espace dans le dernier tiers et Conte n'avait pas de réponse à cela.
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