AVANT-MATCH. LEONARDO : "L’OBJECTIF EST DE GAGNER, MÊME SI L’ON ENCAISSE UN BUT"

MILAN - Leonardo a tenu sa traditionnelle conférence de presse d’avant match à la veille de la rencontre qui opposera l’Inter au Genoa au stade Giuseppe Meazza ce dimanche à 15h.

Internazionale.fr vous livre les propos du technicien auriverde.

Demain, Leonardo fêtera ses deux premiers mois passés sur le banc de l’Inter après son arrivée officielle le 6 janvier dernier et sa première victoire contre Napoli: 

"C’est vrai, demain ce sera l’anniversaire de mes deux premiers mois à l’Inter. Cependant, je n’y pense sincèrement pas beaucoup, parce que tout a été très intense et rapide. C’était une situation compliquée, mais j’ai trouvé une grande disponibilité de la part de tous, il y a une bonne ambiance et je suis très satisfait de tout ce que l’équipe a fait, mais surtout de la façon dont nous l’avons fait."

Ces deux mois ont vu l’Inter jouer tous les trois jours, mais cette fois, les nerazzurri sortent d’une anormale semaine sans matchs: 

"Et ça s’est très bien passé, nous avons fait des entraînements particuliers, même au niveau physique, de façon à nous charger d’énergie et à bien nous préparer."

Une question sur la santé du genou d’Andrea Ranocchia. 

"Il est convoqué et il est à disposition. Il a eu un petit problème qui ne nous préoccupe pas, même si nous devons le gérer."

Leonardo ne veut pas se laisser distraire par Juventus-Milan : 

"Le match de ce soir (ndlr: hier) ne déterminera rien. Je pense seulement aux matchs très importants que nous avons à disputer et nous sommes encore en course dans toutes les compétitions. C’est seulement la continuité de ce que nous sommes en train de faire qui peut nous amener loin. Nous devons penser à améliorer notre jeu parce que ceci nous donnera la possibilité de faire de grandes choses pour cette fin de saison. Je pense vraiment seulement à nous et à notre résultat. Et j’ajoute qu’ils disent tous que le Genoa se présentera demain avec une formation remaniée, mais regardez leur probable formation et vous verrez que ce sera une équipe équilibrée qui a déjà joué ensemble, et beaucoup de fois."

Une éventuelle baisse de régime dont pourrait souffrir tôt ou tard l’équipe? 

"Beaucoup de choses peuvent se passer: un résultat, une blessure, une série de situations qui peut nous apporter du bien ou non. Ce qui est important, c’est de chercher à contrôler au maximum ces choses de 

sorte que cette baisse ne soit pas déterminante ou soit la plus courte possible. Il faut réussir à garder cette base de sorte que lorsqu’il se passe quelque chose, l’équipe puisse bien le gérer et que cette baisse de régime ne devienne donc pas déterminante. J’ai entendu dire que nous avions gagné en souffrant contre la Sampdoria, mais c’est devenu commun de gagner en souffrant. Tous les matchs font souffrir, principalement en Italie ou il existe cette connaissance du football. Peu de matchs se finissent par un écart élevé ou un score fleuve, même si ça arrive parfois. On souffrira toujours, même si ça peut arriver qu’un match soit facilité par des épisodes qui t’ont aidé à gagner de manière plus confortable." 

"La Sampdoria, par exemple, est une équipe que nous connaissons bien, qui a eu des problèmes cette saison alors qu’elle avait vécu une année parmi les meilleures de ses 15 dernières années la saison dernière. Souffrir, c’est aussi gagner 2-0 en luttant et en restant toujours dans le match. Cependant, nous l’avons gagné et nous l’avons fait en faisant ce que nous devions faire pour obtenir un résultat positif." 

"Nous devons améliorer la continuité lors des quatre-vingt-dix minutes, c’est pour moi une recherche perpétuelle, même si la réponse, en général, a toujours été positive. Je n’ai pas l’objectif de ne pas prendre de but, même si nous avons seulement encaissé un but lors des trois dernières rencontres. Pour gagner, on doit avoir au moins un but d’écart sur l’adversaire et, pour ça, on doit s’y risquer au moins trois-quatre fois. On cherche l’équilibre, mais il y a une idée de jeu d’une équipe qui veut gagner."

