Michele Uva, directeur général de la FIGC (fédé italienne) et vice-président de l'UEFA, a accordé un long entretien concernant le fair-play financier au micro de Milano Finanza.
"Notre travail en tant qu'entité suprême du foot européen consiste avant tout à prévoir, comprendre et donc réglementer à temps l'évolution de notre sport, d'ici 2030. De là il y a une série de tâches allant de l'organisation des coupes d'Europe, où nous venons d'ajouter une troisième compétition, les infrastructures, le développement des jeunes et de la partie féminine. Et bien évidemment la viabilité économique de notre discipline, liée aux règles du fair-play financier."
Commençons par un sujet d'actualité, que pensez-vous d'un nouveau San Siro ?
"Étant donné que la décision appartient à la municipalité de Milan, qui est propriétaire du terrain, je pense qu'il faut regarder l'avenir et nous ne pouvons pas dire non à un projet qui devrait accroître la stabilité économique des clubs. Un investissement total d'un milliard, de nombreux services pour les spectateurs et un magnifique réaménagement du quartier. A Londres ils ont détruit Wembley, aussi emblématique que le Meazza, et ont reconstruit une nouvelle enceinte avec des avantages indéniables pour les spectateurs et pour la fédération qui le gère."
Parlons un peu des données du FPF :
"Les chiffres sont clairs, en 2011 lors de son introduction le résultat net global des clubs des principales ligues était négatif de 1.7 milliards d'euros. En 2017 il était positif de 600 millions. Il en va de même pour le résultat opérationnel. L'étude indépendante réalisée par l'université Bocconi permet de clarifier l'utilité du FPF. L'introduction de règles nationales soumises à tous les clubs est positif. Cela porte ses fruits. Les bénéfices d’exploitation ont triplé ces dernières années, même si les prochains chiffres seront moins bons en raison du changement soudain de stratégie de certains clubs. L'importance de la réglementation réside aussi dans le fait que le contrôle constant des comptes permet au club qui vend le footballeur, est certain que l'acheteur paiera. Il en va de même pour les fournisseurs. L'une des principales tâches du système consiste à éviter les insolvabilités."
Le FPF a-t-il vraiment favorisé les grands clubs ?
"Dans les budgets des clubs européens, les recettes de l'UEFA sont en moyenne de 14%. Une grande partie de la puissance de frappe financière réside dans la capacité d'un club à faire les bons investissements au bon moment. Je prends l'exemple de Montpellier qui a remporté le championnat en 2012 et s'est qualifié pour la Ligue des Champions. Au lieu d'utiliser ces recettes pour acheter des joueurs, ils ont construit un centre sportif qui forme en permanence de nouveaux talents pour leur équipe première. Nous sommes dans un contexte d'économie complémentaire. Dans le football les grands clubs ont besoin des plus petits pour donner vie aux championnats. Les besoins des petites équipes sont donc complémentaires pour le spectacle global."
Le fait qu'il y ai une plus grande tolérance accordée aux clubs qui viennent de changer ne vous semble-t-il pas étrange ?
"Nous devons réglementer un système comprenant 55 pays, tous avec une législation différente, notamment en matière de fiscalité. Nous devons aussi prendre en compte le passé pour éviter le favoritisme. Car les clubs qui ont pris des sanctions font très attention à ce que tout le monde soit traité sur un pied d'égalité. Nous voulons être leurs garants. Cela étant dit, les règles du FPF ne sont pas gravées dans la pierre. Le système se nourrit des feedbacks entre les institutions et les clubs. En ce qui concerne les nouveaux entrants personne ne veut empêcher ceux qui souhaitent investir, mais nous devons nous assurer qu'ils ont une crédibilité financière et qu'ils ne créent pas de déséquilibres."
®gladis32 - internazionale.fr
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