Véritable révélation sous les ordres d’Antonio Conte, Le Toro s’est livré dans une longue interview à la Repubblica : "Je n’ai pas toujours joué en attaque, enfant j’étais défenseur."
VIE PRIVÉE
Quand as-tu compris que marquer des buts était ta vie ?
"Mon entraîneur à Bahia Blanca, ma ville, me l’a fait comprendre. Il me disait que j’étais trop rapide pour être défenseur central et il m’a aligné en attaque, j’avais onze ans."
Que te reste-t ’il de ton passé en défense ?
"Dans un certain sens, je n’ai jamais arrêté de raisonner comme un défenseur, cela me vient naturellement d’être agressif sur chaque ballon, lorsque les adversaires ont la possession. Cela a toujours été ma façon d’être sur le terrain."
Comment est né le surnom du Toro ?
"Au Racing, j’avais 17 ans, j’étais fort et brutal, je bourrais tous et tout. C’est Santiago Reyes qui l’a inventé, c’était mon équipier d’équipe et de pension."
Santiago joue-t ‘il encore ?
"Non, comme beaucoup de garçons, à un moment donné, il a fait un pas de coté."
Toi , par contre, tu joues encore.....
"Le mérite en revient à mes parents. Mon père a joué au football très jeune et il m’a transmis sa passion, à moi et à mes frères. Il n’y avait pas d’argent, mais un plan de table et un ballon ne faisait jamais défaut. Durant une période, nous dormions tous dans la même chambre, les trois fils, papa et maman. Mais le football est sacré, j’aillais à chaque entrainement à vélo, en but et à pied."
Ou vivent tes parents à présent ?
"Je leur ai offert une belle maison en Argentine, et ce, dès que cela m’a été possible de me le permettre. J’aide aussi mes frères, ce que je touche, je le partage aussi avec eux. J’ai fait des sacrifices pour devenir celui que je suis. J’ai souffert lorsque j’ai dû les quitter pour jouer."
Qui est ton modèle dans la vie ?
"Mon père, il m’a enseigné que la vie peut être dure, mais qu’elle mérite d’être vécue. Il était infirmier dans une maison de repos. Il sortait à 6h00 pour rentrer dans les 22h, maman était à la maison avec nous. Il a toujours été serein, comme je le suis. Sur le terrain par contre, je dois apprendre à mieux me contrôler. Je donne toujours tout, mais je me rends compte aussi que je suis jeune."
Qui est ton idole ?
"Radamel Falcao, je l’admirais depuis tout petit, quand il était à River Plate. Je l’ai croisé en Copa America, en affrontant sa Colombie. J’ai demandé à échanger nos maillots. J’étais gêné et ce n’est pas dans mon caractère, je ne l’ai plus jamais refait depuis, mais ce jour-là j’ai réalisé un rêve. Il m’a conseillé de jouir de l’instant présent, et de toujours regarder devant soit."
Plus jeune, étais-tu Tifoso du River ?
C’était compliqué, la Famille de mon père est du Boca, celle de ma mère de River. En passant au Racing, j’ai résolu ce problème. Je serai toujours gratifiant envers ce club qui m’a fait débuter en équipe première, comme je serais toujours gratifiant envers l’Inter qui me fait grandir
LUKAKU
Ton enfance rappelle celle de Lukaku, ton compagnon d’attaque......
"Nous avons vécu des expériences dures qui te renforce. Cela t’aide à garder les pieds sur terres et à travailler avec humilité. Sous ce point de vue, nous sommes similaires. Romelu à 26 ans, mais une grande expérience de vie et de football. Il a inscrit de nombreux buts dans de grandes équipes, tout en conservant un cœur noble. Sur le terrain, notre secret est de s’entraider."
Qui entre vous gagne sur Playstation ?
"Je n’y joue pas. Déjà enfant, cela me semble être une perte de temps. Lorsque j’en ai eu les moyens, j’en ai acquis une, mais l’unique passionné reste mon frère le plus jeune. Il aime jouer au basket, c’est son sport. J’aime aussi ce sport, mais c’est lui l’athlète."
Es-tu fier de toi lorsque tu te regardes le matin dans le miroir ?
"Plus que le miroir, je suis fier pour le chemin parcouru d’Argentine à Milan, une ville que j’aime. J'aime être interpellé par les tifosi, c’est un sentiment que tu peux éprouver en personne. Ils te veulent du bien sans te connaitre, juste parce que j’ai envoyé un ballon dans la cage. Cela te fait comprendre à quel point le Calcio est important pour les gens, surtout pour les petits, ce sont ceux qui me touche le plus."
Autographe et Selfie ?
"La photo reste le meilleur souvenir, j’ai 22 ans, j’y suis habitué."
Quel est ton rapport avec Messi ?
"Pour nous les argentins, Leo est important comme a pu l’être Maradona. C’est quelque chose qui va au-delà du football. C’est le meilleur au monde, jouer avec lui en équipe nationale est un privilège. Il est généreux, il m’indique les mouvements, il m’apprend à trouver des espaces qui en substance n’existe pas."