Ce rapport idyllique né depuis le premier jour entre le technicien nerazzurro et ses joueurs : 

"Établir ces rapports, c’est la chose la plus difficile dans la vie, et c’est difficile de maintenir ces choses équilibrées pendant une longue période, surtout dans une ambiance comme la nôtre dans laquelle il se passe un milliard de choses par jour et où l’humeur des personnes doit vraiment être pris avec des pincettes. Je ne veux pas faire le lèche-bottes, mais j’aide beaucoup l’équipe en ce qui concerne cela. Les joueurs ne sont pas des gamins, au contraire parfois ils sont sous-estimés parce qu’on ne considère pas la grande pression sur laquelle ils vivent constamment. Nous voyons cela de l’extérieur et nous ne voyons que la belle partie de leur travail, mais on ne considère souvent pas la partie psychologique qui est massacrante." 

"Le footballeur est un point de référence pour tout: famille, ville, amis, pays, mais il est sous-estimé pour ce qu il réussit à gérer. Un footballeur qui joue à l’Inter, par exemple, gère le monde, et il ne doit pas être traité comme un enfant, ce que je ne fais pas. Ce rapport doit être le plus simple possible avec des personnes qui ont un objectif. Ensuite, les avis sont divers et moi je dois gérer tout ça et faire mes choix : je me suis déjà disputé avec quelqu’un et j’ai aussi déjà fait la paix. La vie est ainsi, ça va sans dire."

Leonardo continue en répondant à une question concernant la «vivacité» montrée par Maicon sur le terrain: 

"S’il cessait de hurler, ça me préoccuperait. Je veux le voir hurler. Pourquoi ? Maicon est ainsi et lorsqu’il est ainsi, c’est qu’il est à 100%. Je veux des personnes heureuses et chacun vit cela au mieux lorsque ses qualités ressortent. Je cherche à les mettre dans les meilleures conditions possibles de sorte à ce qu’ils puissent s’exprimer de la meilleure des façons."

Les journalistes reviennent souvent sur l’affiche de ce soir entre la Juventus et le Milan, mais Leonardo est catégorique : 

"Je veux que rien n’enlève l’attention de notre match, même pas Juventus-Milan. Demain, nous devons jouer et gagner. Pour l’instant, l’attention est seulement portée sur notre match et nous avons besoin de reprendre et d’améliorer notre rythme. Je serai content seulement si nous gagnons, et je veux que rien nous enlève notre concentration. Nous ne regardons pas les résultats des autres, je ne veux pas rentrer dans ce jeu. Nous ne pouvons pas être conditionnés par les résultats des autres, aucun de nous ne doit y penser. Nous ne devons pas nous faire conditionner."

Thiago Motta devant la défense : 

"C’est un joueur que nous sommes habitués à voir dans une position, là ou l’on pense qu’il apporte plus de sûreté, il nous semble qu’il ne puisse pas jouer ailleurs. Cambiasso, Thiago Motta et Stankovic ont déjà joué tous les trois dans ce rôle et même dans d’autres positions selon les matchs, en faisant bien leur travail et en marquant. Je ne vois pas les choses ainsi, je prépare, match après match, à la seconde à ce que je pense être le mieux pour l’équipe, que ce soit en phase de construction comme en phase défensive. Thiago Motta, par exemple, a fait un match extraordinaire au niveau défensif dans un contexte très difficile contre le Bayern, et Cambiasso, si vous vous rappelez, a eu des périodes offensives incroyables."

