Comme nous le savons tous, l'Inter affrontera le Borussia Mönchengladbach lors des phases de poules. Voici une rapide présentation du club de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Palmarès
Club fondé le 1er aout 1900, il est l'un des plus titrés de la Bundesliga. Il a remporté 5 titres de champion (1970, 1971, 1975, 1976 et 1977), 3 coupes d'Allemagne (1960, 1973, 1995), 2 Coupes de l'UEFA (1975 et 1979), finaliste de la Coupe des Clubs Champions (1977) et finaliste de la coupe UEFA (1973 et 1979). Nous remarquons que les années de gloire du club sont les années 70. de pios 2010, le club connaît un revival
Le mot Borussia est la forme latinisée de Prusse, un nom qui est souvent donné aux clubs de l'ancien Royaume de Prusse. L'équipe est surnommée die Fohlen ("les poulains"). Ce surnom lui a été donné par l'un des plus grands entraîneurs du club, Hennes Weisweiler (1964-1975).
Le manager actuel est Marco Rose qui est passé par le Lokomotive Leipzig et le Red Bull Salzbourg avant de rejoindre le Gladbach en 2019.
Marco Rose
Marco Rose s'est attiré l'attention du monde footballistique lorsque son équipe du Red Bull Salzbourg, populaire auprès des analystes, a atteint la Ligue Europa et a scalpé la Lazio, le Borussia Dortmund et la Real Sociedad avant de chuter en demi-finale contre Marseille à cause d'un but à la 117e minute.
Rose, qui a appris son métier auprès de Jürgen Klopp à Mayence, avait déjà montré qu'il était un prédateur dans les compétitions européennes, après avoir guidé son équipe des U19 de Salzbourg en UEFA Youth League 2016-2017 où il a réussi à battre les équipes de jeunes de Manchester City, Barcelone, PSG et Atletico Madrid. Sa réputation n'a fait que grandir depuis.
Il prêche un football offensif mais pas de manière "tireurs fous". Son Salzbourg a beaucoup marqué tout en pressant au bon moment. Pour y parvenir, il endormait l'équipe adverse la laissant dans un faux sentiment de sécurité pour mieux la frapper telle la foudre. Au Gladbach, il a tenté d'imposer des philosophies similaires, mais avec quelques améliorations notables.
À Salzbourg, Rose a surtout employé un 4-3-1-2 en losange, bien que René Maric ait parlé de sa polyvalence: capable de revenir avec un 4-4-2 plat, un 4-3-3, ou un 4-3-2-1 selon les circonstances. Sous Dieter Hecking, Gladbach jouait principalement dans un 4-4-2 losange ou dans un 4-3-1-2. Rose a depuis utilisé principalement un 4-2-3-1, bien qu'il reste tactiquement flexible pour parfois déployer des formations de défense à 3, revenir sur un 4-4-2 losange ou son fameux 4-3-1-2.
Le 4-2-3-1 de Rose
Bien changeant fréquemment de système, Marco Rose a le plus souvent utilisé un 4-2-3-1. Comme la plupart des systèmes 4-2-3-1, Rose incite ses arrières à monter pour devenir devenir des points focaux en attaque. Heureusement, Rose a deux très bons joueurs pour ce rôle, Stefan Lainer et Oscar Wendt. De manière pratique, Lainer a été une figure de proue de la formation de Salzbourg tout au long du séjour de Rose ce qui implique que le joueur et le manager ont une grande compréhension.
Rose n'a pas eu peur de changer de joueurs, cependant, quelques chiffres clés ne mentent pas. Au 17 Avril 2020, le gardien Yann Sommer est l'un des deux seuls joueurs à avoir disputé les 25 matchs, l'autre étant Marcus Thuram qui s'est affirmé lors de sa première saison avec le club. Thuram s'est avéré très capable de jouer à l'avant aux côtés d'Alassane Plea dans le cadre d'une attaque à deux, ou comme ailier gauche. À l'arrière, Matthias Ginter et Nico Elvedi ont formé une paire d'arrière central les cools de la ligue, tandis que l'international autrichien Stefan Lainer a également été un élément clé de la ligne à quatre. Oscar Wendt a été l'arrière gauche le plus fréquemment utilisé, tandis que les deux milieux de terrain Denis Zakaria et Christoph Kramer avaient une belle compréhension.
Rapide analyse de Gladbach - Leverkusen (23 / 05 / 2020) : 1-3
Compositions
Avec Denis Zakaria toujours blessé, Tobias Strobl est aux côtés de Florian Neuhaus dans le double pivot du 4-2-3-1 de RoseRamy Bensebaini a débuté arrière gauche. Les quatre attaquants comprenaient Marcus Thuram, Breel Embolo, Alassane Pléa et Jonas Hoffman. Notons que Bosz a choisi un 3-4-3 alors que le Bayer joue habituellement en 4-2-3-1 pour contrer la verticalité et horizontalité que Gladbach tenterait de créer quand ils passent en 2-3-5 lors de la possession.
