Le milieu francais de l'Internazionale Milan explique sa colère dû à l'arrêt du Calcio ce week-end après la mort d'un policier suite au derby sicilien Catania-Palermo ; grace à un interview.
Olivier Dacourt, comment réagissez-vous à ce nouveau drame ?
C’est déplorable. Quand il y a un mort, c’est toujours désolant car le football ce n’est pas ça. Que ce soit en Italie ou en France, il y a deux mois avec Paris, c’est pareil. Quand cela arrive dans des stades de foot, cela n’a pas sa place tout simplement. Après, que ce soit en Italie, en France ou partout, cela nous touche toujours. Quand il y a mort d’homme, on est toujours touché.
Quel a été votre sentiment en apprenant la nouvelle ?
Moi, je ne l’ai sue que samedi matin. On m’a dit que c’était un père de famille qui était mort et je suis moi aussi père de famille. Donc, la première pensée que j’ai eue a été pour mes enfants. C’est surtout ça : les enfants, la famille… Quand on perd un de ses proches, c’est toujours… Surtout dans ces circonstances : le mec, il fait son travail et il est tué comme ça. Le football, ce n’est ça. On n’a oublié que c’était une passion. Je ne sais pas.
Peut-on encore parler en Italie de « supporters » au sens propre du terme ?
Cela existe partout, il n’y a pas qu’en Italie. C’est partout pareil. Là, les gens se focalisent sur l’Italie, mais en France, on est mal placé pour parler avec ce qu’il s’est passé à Paris. C’est un problème de société, il est arrivé en France, il est arrivé en Italie, c’est partout pareil. Je ne connais pas assez l’ensemble du dossier pour juger, mais rien de tout cela n’a sa place dans le football.
Pensez-vous qu’il existe vraiment une solution efficace pour arrêter cette violence ?
On parlait toujours d’hooligans en Angleterre. Et on s’aperçoit que c’est le pays où ça marche le mieux : il n’y a pas de débordements, pas de grilles, rien de tout cela. Finalement, les Anglais ont trouvé la solution. Le supporter qui fait une bêtise doit assumer et être radié à vie d’un stade de foot. C’est mon avis, car le supporter vient pour encourager son équipe et voilà. Le football ce n’est pas la guerre : on a la chance de pouvoir donner du plaisir aux gens, et il n’y a que le foot qui peut donner ces émotions. La joie comme la tristesse.
« Peur d’emmener mes enfants voir un match »
Il n’est malheureusement pas toujours évident de localiser les fauteurs de trouble…
Si vraiment ils veulent les localiser, ils y arriveront. Vouloir c’est pouvoir, donc si vraiment ils en ont envie, ils mettront tout en place pour supprimer ça. En Angleterre, il n’y a pas un débordement, ça veut donc dire qu’on peut y arriver non ? Si on met les moyens, on y arrive.
Alors pourquoi n’y arrive-t-on pas ?
Après, c’est toujours difficile. J’espère qu’ils vont prendre les bonnes décisions pour le bien des gens. Car nous sommes pères de famille, nous avons des enfants. Que ce soit en France ou en Italie, on voit très rarement des familles aller au match, c’est déplorable. Concrètement, on a peur d’emmener ses enfants voir un match de foot.
Comment se sent un joueur privé de match le week-end pour des événements aussi dramatiques ?
Nous sommes des otages car nous ne pouvons plus jouer. Nous n’avons pas vraiment « le cul entre deux chaises », mais la sécurité des gens qui viennent voir les matchs est très importante donc il faut faire quelque chose. Et si ça doit passer par pas mal de mesures, on passera par là et voilà. On ne rigole pas avec la vie des gens.
Quand vous entendez parler de l’interdiction pour les supporters d’aller soutenir leur équipe en déplacement, qu’est-ce que cela vous inspire ?
Le football c’est une fête, il ne faut pas faire l’amalgame. Il y a des supporters qui font 500, 600 kilomètres pour aller voir des matchs. Il y a de vrais supporters, des gens qui vivent et respirent football, donc il ne faut pas tout généraliser, ce n’est pas bien. Là, on veut faire un grand coup de balai. Mais il y a de très bons supporters. Donc il ne faut pas tout mélanger.
Interview réalisé par Aurélien Canot pour Football365.fr
Source :Football365.fr
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