CORDOBA : "INTER - JUVE ? UN MATCH DIFFÉRENT"

APPIANO GENTILE - Ivan Cordoba était l’invité spécial d’un chat avec les fans sur Inter Channel. Parmi les sujets évoqués, le Colombien, au club depuis 1999, évoque sa carrière en Nerazzurro, le début de saison de l’Inter et le prochain match contre la Juve. 

Internazionale.fr vous propose de découvrir les déclarations du défenseur nerazzurro :

Cordoba, maintenant que vous avez atteint les 300 matches de Serie A, est-ce que votre prochain objectif est d’atteindre la barre des 500 matches toutes compétitions confondues avec l’Inter ? 

"Oui, espérons-le, même si c’est assez peu comparé à mon ami Javier Zanetti. C’est un nombre important de matches, mais c’est un bon chiffre après tant d’années ici."

Dans l’histoire du club, il y a peu de joueurs qui peuvent se vanter d’avoir remporté autant de titres que vous.

"C’est vrai. Je suis arrivé à une période difficile mais nous avons su être patients et nous avons continué de travailler. Les bons moments sont arrivés ensuite."

Angelo, qui nous a envoyé beaucoup de messages à votre intention, demande comment vous faites pour rester si humble et respecter les choix de l’entraîneur ?

"Je pense que l’expérience est très importante pour ça. Tout comme le fait de voir des coéquipiers qui ne jouent pas beaucoup mais qui donnent toujours tout sans se plaindre et qui sont toujours prêts lorsqu’on fait appel à eux. Il y a aussi le fait de faire partie d’une grande équipe, ça aide beaucoup à avoir la patience nécessaire. Vous pouvez travailler avec calme et sérénité, mais quand votre chance arrive, vous devez montrer que vous êtes prêt. Vous ne devez jamais vous plaindre : parfois vous ne jouez pas beaucoup, mais nous venons tous les jours nous entraîner et nous prenons du plaisir, et ça nous fait nous sentir bien."

Andrea de Milan demande : vous parlez la même langue avec Benitez, à savoir l’espagnol. Est-ce un plus ? Et êtes-vous d’accord lorsqu’on dit que l’équipe progresse ?

"Oui, l’équipe progresse et je pense que tout le monde le voit. Ça prend toujours un peu de temps lorsqu’un nouvel entraîneur arrive, et ça peut aider de parler la même langue dans certains cas. Mais Benitez est arrivé ici très préparé. Il parle un très bon italien et demande juste quelques mots difficiles de temps à autre. En général, il n’a pas de problème avec la langue. Ceci étant, comme nous l’espérons tous, je pense que le meilleur reste à venir à l’Inter. C’est inutile de penser qu’il puisse y avoir une énorme différence après seulement quelques mois avec le nouveau coach. Si l’Inter occupe mieux les espaces ? C’est le fruit du travail réalisé avec Benitez. Nous essayons de toujours être en mouvement pour permettre à tout le monde de participer au jeu, rapidement si possible."

Marcella de Sassari demande quel est votre meilleur souvenir depuis votre arrivée à l’Inter ? Et le plus mauvais ?

"Il y a eu tellement de bons moments, mais aussi beaucoup de mauvais. Mais je pense que les bons moments ont effacés les mauvais. Le 5 Mai 2002 est évidemment une grosse désillusion mais tout ce que nous avons gagné depuis a surpassé ce mauvais souvenir."

Comme un symbole de cette mauvaise période, on peut mentionner ce penalty sifflé contre vous pour une main à Perouse, alors que vous l’aviez touché avec la cuisse ...

"Si on commence à se pencher sur chaque détail ... J’étais très énervé ce jour-là. Je me souviens d’une autre situation à Udine ou j’essayais de protéger Toldo et il y avait Sosa derrière moi. Il est tombé et a obtenu un pénalty à la dernière minute. Beaucoup de choses se sont passées."

Andrea de Milan demande : lors de vos premières saisons à l’Inter, vous avez joué latéral droit ou latéral gauche, pourquoi avez-vous toujours dit que vous préfériez jouer dans l’axe ? Et avez-vous déjà conseillé un joueur Colombien à l’Inter ?