Gladbach au pressing avec un 4-2-3-1
Pendant son séjour au Red Bull Salzburg, Rose a gagné le surnom de «Press Master», en utilisant un 4-4-2 en losange resserré pour reprendre agressivement la possession dans les zones dangereuses. Il a tenté de mettre en œuvre ce système en Allemagne mais il a connu un succès relatif, les arrières se trouvant isolés dans la profondeur. Il est passé à un de 4-2-3-1 lors de la perte de la balle.
Le but du pressing était de limiterer les options de passes des trois arrières de Leverkusen afin de les forcer à utiliser la profondeur et d'utiliser un ailier supplémentaire (Weiser ou Sinkgraven) pour les piéger dans un certain espace. Le but final de ce pressing était de forcer un turn-over de possession. pendant la construction de Leverkusen. Dans certaines séquences, ils ont réussi mais il n'ont pas réussi à capitaliser lorsqu'ils regagnaient la possession dans des positions avantageuses.
Une fois que Bender reçoit le ballon, Embolo le presse immédiatement tandis que Pléa couvre l'option de passe immédiate de Bender vers la droite, Tapsoba. Le double pivot de Gladbach recouvre le double pivot de Leverkusen afin de couper les passes verticales. Dragović reçoit la balle de Bender et passe immédiatement à Daley Sinkgraven, ce qui pousse l'arrière droit de Gladbach Stefan Lainer à faire pression sur Sinkgraven (voir l'image ci-dessous).
Alors qu’ils éprouvaient souvent des difficultés lors des duels physiques contre les défenseurs de Gladbach, les attaquants de Leverkusen ont utilisé leur vitesse et leurs mouvements pour prendre des positions offensives dangereuses derrière la défense adverse. Pour leur deuxième but, Havertz descend dans l'axe pour recevoir une passe, tandis que Bellarabi fait une course derrière Nico Elvedi et Bensebaini. Une passe de Havertz permet à Bellarabi de contourner tout le bloc défensif et de filer vers le but. Elvedi ne peut pas le rattraper le terrain et est obligé de faire un tacle hasardeux provoquant un pénalty que Havertz convertit.
Les changements de Rose
Pour la seconde période, Marco Rose apporta plusieurs changements. Ses changements tactiques les plus notables sont survenus pendant la possession, Gladbach passant d'un 2-3-5 à un 3-4-2-1. Ce changement a été effectué pour combler le manque d'équilibre lors des transitions défensives: si le ballon était donné au centre et que Leverkusen attaquait rapidement, les arrières centraux de Gladbach seraient séparés et les arrières latéraux trop haut (pas le temps de revenir), exposant ainsi la défense.
Contrairement à Zakaria, Strobl ne redescend pas naturellement dans la ligne défensive pour créer une ligne à trois. Cela fut changé en 2ème mi-temps, car Strobl agit presque exclusivement en tant que troisième défenseur central, offrant plus d'équilibre et de largeur à la ligne défensive. Jonas Hoffman serait alors le pivot, alors que Pléa et Stindl agissaient en tant que milieux offensifs sous Thuram.
Attirer pour mieux attaquer
L’un des principes du jeu basé sur la possession de Gladbach est d’attirer la pression adverse pour ouvrir des espaces. Ils utilisent leur double pivot dans les profondeurs et les arrières centraux s'écartent pour attirer la pression adverse et ainsi les forcer à étirer leurs lignes.
La partie la plus importante de ce schéma est Yan Sommer qui est le premier attaquant dans ce système. L'international suisse utilise son excellent jeu de pieds pour contourner les lignes de pression et trouver des attaquants isolés. Contre Leverkusen, il a réussi 8 longues passes sur 12.
Incapable de jouer à travers le pressing de Leverkusen, Gladbach a utilisé les longues passes de Sommer pour marquer leur seul but dans ce match. Sommer a fait une longue passe à Thuram, éliminant la première et la deuxième ligne de Leverkusen. Thuram a ensuite frappé le ballon à Strobl qui disposait de suffisamment de temps et d'espace entre la ligne défensive et médiane de Leverkusen car le double pivot de Leverkusen fut attiré. Strobl a ensuite fait une passe à Pléa, qui a trouvé Thuram qui a marqué.
