Milan - Mauro Icardi : "J’amène 100 criminels d’Argentine et après on verra", la Curva Nord: "Mensonges. Retire ton brassard, imbécile !"
Internazionale.fr vous proposer de lire la traduction de deux extraits, des deux parties concernées, afin que vous jugiez de vous-même l’origine et les causes du conflit.
"A la fin du match [contre Sassuolo, 1 février 2015] j’ai trouvé le courage d’affronter la Curva, avec Guarin. Je me retire mon maillot et mon short et je les offre à un enfant. Dommage qu’un chef ultras lui retire le maillot des mains et me le relance avec dégoût. À cet instant je n’ai plus vu clair, je les aurais frappé pour leur geste de batard à peine effectué. Et alors je commence à les insulter grossièrement : "Pezzo di merda, tu fais le bonhomme avec un gamin pour te faire voir par toute la Curva ? Tu devrais avoir honte, vous devriez tous avoir honte".
"Dit cela, je lui relance le maillot sur sa tête. À cet instant la fin du monde est survenue. Dans le vestiaire on m’acclame comme un héros… Les dirigeants, eux, avaient peur que les supporters m’attendent en bas de chez moi pour me le faire payer. Mais j’avais été clair : "Je suis prêt à les affronter un par un. Peut-être qu’ils ne savent pas que j’ai grandi dans un des quartiers sud-américains avec l’un des plus hauts taux de criminalité et de morts dans la rue. Ils sont combien ? 50, 100 ou 200 ? Ça va, enregistre mon message et fais leur en part : j’amène 100 criminels d’Argentine, qui les tuent sur place et après on verra."
"J’avais craché ces phrases exagérées pour leur faire comprendre que je n’étais pas disposé à me plier à leurs menaces. Une semaine après, un chef historique de la Curva vient me trouver : il attend mes excuses. "Je ne dois demander pardon à aucun d’entre vous, si ça vous va bien comme ça, parfait, sinon ciao… Aujourd’hui, entre moi et les tifosi de la Curva Nord il y a un respect réciproque, ce qui est juste. Eux aussi ont un rôle important pour le succès d’équipe… " […].
Extraits de « Sempre Avanti. La mia storia segreta », autobiographie de Mauro Icardi.
La réponse de la Curva Nord est apparue tôt ce matin :
"La Curva Nord réagit aux propos de Mauro Icardi dans sa biographie, qui évoque le fameux Sassuolo-Inter de deux saisons en arrière. "En ce qui concerne l'épisode de Sassuolo, Icardi est un menteur. Il parle d'enfants, il s'invente un fait qui ne s'est jamais passé pour se montrer supérieur à nous; comme si n'étions pas la seule Curva qui permet aux enfants de dessiner eux-mêmes les tifos. Comme si ceux qui étaient présents avaient oublié qui a provoqué qui. Et c'est pathétique de lire certaines choses… qui parlent de nous: "Je suis prêt à les affronter un par un. Ils sont combien? Cinquante? Cent? Deux-cent? Très bien, je fais venir une centaine de criminels en Argentine, qui les tuent sur place et après on verra."
"On commente ça ? Mieux vaut que non. On se demande pourquoi, quand il parle de la menaçante Curva Nord, il oublie de raconter que, en espérant lui transmettre notre passion qui nous distingue des autres, nous lui avions demandé une petite heure pour passer au Covo (là où ils préparent les banderoles, tifos...), là où tout nait, pour essayer de comprendre ce qu'il s'est passé lors de ces 90 minutes dans lesquelles nous aurions dû être tous unis. Malheureusement Icardi ne sait pas ce qu'est le respect."
"Dans sa tête, bien évidemment, quelque chose tourne à l'envers. Au fond nous avons tous voulu croire que c'était un bon garçon, jeune, bête (comme beaucoup), quelques fois inopportun, mais une présence propre. Maintenant comment fait-on ? Comment va-t-on devoir se comporter ? Ce serait bien mieux d'en rire, il faudrait en pleurer, mais on ne peut sûrement pas faire mine de rien. Parce que tous ces mensonges écrits sur ces trois pages sont inacceptables. Elles nous font passer pour d'obscures silhouettes menaçantes qui jouent un mauvais rôle pour l'Inter prétendant quelque chose. Alors que les seules choses que nous demandons sont de l'application et de l'honnêteté. Parce que nous étions interistes bien avant que Icardi naisse, car pour nous l'Inter est un compte en banque à perdre, pas une question d'un contrat avec quelques millions en plus à renouveler chaque année. Mais comment fait-on à donner de l'importance à joueur qui dit: "Si vous êtes de vrais supporters vous devez applaudir quand on gagne mais aussi quand on perd."
"L’Inter ne le mérite pas. Ceci dit, pour être clairs, nous précisons : Icardi et nous, c’est fini. Retire ton brassard, imbécile.C’est ce que, maintenant oui, nous voulons ».
Signé Curva Nord Inter [CN69].
ICARDI RÉPOND À LA CURVA NORD !
"Chère Curva Nord, je suis surpris et désolé. Surpris parce que, par rapport à l’épisode de Sassuolo, où j’ai simplement fais référence de la façon où (à cause du mauvais moment que l’équipe vivait) j’ai perdu la tête. Je voulais simplement restituer l’atmosphère de cet épisode. C’est aussi vrai que dans le livre j’ai ajouté que j’avais craché ces phrases exagérées (et d’ailleurs le verbe « cracher » rend bien compte du fait que ma réaction fut inopportune)."
"Par rapport au discours concernant les assassins d’Argentine, vu que l’on continuait à me dire que des agités se seraient retrouvés devant ma maison (je note bien : pas la Curva Nord, des agités), j’ai prononcé cette phrase ; mais dans la biographie j’ai également dit « j’ai utilisé des déclarations menaçantes contre les supporters et je n’aurais pas dû le faire."
Je suis désolé. Désolé pour le foin qui s’est créé. J’ai simplement raconté un épisode en suivant mes souvenirs. Et si quelqu’un a un minimum d’intelligence, il ne risquerait pas d’offenser sa propre Curva. Je ne l’ai pas fait parce que personne ne voulait offenser ou manquer de respect à personne."
"Le brassard de capitaine représente la réalisation d’un de mes rêves d’enfant, la joie que j’ai donné à ma famille et puis à moi-même.
C’est VOUS que j’essaie de regarder le dimanche quand je marque un but, c’est votre ENCOURAGEMENT que j’essaie d’avoir en premier, parce que j’aime l’Inter."
"Dans pas longtemps je monterai sur le terrain donc je ne peux pas continuer. J’espère que vous auriez compris à quel point vous êtes importants pour moi et l’estime et l’Amour que j’ai pour vous même si vous décidez de me siffler. Je vous demande une seule chose, en tant que capitaine, soyez proches de l’Inter comme vous l’avez toujours fait, moi et mes camarades avons besoin de vous."
Avec affection, Mauro"
Internazionale.fr
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