Le mercato cinq étoiles des nerazzurri interroge sur le système utilisé pour cette nouvelle saison. Comment gérer la présence de trois défenseurs centraux de niveau international ainsi que mettre en évidence la relation Lautaro-Icardi ? Analyse et retour sur la saison passée.
L’indéboulonnable 4-2-3-1
La saison dernière, les nerazzurri ont entamé pratiquement toutes les rencontres dans ce dispositif si cher aux yeux de Spalletti. En effet, Luciano aime voir évoluer sur le terrain un bloc compact qui se projette très vite vers l’avant. Ce fonctionnement a été constaté tout au long de sa longue carrière d’entraîneur, à l’Udinese puis à la Roma, favorisant un jeu offensif tout en restant bien concentré derrière. Cette philosophie de jeu s’est également exportée à l’étranger pendant cinq ans du côté de la Russie et plus exactement à Saint-Pétersbourg au Zénith.
Afin de pratiquer son jeu à l’Inter, Luciano a décidé de miser sur des profils moins offensifs qu’à Rome mais plus endurants et capables de revenir défendre afin de disposer d’un onze équilibré et non coupé en deux. Ces joueurs au profil infatigable sont représentés par Perisic et Candreva, leurs rôles étant d’épuiser les latéraux adverses par de fulgurantes accélérations le long de la ligne de touche et de centrer sur Icardi, véritable renard des surfaces. Malheureusement, coach Spalletti s’aperçoit que la manière de jouer de son équipe ne surprend plus personne à force de réitérer les mêmes mouvements au fil des matchs. Candreva et Perisic deviennent inexistants et le poste de numéro 10 n’est pas fait pour Borja Valero jouant trop bas pour pouvoir alimenter le capitaine trop esseulé devant. Pendant trois longs mois l’Inter est en crise et le seul véritable danger de l’équipe sera Icardi. Afin d’enrayer cette spirale négative et interminable, Spalletti demande à sa direction de trouver un véritable meneur de jeu à moindre coût.
Le salut reviendra une nouvelle fois aux directeurs sportifs, Piero Ausilio et Walter Sabatini, dénichant un talent déchu dans son club Rafinha, cadet de la fratrie Alcantara. En six mois, le brésilien va faire ce que peu de joueurs ont réussi à réaliser en ce laps de temps : conquérir tout un peuple. Grâce à sa grinta, sa science du jeu et à son aisance technique les tifosi sont conquis, le problème du meneur de jeu jouant trop bas est réglé et l’Inter arrive à se qualifier pour la Champions League en terminant quatrième.
L’éventuel 3-5-2
Ce dispositif a également pu être visible la saison dernière, en cours de match le coach toscan aime passer à une défense à trois afin de contrôler voir dynamiter la fin de match s’il le faut. Pour ce faire, Spalletti utilisait dans une configuration offensive l’intégralité de ses joueurs offensifs en laissant sur la pelouse Perisic, Rafinha, Icardi et en faisant rentrer Karamoh véritable poison pour les défenses adverses en fin de match.
Au niveau de sa défense, il faisait monter Cancelo plus haut sur le terrain grâce à son aisance et à son importance sur le jeu offensif de son équipe, au détriment d’un D’Ambrosio au profil plus défensif qu’il préférait aligner dans une défense à trois avec Skriniar et Miranda à ses côtés, ce système se nomme le « 3+1 ». Cette configuration a permis à Spalletti de jeter toutes ses forces dans la bataille quand le score était en défaveur des nerazzurri et de mieux contrôler les fins de match avec une défense très regroupée à cinq derrières quand le score le permettait.
Cependant, le système à cinq derrière dès le début de match n’a jamais souri à la Beneamata le souvenir de Walter Mazzarri utilisant toujours cette composition hante encore l’esprit des tifosi. Aussi, le passage de la défense à trois en cours de match perturbe les automatismes des joueurs sur le terrain en demandant plus de discipline défensive de la part des latéraux/ailiers et une bonne coordination des défenseurs axiaux.
Quelle formation choisir pour la nouvelle saison ?
Après un mercato qui redonne des couleurs et s’approche de plus en plus au standing de l’Inter, c’est un véritable casse-tête dans la tête de Spalletti qui voit l’intégralité des postes doublés avec des joueurs de qualité. Ainsi : Lautaro Martínez, Nainggolan, De Vrij, Asamoah, Baldé Keita, Vrsaljko et Politano ont rejoint Appiano Gentile.
La réflexion de Luciano est de trouver le bon compromis pour pouvoir faire monter en puissance un groupe disposant d’un noyau en y incorporant les nouvelles recrues. Au sein de son 4-2-3-1 fétiche, il va y avoir une féroce concurrence entre Miranda et De Vrij, Skriniar étant titulaire indiscutable avec ses performances de la saison passée. De plus, une autre question se pose : comment mettre dans les meilleures dispositions le duo Lautaro-Icardi ? Au vu des matchs de pré-saison, Lautaro a réussi à se faire une place en tant que second attaquant en raison de la blessure de Nainggolan mais il faudra voir s’il y a de la continuité dans ses performances au regard de son âge et de son apprentissage du championnat italien. Il sera aussi question de savoir qui occupera l’aile droite de cette Inter 2018-2019 entre Candreva, Karamoh et Baldé Keita, le dernier arrivé semble avoir une longueur d’avance mais les performances remarquées du jeune Karamoh la saison dernière demandent une continuité.
La défense à trois permettrait de régler le dilemme des défenseurs centraux et permettrait aux tifosi de profiter du duo argentin en attaque mais rajouterait un problème : que faire des ailiers ? En réponse à ces nombreux problèmes de richesse d’effectif, Spalletti semble miser sur la continuité en optant pour la poursuite du 4-2-3-1 sur la pelouse du Giuseppe Meazza, apportant plus de certitudes que le 3-5-2 et mieux adapté au jeu de l’Inter et à la philosophie de son coach.
Stéphane Cotte - Internazionale.fr
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