BENITEZ : "LES PROGRÈS SONT LA, MAIS IL FAUT DU TEMPS"

APPIANO GENTILE - A la veille du match Palermo-Inter, match comptant pour la 3eme journée de Serie A Tim 2010-2011, Rafael Benitez a rencontré les journalistes dans la salle de conférence au centre sportif "Angelo Moratti".

Internazionale.fr vous propose de découvrir la version intégrale de ses déclarations.:

Benitez, pensez-vous que le changement climatique entre Milan et Palermo puisse influer sur la prestation de l’Inter?

"Je ne crois pas car la situation sera la même pour les deux équipes demain soir. Aujourd’hui, il pleut et demain, il fera chaud, mais je suis convaincu que nous pourrons voir un très beau match."

Quelle idée vous êtes-vous fait de Palermo?

L’Inter est une équipe forte, tout comme Palermo, qui a disputé une bonne saison l’an dernier. Ils ont bien joué face à Maribor en Europa League et ils ont deux ou trois joueurs capables de faire la différence. Nous savons que ce sera un match difficile demain."

La blessure de Wesley Sneijder ne paraissait pas inquiétante, alors que la blessure de Goran Pandev l’était. Pourtant, l’hollandais ne pourra pas jouer demain tandis que le macédonien sera bien là...

"Pandev s’est entrainé avec ses coéquipiers, sa blessure est moins sérieuse que prévue. Contre Twente, Sneijder a joué avec une légère douleur, et celle-ci a continué durant l’entraînement d’aujourd’hui. Nous ne pouvons pas risquer de le perdre. C’est mieux d’attendre, il ira mieux la semaine prochaine."

On a beaucoup entendu parlé d’un possible changement de module tactique. Croyez-vous qu’il soit plus prudent d’aller de l’avant comme cela?

"On parle beaucoup de cette tactique en losange (ndlr, Rombo en italien), mais j’ai appris que le "rombo" est un poisson, donc à ce moment-là, je pense que je pourrais devenir un grand chef... Nous avons des joueurs qui peuvent jouer avec des modules différents, mais nous verrons cela match après match. Maintenant, nous sommes en train de mettre en pratique une idée que nous avons, ensuite s’il faudra changer, nous le ferons, mais je pense que le groupe peut faire la différence par son intensité, sa qualité et par le comportement des joueurs, et non pas par son module de jeu."

Coutinho pourrait-il débuter dès la première minute?

"Oui, il part avec nous (ndlr, il sourit), et avec toute l’équipe. Coutinho est une possibilité, nous verrons."

La presse n’a pas été tendre avec Mariga ces derniers jours...

"Pour être franc, je n’ai rien lu à ce propos, mais je suis content du travail fourni par Mariga. Une équipe a toujours besoin de joueurs étant capables de jouer balle au pied, de faire la différence au milieu de terrain, et il fait du bon travail. Il court, il récupère le ballon et ça peut parfois arriver que tout ce qu’il réalise ne soit pas fait au mieux justement parce qu’il court beaucoup. C’est un jeune joueur qui est en train d’apprendre et je trouve qu’il travaille très bien pour l’équipe."

Depuis le match en Supercoupe d’Italie, l’Inter a fait de nets progrès. Y a-t-il quelque chose à revoir en défense, en tenant compte que l’équipe a tout de même encaissé six buts en cinq matchs?

"Il faut améliorer aussi bien la défense que l’attaque, tout comme l’aspect du jeu: nous jouons plutôt bien lors des vingt, trente premières minutes, puis nous baissons de régime, aussi bien dans la première que dans la seconde mi-temps. Nous ne faisons pas encore 90 minutes de qualité. En tout cas, je suis content des progrès de l’équipe, mais on peut faire encore mieux. Contre l’Udinese, par exemple, nous avions bien commencé le match, puis nous avions perdu en intensité et nous nous sommes repris en seconde mi-temps. C’était identique face à Bologna et à Twente. Nous ne sommes pas loin de pouvoir résoudre cela, mais il faut encore du temps pour améliorer le jeu de l’équipe en situation défensive."

Comment va Dejan Stankovic physiquement?

"Il va bien, il part avec nous et il sera disponible."

Palermo a joué jeudi dernier contre le Sparta Prague en Europa League. Pensez-vous que ce soit un avantage pour l’Inter?

"Jouer le jeudi et le dimanche n’est pas forcément un problème. En Angleterre, le samedi on peut jouer à 12h45, après un match avec l’équipe nationale ou en Ligue des Champions disputé le mercredi. Je pense qu’entre le jeudi et le dimanche, on a le temps de récupérer."

Quelle est la situation de Davide Santon? Le joueur semble être en condition pour jouer, mais dans le dernier match, quand Chivu s’est fait mal, vous avez préféré faire rentrer Cordoba et décaler Zanetti sur la gauche.

"Santon a été blessé tout l’été, puis, quand on pensait qu’il allait mieux, il faisait deux ou trois entraînements et était obligé de s’arrêter à nouveau et cela a continué pendant un mois. C’est sûr que ce n’est pas très positif pour lui. Ces dix derniers jours, il a pu plus ou moins se ré-entraîner avec le reste de l’équipe. Son genou va beaucoup mieux, mais il a eu du mal en ce qui concerne l’entraînement tactique. Lui aussi pourra être une possibilité pour dimanche, mais s’il y a des joueurs d’expérience comme Zanetti et Chivu, ce sera plus difficile de le voir d’entrée de match. C’est un joueur de qualité et il a beaucoup de talent, on le voit dans chacun de ses entraînements. A ce rythme là, il aura petit à petit la possibilité de jouer à nouveau."

L’Inter est en progrès, mais il manque encore l’apport de Milito et d’un Maicon à 100%...