INTER
Imagines-tu ton futur à l’Inter ?
"Ici je suis heureux, c’est ma maison. Conte m’aide à m’améliorer, il m’a octroyé les minutes dont un joueur à besoin. Il me fait confiance et je me sens sur de moi."
Conte, lors de sa première conférence de presse, t’appelait Martinez, ensuite Lautaro, à présent c’est Lauti, en précisant que c’était une marque d’affection.
"Nous avons appris à nous connaitre rapidement. Il me semble incroyable qu’il n’y ait que 5 mois qui se sont écoulés. La chose que j’apprécie le plus en lui est la Passion du football, elle est profonde, contagieuse."
Quel est ton rapport avec Zanetti ?
"Déjà en Argentine, il m’avait contacté, il m’écrivait. Lorsque j’ai visité la Pinetina, c’était comme si l’on se retrouvait depuis tant de temps…."
Qu’est-ce qui t’a convaincu de choisir l’Inter ?
"C’était ma décision, j’ai reçu tellement d’offres, je les ai refusés. Lorsque l’Inter s’est présentée, j’ai compris qu’il s’agissait pour moi du saut de qualité en Europe. J’ai choisi le club pour son Histoire, pour le niveau des joueurs, pour l’affection que j’y ai immédiatement ressenti."
Quel est ton point fort ?
"Le mental. Je l’ai démontré à mes équipiers lorsqu’il a fallu remplacer les blessés. Je n’avais pas beaucoup joué mais j’étais prêt. C’est un signe que le groupe vit."
Ce que tu dois améliorer......
"Ma concentration et ma fourberie pour tuer les matchs. La route empruntée est bonne, mais je dois encore mûrir."
Les entraînements de Conte sont-ils aussi durs qu’on le dit ?
"Ils sont extrêmement dur! On travaille avec intensité, il donne de l’importance à la préparation physique. C’est indispensable lorsque tu dois disputer 5 matchs en 2 semaines."
Jusqu’où peut arriver l’Inter ?
"Il me semble que rien n’est impossible, nous devons tous penser match après match. J’estime que nous abattons un grand travail, que nous grandissons. Il ne faut pas regarder plus en avant."
La Juve est-elle plus forte que l’Inter ?
"Elle est très forte, mais j’ai appris à ne pas faire de comparaisons. La référence doit toujours être vis-à-vis de nous même."
Depuis ton match au Nou Camp, ton jeu a explosé. Que s’est-il passé ce soir-là dans ta tête ?
"Le mérite revient à une phrase que m’a dit Conte, je lui en serais toujours reconnaissant, ce sont des paroles précieuses que je n’oublierai jamais et que je veux chérir, ce sont des choses qui appartiennent à moi seul."
AGUS
Ta compagne est suivie par des centaines de milliers de Followers, es-tu jaloux ?
"Agustina me respecte, elle est avec moi dans les bons et dans les mauvais moments, elle me fait sentir fort. Je n’ai aucun doute ni sur elle, ni sur nous. Ces photos peuvent être regardée par ceux qui le veulent."
Comptes-tu avoir des enfants ?
"J’en ai terriblement envie, nous en avons déjà parlé, mais c’est trop tôt. Nous avons un chien et pour l’instant, ça va comme ça. Nous sommes jeunes et nous devons grandir ensemble. La Famille est quelque chose de sérieux."
Tes enfants vont probablement grandir loin de l’Argentine ?
"Les y faire naître me plairait bien, mais je vis en Italie, ma vie est ici. Je suis sûr que je serais capable de leur transmettre ma culture. Je veux qu’il se sentent argentins, même à des milliers de kilomètres de distances."
ICARDI
Tu as été accueilli à l’Inter par Mauro Icardi, est-ce que tu es toujours en contact avec lui maintenant qu’il évolue à Paris ?
"Nous sommes amis, nous nous appelons. Lorsque je suis arrivé à Milan, il ne m’a pas donné qu’un coup de main, mais bien deux car il m’a permis de m’adapter, je ne connaissais même pas la langue."
Icardi est-il content de ton succès à l’Inter ?
"C’est sûr, même quand nous étions équipiers, il était toujours occupé à vouloir faire de son mieux sur le terrain, quand il en avait la possibilité, c’est sa façon d’être."
Mondial
"Ton père, Mario, espère que tu pourras être entraîné par Guardiola. Quel est ton rêve en tant que footballeur ?
"Disputer la Coupe du Monde. 2018 était arrivé bien trop vite."
Aimerais-tu aider Messi à remporter la Coupe du Monde ?
"Ce serait tellement beau. Il y était très proche, la Copa America lui a aussi échappé, lui qui a disputé trois finales. Messi Champion du Monde, avec moi et mes équipiers, ce serait quelque chose de grandissime pour toute l’Argentine."
Tant de grands clubs te veulent, quel effet cela te fait ?
"Cela me confirme que je travaille de la bonne façon. Cela signifie que je grandis et que je fais du bien à l’Inter, et c’est pour moi la chose la plus importante."
®Antony Gilles - Internazionale.fr
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