🏃🏻 Roberto Baggio

Anecdote personnelle : si j’ai consacré du temps à la présentation de ce talentueux joueur, c’est parce que c’est grâce à lui que je suis devenue supportirce de l’Inter. En effet, alors que ma première Coupe du Monde (USA ’94) touchait à sa fin, lors d’une célèbre finale Brésil-Italie, un des plus grands joueurs italiens de tous les temps manquait un pénalty et offrait au Brésil le sacre mondial. Je n’oublierai jamais ces images… Mais quelques années plus tard, en 1998 précisément, un jour que je zappait sur ma télé je tombe sur cet idole qu’est Baggio pour moi. Je ne saurai dire quel match ce fut mais ce que dont je suis certaine, c’est qu’il portait un maillot bleu et noir… Ces couleurs depuis, ne me quittent plus !

Le petit Roberto Baggio naît un 18 février de l’année 1967 à Caldogno de Vicenza. Bien que bon à l’école, il n’ira pas au bout du cursus scolaire car il n’a qu’une chose en tête : jouer au football. Il n’aura pas son diplôme, à 2 mois de la fin de se scolarité car il est parti en préparation avec le L.R. Vicenza (Serie C1 – 1982/1985 – 36 matches/13buts). Sa carrière footballistique débute donc dans ce club de sa région natale, à l’âge de 17 ans.

Mais Roby connaît des débuts difficile et tout de suite le désagrément d’une blessure. Lors du match Rimini – Vicenza, il subit une grave lésion des ligaments du genou droit et doit se faire opérer. Après une seule apparition lors de la saison 1982-1983, le voilà qui doit déjà subir une telle épreuve… mais ça ne le rendra que plus fort par la suite. Il totalisera, sous le maillot de L.R. Vicenza en Serie C1, 36 matches et 13 buts marqués. Plusieurs clubs de Serie A s’intéressent à lui et il décide de rejoindre la Fiorentina (Serie A – 1985/1990 – 94 matches/39 buts).

4 ans après ses débuts (lors de sa première saison avec la Fiorentina il n’a jamais joué le moindre match), le voilà qui fait ses débuts en Serie A ave le maillot « Viola » lors d’un match amical, gagné 1-0 contre la Sampdoria le 21 septembre 1986. Mais à nouveau, Roberto se blesse au genou, doit renoncer à quasi toute la saison et aller à St-Etienne pour y subir une intervention. Mais une guérison miracle et rapide lui permet de jouer la fin du championnat et, le 10 mai 1987, il inscrit son premier but dans la catégorie suprême du Championnat d’Italie sur un coup franc face au Napoli, qui permet à la Fiorentina d’assurer mathématiquement son maintien. Entre Roby et le club de Florence naît un véritable amour et pourtant, le 18 mai 1990, la Fiorentina annonce le transfert de Baggio à la Juventus (Serie A – 1990/1995 – 141 matches/78 buts) pour 18 millions (un chiffre record dans le temps).

Mais quand ce ne sont pas les blessures qui rendent ses débuts de championnats difficiles, c’est la presse qui, lors de ses débuts avec la Juventus (sous les ordres de Maifredi), l’accuse d’être inconstant de ne pas savoir se comporter en leader sur un terrain. D’ailleurs, lors de son premier match à Florence en tant qu’adversaire, il refusera de tirer un coup franc et la Juve perdra 1-0 (quelqu’un lui lancera une écharpe de la Viola depuis la tribune). Mais à l’arrivée du duo Trappatoni-Boniperti, Baggio mûrit et se montre capable de prendre une équipe en mains et lors de la saison 1992-1993, il devient même capitaine des Bianconeri. L’année 1993 marque un tournant dans sa carrière car il entre dans le monde des grands du football : il soulève le premier trophée de sa carrière (Coupe UEFA après avoir battu le Borussia Dortmund), et il reçoit le Ballon d’Or ainsi que le Prix de Joueur Fifa de l’année (devant Romario et Hristo Stoichkov). Mais après 5 saisons passées à Turin, Roberto se sent le besoin de changer d’air et signe avec le Milan AC (Serie A – 1995/1997 – 51 matches/12 buts)

Mais il ne connaîtra pas le même succès qu’avec la Juventus. Il sera souvent remplacé (17 fois en une seul saison) et connaîtra plusieurs entraîneurs (Sacchi et Capello notamment).

C’est pourquoi, après 2 saisons de sacrifices en vain, il signe pour un plus petit club, à savoir Bologna (Serie A – 1997/1998 – 30 matches/22 buts).

