CASTELLAZZI: "J’ARRIVE SUR UNE AUTRE PLANÈTE"

APPIANO GENTILE - Fraichement recruté par l’Inter pour jouer la doublure de Julio Cesar, Luca Castellazzi a été présenté la semaine dernière à la presse dans la salle des conférences du centre sportif "Angelo Moratti" d’Appiano Gentile.

Internazionale.fr vous propose la version complète des déclarations du gardien nerazzurro

C’est une arrivée importante pour toi à l’Inter, qui sait comment tu te serais senti si tu avais eu la chance d’aller en Nazionale. Ton arrivée nous rappelle quand tu étais le gardien remplaçant de Walter Zenga au cours de la saison 1996-1997.

"C’est surement un signe prémonitoire, j’ai encore un énorme souvenir de Walter, en tout cas ce fut ma première expérience dans le vrai Calcio: c’était en Serie B, à Padova. On se parle encore de temps en temps avec Walter et quand nous nous voyons, nous nous saluons toujours avec une grande affection. Pour moi, c’est une très grande satisfaction d’être ici. A 35 ans, j’arrive ici après une longue carrière dans les championnats mineurs ainsi qu’en Serie A lors de ces dernières années, avec deux excellents souvenirs à Brescia et ces cinq années passées à la Sampdoria qui m’ont appris énormément. J’ai vécu de grandes joies, mais maintenant, j’arrive sur une autre planète."

"Hier, j’étais ému, très ému même, et cela me surprenait de pouvoir être dans cet état là à 35 ans. Mais c’est normal puisque c’est une très grande aventure qui commence, dans une équipe qui a gagné sur tous les fronts l’an dernier. C’est un motif de fierté en plus d’être choisi par cette équipe, cela veut dire que j’ai dû faire de bonnes choses."

Qu’est-ce que cela signifie pour toi, toi qui jouait titulaire depuis de nombreuses années, d’être le deuxième gardien?

"Ca change bien sûr, puisque tu sais que les possibilités de jouer le dimanche sont réduites au minimum, en revanche je pense que ce que j’accomplis au cours de la semaine est exactement le même que si je devais être titulaire pour jouer. Je pense que c’est la seule chose à faire pour se montrer prêt quand il le faudra. A partir du moment où il y a ce besoin, tu ne dois pas faire regretter les joueurs de champ si l’équipe perd, mais tu dois jouer ton rôle dans les meilleures conditions. Tu dois travailler sans cesse au plus haut niveau: le rôle de gardien est très particulier mais le travail accompli durant la semaine est très important pour montrer que l’on est prêt, aussi bien physiquement que mentalement, pour n’importe quel match. Dans le football moderne, tout peut arriver d’un moment à un autre, je l’ai vécu l’an dernier, c’est ancré dans ma peau: après six mois excellents, je me suis blessé..."

Julio Cesar a chaleureusement accueilli ton arrivée ici: qu’est-ce que cela signifie pour toi?

"Les paroles qu’il a dit sur moi il y a un an et demi de cela m’ont fait énormément plaisir, en plus, vu que l’on ne se connaissait pas, cela veut dire que c’était une opinion franche et spontanée de sa part. Par conséquent, le fait d’être apprécié par le gardien qui est en ce moment est le meilleur gardien du monde, c’est encore plus un sentiment de fierté et cela a été de bon augure pour mon arrivée ici. Je ne sais pas comment ses propos ont influé dans le choix de la société, mais en tout cas cela m’a fait très plaisir."

Y a t-il un sentiment de regret en toi de ne pas être arrivé plus tôt dans une grande équipe?

