IBRACADABRA DISPARAIT A NOUVEAU

Génial, sans gêne, décisif en Italie mais petit en Europe quand l'enjeu grandit. Avec la démonstration offerte à Anfield contre Liverpool, la liste des grands rendez-vous où le Suédois ne s'est pas montré à la hauteur s'allonge....

MILAN - Il y a un an, à la veille du match Manchester United-Milan, on demandait à Ancelotti qui était le meilleur entre Kakà et Cristiano Ronaldo, qui méritait le ballon d'or. Ancelotti répondait: "Le meilleur est celui qui décide du sort du match". Le jour d'après, le portugais commençait la partie comme le phénomène que l'on connait, marquant le premier but, puis le Brésilien en marquait deux et en ajoutait un troisième à San Siro où Cristiano s’y était bel et bien éteint. Moyenne de Kakà sur ses deux matchs: 8. Décisif. En finale contre Liverpool à Athènes: 7,5. A la finale du Mondial des Clubs à Yokohama contre le Boca Junior: 9. Plus cela est important, plus Kakà est présent.

Jeux vidéos

Si le jeu "Devient un prodige" était un jeu vidéo, les clés pour accéder au dernier stage seraient: Etre décisif quand cela compte le plus, quand l'équipe en a le plus besoin, quand les conditions sont le plus difficiles.

A ce niveau, Ibrahimovic n'est pas encore un adepte.

Au précédent oui, dans un menu définitif et spectaculaire: Etre souvent décisif.

Le dernier scudetto nerazzurro, et le large avantage actuel dépendent beaucoup des prestations du Suédois.

La technique, la puissance physique, les inspirations géniales qui lui permettent d'inventer des buts et des passes décisives à partir de rien, et de desceller d'un seul coup de génie la partie la plus fermée.

Le fait qu'il sache le faire est acquis, la question est tout autre:

"Quand" le fait-il?

La spectrale performance de Liverpool, allonge la longue liste de partie à grand enjeu déserté par Zlatan, qui est aussi surnommé Ibracadabra, mais qui commence à décevoir trop souvent. Surtout quand son public a le souffle coupé, en attente du prodige.

Œufs

Ils avaient besoin d'un but et d'un leader pour venir à bout de la "corrida" de Valence, il y a un an.

Ibrahimovic n'a pas répondu présent, se laissant intimider par la confrontation, avec Canizares, en début de match, qui lui glisse quelques mots en face à face, puis se perd au fur et à mesure que le temps avançait, sans même réapparaitre lors de la poussée finale.

Le 4 Novembre dernier, la Juve remplie d'orgueil et de vengeance, accueille l'Inter "Des honnêtes", dans un match attendu à Turin, depuis plus d'un an.

L'Ex-Bianconero promet que les insultes le transcenderaient, en réponse aux "œufs" que lançaient les supporters de la vieille dame contre le buteur interiste.

Mais sur le terrain il fut trop mou et rata deux buts: Il reçu 5 comme note.

La seconde et ultime insuffisance de ce championnat, il a joué prodigieusement le derby: Il a raté les moments les plus intenses émotivement.

Mais c'est surtout à l'étranger, dans des théâtres bouillants comme ceux des britanniques, qu'Ibra semble le plus en pâtir.

En 2005 et 2006, sa Juve a été éliminée en quart de finale de la Champion's League, par Liverpool et Arsenal.

Le Suédois avait mérité un 5 sur les deux déplacements, "Anonyme" à Anfield (1-2) et "Mou et imprécis" à Higbury (0-2), selon la Gazzetta.

Au retour, contre Arsenal à Turin il fera même pire, au lieu de guider la remontée, il passe au travers une nouvelle fois (0-0, Note: 4, Eliminé).

Equipe Nationale

En Mars dernier, Zlatan retourne en équipe nationale à Belfast, contre l'Irlande du Nord.

Il était en grande forme, il impressionnait les journalistes Suédois à l'entrainement, puis au chaudron du stade irlandais, nouvelle désillusion: Défaite et insuffisance.

Nous, nous nous rappelons de son coup de talon décisif qui nous avait éliminait de l'Euro Portugais, mais pas son imprécis pénalty non-cadré qui avait couté l'élimination à la Suède, en quart contre la Hollande.

En équipe nationale, il n'a pas marqué de but, depuis deux ans.

Cœur

Cette somme d'indice commence à avoir une insinuation suspecte:

Sous l'élan prodigieux d'Ibrahimovic, sous le masque tatoué de guerrier qui a étudié les arts martiaux, sous cette assurance de champion, bat un cœur plus fragile que prévu, peu adapté aux émotions trop fortes.

Comme, cela arrivait en partie, à son entraineur Roberto Mancini, Dieu à Marassi, mais beaucoup plus humain en Finale de Champion's League et sous le maillot Azur, confronté à d'autres champions.

Ballon d'Or

Par rapport à son entraineur, Zlatan a l'avantage de l'âge, et d'avoir une carrière encore ouverte:

Il peut encore démentir tout cela, faisant preuve de toute sa classe, comme il a réussi à faire cette année à Moscou, contre le Cska, par exemple.

Il doit le faire pour évoluer et grandir avec l'Inter, qui en ce moment lui ressemble: tyrannique en patrie, égarée à l'étranger comme un lycéen à ses premières vacances d'étude à Brighton.

Il doit le faire, car sans un autre profil international il n'arrivera pas au dernier stage des jeux vidéos, et encore moins au Ballon d'Or.

Zlatan Ibrahimovic devra déjà le faire, à partir du match retour du onze Mars contre Liverpool, à San Siro.

Là bas il ne pourra pas se défiler, même si on l'appelle Ibracadabra.

Posté le 23 février 2008 à 00.30 par Seth

Sources associé(e)s: Gazzetta.it