Et c’est avec les « Rossoblu » qu’il inscrira la bagatelle de 22 buts en 30 matches (son record personnel). Malgré cela, il ne restera qu’une seule saison en Emilie-Romagna et retourne dans un grand club, l’Inter Milan (Serie A – 1998/2000 – 42 matches/9 buts).

Baggio est d’autant plus heureux de signer chez les Nerazzurri tout simplement parce que, étant petit, il était tifoso de l’Inter ! Mais force est de constater que première saison à Giuseppe Meazza n’a pas correspondu aux attentes placées dans ce joueur si talentueux. Les 4 premiers matches de la saison furent autant de défaites avant un retour incroyable de Baggio qui inscrivit 2 buts face au Real Madrid à Milan. C’est ainsi que les tifosi se prirent à rêver d’une meilleure saison, mais ils déchantèrent bien vite… En effet, leurs possibilités offensives fondirent comme neige au soleil puisque Ronaldo, Zamorano, Ventola et Roby se blessèrent et vu la pauvreté de la défense cette saison-là, l’Inter finit sans remporter le moindre trophée (8ème de Serie A / battu par Parma en Coppa Italia / battu par Manchester United en Champion’s League). La saison suivante, avec l’arrivée de Christian Vieri, le staff et les tifosi intéristes étaient pleins d’enthousiasme, c’était l’occasion de faire table rase de la saison passée et de se ratrapper. Mais, encore une fois, un élément vint perturber tout cela. Quand ce ne sont pas les blessures qui posent problème, c’est…l’entraîneur ! Car l’entraîneur à la tête de la première équipe n’était autre que Marcello Lippi, le coach qui avait bouté Baggio hors de la Juventus. Mais Lippi en surprit plus d’un en annonçant que Roby figurait dans ses plans tactiques. Mais ce ne fut qu’un pur et simple mensonge puisque très vite, tout le monde comprit que la réelle intention de Lippi était d’écarter le prodige italien de la première équipe. Mais il perdit plus qu’un peu de sa condition physique. En effet, il comptait être sélectionnée pour l’Euro 200 (son premier Euro), mais il n’aura jamais la chance de disputer cette compétition dans sa vie, le coach de l’Italie Dino Zoff refusant de le convoquer…Après cette saison plus que difficile pour lui, le natif de Vicenza réfléchit durant environ 4 mois avant de choisir son prochain club, qui sera également son dernier : Brescia (Serie A – 2000/2004 – 95 matches/45 buts)

Le capitaine Baggio fera 4 bonnes saisons avec les « biancoblu » et conduira même le club à un record de 4 sautevages consécutif en Serie A ! Et Roby, lors de son ultime saison, a deux objectifs bien ancrés dans sa tête : atteindre la barre des 200 buts en Serie A et faire ses adieux en Squadra Azzurra. Le premier, il l’atteint le 14 mars 2004 contre Parma (il reçut une standing ovation de la part de tous les spectateurs et il faut préciser que le match se déroulait à Parme…) et le second, il profite du match amical contre l’Espagne le 28 avril de la même année pour apparaître pour la dernière fois sous le maillot azur. Il fut remplacé à quelques minutes de la fin et reçut une standing ovation qui aurait pu continuer à jamais. Beaucoup de banderoles pro-Baggio étaient étendues dans les gradins et des milliers de tifosi étaient en larmes. Après ce match il déclara : « Sans les blessures, j’aurais battu tous les record de l’album du foot », mais pour les gens, il est un record à lui tout seul. Son dernier match fut un Milan-Brescia dans « son » stade contre un de ces anciens clubs. Ce 16 mai 2004, lorsqu’il quitta la pelouse en seconde mi-temps, tous les joueurs, entraîneurs et membres de staff des 2 équipes ainsi que tous les spectateurs présent se levèrent et applaudirent durant de longue minutes pour tenter de remercier Roberto de tout ce qu’il a apporté au football italien mais aussi mondial et pour avoir fait de la Squadra Azzurra une équipe forte et respectée partout où elle passait.

Anecdote personnelle : je me souviens avoir vu le dernier match en Squadra Azzurra, ce fameux Italie-Espagne et j’ai, moi aussi devant mon petit poste de TV, versé une larme. Roberto Baggio est plus qu’un très grand joueur, qu’un joueur de légende. C’est tout simplement LE joueur qui m’a fait aimer le football (même si j’avais des prédispositions génétiques, mon père étant italien et fan de foot). J’en veux pour preuve que, rien qu’en ayant écrit ce modeste texte et en ayant vu un nombre incalculable de photos pour en sélectionner les meilleurs et les plus parlantes, j’ai été très émue…