Rapide analyse de Dortmund - Gladbach (19 / 09 / 2020) : 3-0
Composition
La composition de départ du BvB était assez prévisible, leur 3-4-3 devant être maintenu. La nouvelle recrue Jude Bellingham a débuté au milieu de terrain avec Axel Witsel, tandis que Gio Reyna, 17 ans, complétait la ligne d'attaque. Mönchengladbach, démontrant sa flexibilité, a également choisi de se mesurer à Dortmund dans un 3-4-3. Gêné par certains problèmes de condition physique, la ligne d'attaquants de Gladbach était composée de Jonas Hofmann, Lars Stindl et la nouvelle recrue Hannes Wolf.
La décision de Gladbach de refléter leur 3-4-3 a été prise afin d'entraver le jeu de Dortmund, et pour la plupart du match, Gladbach a réussi à le faire.
Nous pouvons voir la dynamique impliquée dans le pressing de Gladbach ci-dessous, avec cette scène typique où Gladbach presse haut. Les attaquants de Gladbach appuient sur la ligne arrière de Dortmund en 3 contre 3, les attaquants intérieurs appuyant sur les arrières centraux. Ces joueurs pressent dans le but d'empêcher la progression centrale, et ainsi ils surveillent l'espace verticalement derrière eux ou à l'intérieur.
Nous pouvons voir ici que le joueur coupe la voie vers le milieu central, ce qui permet au milieu de Gladbach de protéger le demi-espace. Si le ballon est envoyé en profondeur, Gladbach peut utiliser son ailier pour presser l'ailier de Dortmund. Les milieux de terrain centraux pressant les milieux de terrain centraux adverses si nécessaire deviennent également une option si un attaquant de Dortmund descend très profondément dans le demi-espace.
Lorsque le ballon est dans les zones centrales, Gladbach peut être légèrement plus passif tout en restant en sécurité. Nous pouvons voir que l'attaquant central ne fait pas pression sur le défenseur central mais aide à couvrir l'axe centrale avec ses milieux de terrain. Une fois que la balle est transmise vers les ailes, le schémas ci-dessus peut se produire.
Nous pouvons voir un exemple où le pressing de Gladbach force Dortmund à rester à l'arrière et permet à son milieu de terrain de rester équilibré. Hofmann presse sur le large défenseur central tout en coupant la voie vers le milieu central. Cela permet à Kramer qui est derrière lui de rester dans une position plus profonde et de surveiller Sancho. Sinon Dortmund aurait peut-être eu l'occasion de forcer Kramer à presser haut ou de libérer un joueur.
Construction de Gladbach et ajustements
Malheureusement dans ce match, Gladbach a eu du mal à se créer des occasions, la meilleure étant celle de Jonas Hofmann, en première mi-temps. En possession, Gladbach a utilisé le même système que le BvB avec un 3-4-3 devenant parfois plus un 3-2-5 (forte projection vers l'avant). L'arrière lattéral chercherait à fournir de la largeur pour permettre à un attaquant d'entrer dans le demi-espace, tandis que Lars Stindl occuperait l'un de ses rôles préférés en tant que faux neuf ou de surcharge. Nous pouvons voir cette structure générale ci-dessous avec le arrière central Matthias Ginter sur le ballon dans une large zone.
Nous pouvons voir ici un exemple de Gladbach créant des surcharges au milieu de terrain en utilisant Stindl, avec l'Allemand ici descendant juste derrière l'un des milieux de terrain de Dortmund alors qu'il est également occupé par les attaquants. Les attaquants de Gladbach sont restés plus hauts et ont permis à Stindl de jouer ce rôle, leur objectif étant de bloquer la défense de Dortmund plus profondément et de donner à Stindl plus d'espace.
Gladbach a eu du mal à se créer des occasions et à faire progresser le ballon de manière constante, et donc à 2-0, ils sont passés à un 4-2-3-1 pour engager plus de joueurs en avant. Le but présumé était d'aider à créer plus de surcharges, Thuram étant ici comme un dix et créant un 3v2 contre les milieux de Dortmund, ce qui conduit Neuhaus à élargir le jeu.
Cette formation a eu peu de temps pour changer radicalement la physionomie du match. En termes de défense de cette surcharge au milieu de terrain, le changement tactique a eu peu d'effet car Gladbach avait toujours ces deux milieux de terrain centraux. Nous pouvons voir un exemple ci-dessous où Kramer est capable d'équilibrer la surcharge et de jouer pour gagner le ballon et permettre à Gladbach de contrer. Le passage à une ligne arrière à quatre signifiait qu'ils avaient moins d'occasions de presser haut, mais cela a eu un effet minime dans le jeu.
Conclusion
Cette courte présentation du Borussia Mönchengladbach nous a montré que c'est une équipe portée sur l'attaque avec un pressing généralement haut, assez agréable à regarder jouer, assez flexible sur le système choisi même si Rose privilégie son 4-2-3-1. C'est donc une équipe dont nous devons nous méfier même si, contre les plus grosses écuries, elle tend à ne pas sur-performer et éprouve certaines difficultés.
®Alex_j
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