Sur le débat de ces derniers jours: les vrais milanais sont plus interisti ou milanisti, (ndlr : d’après le Corriere Dello Sport, Moratti, pendant la cérémonie de l’Ambrogino d’Oro aurait dit que les vrais Milanais sont Interisti), Leonardo répond : 

"En ayant vécu les deux réalités, je crois qu’on se sent plus identifiés avec la ville dans chacun des points de vue. Et c’est aussi parce qu’un supporter a passé une vie en regardant seulement d’un côté. Ceci est très beau et je ne crois pas qu’il existe une autre ville où il y a autant d’implication et de degré d’appartenance à une équipe. Ce qui fait la différence, c’est qu’ici, la subdivision est équitable et que l’on peut même la discuter pendant que dans d’autres villes, les supporters ne peuvent pas le faire. Ceci est très beau et c’est cette partie sociale qui est la plus belle : on peut gagner ou perdre comme les deux équipes l’ont fait durant ces plus de cent années, mais ce degré d’appartenance et ce que les gens vivent au niveau émotif est la grande satisfaction de ce que procurent ces deux clubs depuis plus d’un siècle. Réussir à maintenir intacte cette même passion davantage depuis plus de cent ans, c’est la véritable fierté de chaque président, que ce soient les actuels comme les précédents."

Giampaolo Pazzini a fait des débuts dévastateurs, mais maintenant il a un peu baissé de rythme ? 

"C’est encore le début. Qu’attend-on de lui ? Simplement ce qu’il fait. Ca a été un "début dévastateur" parce qu’à peine arrivé et après seulement deux entraînements, il est entré sur le terrain en marquant deux buts en un laps de temps très court et en nous procurant un pénalty lors d’un match où nous étions menés deux à zéro. Et plus dévastateur que ça, c’est impossible, et ce serait anormal s’il faisait ça à tous les matchs. Il est une référence importante pour l’équipe et il a des mouvements décisifs. Mais ce n’est pas seulement Pazzini mais tout le bloc offensif qui joue très bien".

L’agression de José Mourinho : 

"Nous nous sommes envoyé des messages, mais je ne lui ai pas posé de questions à propos de l’agression parce que je savais que tout était ok. Mon rapport avec José est toujours très franc, il a été et est toujours très important pour moi. Mais nous ne mélangeons jamais les choses et aucun de nous ne se permet d’entrer dans le travail de l’autre. C’est une chose très importante, surtout de mon côté, parce que je ne connais pas l’ambiance au Real Madrid alors qu’il connaît très bien la réalité Inter. Malgré ça, il est très respectueux dans nos comparaisons et nous ne nous permettons jamais d’aller au-delà de ça. De toute façon, je sais qu’il est bien et qu’il vit un grand défi personnel."

L’Inter a encore faim après avoir beaucoup gagné lors des cinq dernières années ? Leonardo a seulement des certitudes sur le sujet : 

"Si la réponse n’était pas oui, cette équipe n’aurait pas eu les réactions qu’elle a eues depuis ces deux 

derniers mois. Chaque saison a son histoire. Sinon le Napoli, qui ne gagne pas grand chose, devrait avoir plus faim que l’Inter et le Milan ? Nous nous sommes installés dans le groupe qui lutte pour le titre et nous sommes mille fois plus motivés. Et comme avec mes fils, je m’en félicite pour le premier comme pour le dernier. Ici, il y a une grande envie de faire comme avec mes fils."

Quatre-vingts points suffiront-ils à gagner le championnat?

"Évaluer le calendrier n’est jamais une bonne chose. C’est impossible de dire qu’on va perdre celui-ci et gagner celui-là… Chaque match vaut trois points et le but est de gagner. Nous pensons à nous, à nos matchs et à la motivation qu’il y a et qui ne peut pas baisser. Les pensées mathématiques ne servent qu’au jeu. Je veux seulement que mon équipe ait beaucoup de motivation et beaucoup de fierté, parce que mes garçons veulent montrer encore beaucoup."

Toujours autant de journalistes japonais pour Yuto Nagatomo : 

"Je crois que vous devez être très fiers de Yuto dans votre pays. Dans une situation loin d’être simple, il a rayé en seulement quatre matchs tous les préjugés qui pouvaient en découler. C’est quelque chose de très beau. Mon souvenir le plus beau de mon expérience nippone ? Le dernier match, je ne l’oublierai jamais. Je n’étais ni Pelé ni Maradona mais au Japon, j’ai vécu une chose qui va au-delà du football, une passion inimaginable qu’on m’a manifesté lors du dernier match. Ca a été le rapport le plus pur, le plus humain et désinteressé que j’ai vécu dans le football."

Rédigé par Batista & p-h08 (FCInternews.it)