"J’ai joué à tous les postes en défense. Je jouais attaquant quand j’étais petit. J’étais un ailier droit rapide qui oubliait souvent le ballon derrière lui ... Je ne marquais pas beaucoup donc on m’a fait reculer encore et encore jusqu’à ce que je m’essaye en défense centrale, où je me suis toujours senti à l’aise. Il y a beaucoup de jeunes joueurs en Colombie. Le problème est qu’ils essayent de partir trop rapidement, alors qu’ils ne sont pas assez matures. Nous avons eu ce problème en sélection : nous avions beaucoup de jeunes joueurs qui étaient partis très tôt et qui avaient une très courte expérience. Un joueur que j’aime beaucoup actuellement, c’est John Moreno, qui joue non pas en Colombie mais à Racing Club, en Argentine. C’est un grand talent, un meneur-attaquant avec un bon physique. Il est très fort mais il doit encore progresser physiquement. J’aime bien aussi Ibarbo, un milieu défensif rugueux qui joue pour le Nacional Medellin. Il est un peu comme Vieira."

Y a t’il eu un moment où vous avez pensé quitter l’Inter ?

"Oui, et je pense que tout le monde le sait. C’était une période délicate pour moi, je voulais vraiment jouer parce que je me sentais bien. J’ai eu l’opportunité d’aller à Manchester City la saison dernière, mais on s’est entendu avec le club et le coach pour que je continue à tenter ma chance ici. Donc j’ai continué ici et je suis fier de l’avoir fait. Je remercie ceux qui m’ont aidé à prendre la bonne décision. Ça aurait été dommage de ne pas être resté à l’Inter après tout ce que nous avons gagné l’an dernier."

Ce n’est pas facile pour un joueur qui a toujours été titulaire de devenir le remplaçant attitré ...

"C’est très difficile car beaucoup de choses se passent dans votre tête. Les jours passent et vous devez continuer à bien travailler. Puis vient le temps ou vous acceptez cette décision et vous réalisez que vous faites quand même parti d’un très grand groupe."

Quelle importance tiennent les œuvres de charité avec lesquelles travaillent l’Inter dans le fait que vous vous sentiez partie intégrante du club ? Que pensez vous du rôle de Francesco Toldo à l’Inter Campus ?

"L’Inter Campus, et toutes les actions que font l’Inter pour la communauté, rendent ce club encore plus prestigieux. C’est important et ça créé une différence, car ça vient du cœur et c’est non lucratif. Je pense que Toldo est la personne parfaite pour ce qu’il fait à Inter Campus avec tous ces enfants car c’est quelqu’un de clean, un grand professionnel et un grand exemple."

Inter Channel aide aussi les enfants en Colombie en faisant la publicité d’une œuvre de charité dirigée par Ivan Cordoba.

"Oui, en envoyant un simple SMS, un enfant peut être vacciné dans un bateau hospitalier qui peut atteindre des endroits en Colombie qu’on ne peut atteindre que par la rivière. Les docteurs vont dans ces endroits pour la première fois."

Alessio demande ce que vous allez faire quand vous arrêterez votre carrière de footballeur.

"Je ne pense pas que je retournerai directement en Colombie. J’essayerai de faire quelque chose en relation avec le football. J’aime l’idée d’étudier afin d’être prêt pour ce qui arrivera ensuite. J’aimerais rester à Milan car ma famille est heureuse ici, donc je resterai ici aussi longtemps qu’ils le désireront."

Avez-vous une technique spéciale pour sauter aussi haut? Tous les joueurs du Werder étaient très grands mais vous les battiez systématiquement dans les duels aériens.

"Quand ils nous ont montré leur formation, c’est vrai qu’ils étaient tous très grands, aucun ne faisait moins d’un 1m85. Depuis que j’ai commencé à jouer, j’ai toujours été au marquage de joueurs très grands. Je me souviens de mon deuxième match avec l’équipe nationale à Oslo, j’avais dû marquer Tore Andre Flo, ce fut mon premier grand test."

Avez-vous déjà ressenti une joie aussi intense que lorsque vous aviez marqué le but de la victoire de la Colombie lors de la finale de la Copa America?

"Oui, lorsque j’ai marqué contre la Reggina et que l’arbitre a sifflé la fin du match juste après ce but. Nous étions menés 0-2 et nous l’avions finalement emporté 3-2. Grâce à ce but, nous avions fait taire toutes les polémiques de la semaines qui précédait. J’ai célébré ce but de toutes mes forces parce qu’il était très important pour l’équipe. Mon plus beau but? Un but contre Napoli à San Siro, un but que j’avais marqué avec la jambe dont je m’étais fait opéré."

Quel genre de match sera ce Inter-Juve?

"C’est un match différent des autres. C’est le "Derby d’Italia", un match spécial, et ces derby se jouent toujours d’une façon spéciale."

Mais est-ce toujours le "Derby d’Italia", même s’ils sont descendus en Serie B?

"Je pense que c’est un handicap... mais pour eux."

Rédigé par 100Anni & p-h08 (inter.it)