"C’est sûr, j’en suis convaincu également. Tous les joueurs sont importants dans une équipe, mais Milito et Maicon ont fait la différence lors de la dernière saison. Aujourd’hui, Diego s’est bien entrainé et je suis très content de son travail. Maicon reste fondamental pour nous, notamment dans les matchs où l’on domine et où l’on attaque dangereusement. Quand ces deux-là reviendront à un excellent niveau, l’équipe ira beaucoup mieux."

Où en sont-ils actuellement?

"Ce n’est pas facile pour un attaquant: quand Milito marquera un but, tout le monde dira "il est enfin revenu". Ce sera important pour lui et pour nous aussi. Maicon a joué contre Twente, dans un match compliqué. On a pu voir qu’il n’était pas au top de sa forme car il est actuellement à 60-70% de sa condition physique."

Que pensez-vous de la polémique entre Zlatan Ibrahimovic et Arrigo Sacchi?

"Je pense qu’Ibrahimovic est un grand joueur et que Sacchi est un grand entraîneur qui a sa propre opinion. Ils doivent tous les deux faire leur boulot. Je pense que Sacchi peut le faire de la meilleure des manières, le suédois aussi, mais d’un niveau moindre, surtout contre l’Inter..."

Qu’est-ce qui vous a le plus plu et le moins plu en Italie?

"Aujourd’hui, un entraîneur m’a demandé si j’aimais ce climat, en tenant compte que la pluie est coutumière dans le climat anglais. J’aime la mentalité des italiens, qui est très proche de celle des espagnols, mais je m’entendais bien aussi avec les anglais. Ces derniers mois, j’ai beaucoup travaillé et j’ai besoin de beaucoup de temps pour apprendre à connaître cette équipe, pour pouvoir parler avec les joueurs et pour préparer les matchs, que je n’ai pas le temps de faire d’autres choses. Je suis presque toujours ici, à Appiano Gentile, je parle avec mes joueurs, je regarde des dvd sur les équipe que nous devons affronter, je n’ai pas le temps pour comprendre la différence avec les autres pays. Pour ce qui est de la mentalité, les supporters sont très semblables à ceux de Liverpool, ils sont très proches de l’équipe. Les joueurs travaillent très bien et puis ici, on parle plus fréquemment de football: il y a soixante millions d’entraîneurs ici et on peut parler de foot avec tout le monde, chacun a sa propre idée sur ce qui doit être fait."

Y a-t-il un entraîneur ou un style de jeu desquels vous vous inspirez? A quoi doit ressembler votre Inter?

"Ce n’est pas facile, car d’une part il y a ce qu’on a derrière la tête, et de l’autre, les joueurs que l’on a à disposition pour faire son équipe. Celle que j’ai, c’est une équipe qui a souvent joué en contre-attaque et le fait très bien car c’est une équipe de qualité. Quand je suis arrivé, les joueurs m’ont dit qu’ils souhaitaient jouer encore plus avec le ballon, mais on peut faire cela uniquement si l’on continue à gagner. Le jeu en contre-attaque est toujours possible car des joueurs nouveaux comme Eto’o, Milito, Lucio et Sneijder étaient arrivés l’an dernier et ce sont des joueurs imprévisibles: aujourd’hui, un an après, tout le monde sait comment ils agissent et il est plus facile pour nos adversaires de nous contrer. C’est pour ça qu’il est opportun d’avoir toujours une alternative différente, c’est à dire toujours procéder en contre-attaques, mais en ayant plus de possession de balle et en jouant plus offensivement. Nous sommes encore un peu loin de pouvoir réaliser toutes ces choses à la fois, mais nous savons ce que nous devons faire."

Y a-t-il une équipe que vous admirez du point de vue de son jeu?

"Je pense qu’actuellement, le Barça est l’équipe qui joue le mieux au football. Si nous parlons d’équipes nationales, l’Espagne a très bien joué durant la Coupe du Monde car elle avait de nombreux joueurs blaugrana. Je pense que leur idée de jeu est la meilleure, mais ce n’est pas facile de recréer ce style là. En effet, c’est un projet qui dure depuis une dizaine d’années déjà et ils ont tenu compte de leur centre de formation en faisant le même type d’entraînement et en jouant avec le même système de jeu que l’équipe première. Barcelone est une belle équipe, avec un très bon entraîneur qui fait du très bon travail, il connaît l’équipe et chacun de ses composants. Tout le monde voudrait mettre en pratique leur style de jeu, mais ce n’est pas facile car il n’y a pas forcément tout le temps disponible pour travailler de cette façon."

A la fin de la conférence de presse, Benitez en a profité pour commente les déclarations de Ferguson rapportées par les médias anglais et italiens.

En effet, Rafael a été très surpris qu’on parle encore de lui à la veille de Manchester United - Liverpool, alors qu’aujourd’hui, il n’est concentré que sur l’Inter et les prochains matchs de championnat et notamment celui de demain face à Palermo:

"Je suis sincèrement très surpris qu’un entraîneur expérimenté et important comme lui ait dit ces choses et parle autant de moi alors que je suis maintenant en Italie depuis trois mois.. Je peux seulement ajouter que les tifosi de Liverpool connaissent l’histoire et la vérité. Et ils savent que c’est facile d’émettre des jugements quand tu es au pouvoir depuis 24 ans."

Cette déclaration fait suite aux propos de Ferguson sur Benitez : "Je ne l’ai jamais critiqué personnellement. Il faudrait lui poser la question. J’ai toujours eu de bonnes relations avec les managers de Liverpool. Les deux clubs ont toujours réussi à s’entendre cordialement, même après les matches. Ça a changé sous son règne. Mais bon, ce n’est pas un gros problème pour moi."

Rédigé par BiscioneNerazzurro, blazzR & p-h08 (Inter.it)