"Dans la carrière d’un joueur, cela peut parfois arriver de devoir être présent dans le meilleur moment, il faut l’occasion parfaite pour que ça vienne. Heureusement c’est arrivé, mais ça arrive maintenant alors que j’ai 35 ans, mais bon c’est déjà bien que je puisse vivre cela. Cependant, il ne faut pas oublier que les postes de gardiens sont toujours très limités, et le fait d’arriver avec une certaine expérience a surement été un facteur important. Peut-être que je suis plus à la hauteur maintenant, vu le lourd bagage d’expérience que j’ai derrière moi, une expérience beaucoup plus importante que si j’étais arrivé plus jeune. Je pense qu’il faut accepter ce que ma carrière m’a donné, j’ai joué beaucoup de matchs , dans toutes les catégories confondues et je pense que cela m’a servi. Je n’ai jamais aimé penser avec des "si". Je pense surtout à profiter de cette énorme satisfaction et j’espère pouvoir gagner l’estime de tout le monde."

Francesco Toldo laisse le numéro 1, penses-tu que c’est toi qui va le prendre et que Julio Cesar gardera son numéro 12? 

"Tout d’abord, je voudrais dire quelque chose sur Toldo: c’est une personne exceptionnelle, il faut vraiment rendre hommage à un professionnel et à un joueur comme lui. Il arrête en laissant une trace indélébile, en laissant une empreinte dans le monde du football et à l’Inter. Pour revenir aux numéros, ce sont habituellement les joueurs qui étaient déjà dans l’équipe qui peuvent choisir. Si le numéro 1 devait rester inutilisé... (ndlr, il rit), dans ce cas là oui, je le prendrai, pourquoi pas?"

On a pu lire plus d’une fois le nom d’Angelo Palombo à l’Inter dans les journaux. Penses-tu que possible que la Sampdoria se sépare de lui?

"Angelo est un très grand joueur, qui fait parti de la Nazionale depuis déjà quelques années. Après tant d’années à la Sampdoria, il ressent certainement un sentiment d’appartenance plus particulier envers le club que d’autres joueurs. Je ne sais pas si le Président de la Samp’ soit prêt à un changement aussi radical pour le moment, car je pense que Palombo-Cassano-Pazzini est l’ossature idéale sur laquelle l’équipe doit investir cette année. D’après ce que je vois, le Président semble déterminé à les garder, mais je ne sais rien d’autre. Angelo est une personne très humble alors qu’il joue déjà depuis longtemps. En tout cas, oui, il pourrait être une très grande acquisition."

Pour un gardien, est-ce mieux de jouer dans une équipe qui a de l’ambition pour la Ligue des Champions comme la Sampdoria, ou bien de faire le deuxième gardien dans une équipe comme l’Inter, qui joue également le Mondial des Clubs et la Supercoupe d’Europe?

" Je pense qu’au début d’une carrière, c’est fondamental pour un gardien de jouer, d’acquérir de l’expérience, car quand on est jeune, il faut s’améliorer et pour cela, il faut aussi jouer dans des catégories inférieures, ça aide aussi bien sur le plan footballistique que sur le plan humain. J’ai accompli une grosse partie de ma carrière comme cela, et maintenant, j’ai l’opportunité de vivre une autre expérience dans une toute autre dimension, plus grande et plus suivie, c’est très exitant. J’espère que ce sera l’occasion de gagner encore autre chose: moins protagoniste c’est sûr, mais au moins en y participant."

Auparavant, l’Italie était la patrie des gardiens de haut niveau, ce n’est plus le cas maintenant: pourquoi selon toi?

" Je suis convaincu qu’il y a beaucoup de bons gardiens en Italie et qu’il y en a même de très bons. Peut-être n’avons nous pas la patience de les attendre. Peut-être a-t-on la fâcheuse habitude de glorifier les attentes de certains et ensuite de les critiquer dès les premières faiblesses: on peut tomber très facilement de son piédestal."

Après la saison que tu as faite, te serais-tu vu en Afrique du Sud comme deuxième ou troisième gardien?

"Je pense que la première moitié de saison que j’ai faite avec la Samp’ s’est déroulée très positivement. On parlait de Nazionale ) ce moment-là, mais je pense que Lippi avait déjà ses trois gardiens en tête depuis un moment. Donc je pense que c’est déjà bien que l’on ait pu parler de moi."

Luigi Del Neri, que tu as eu comme entraîneur, est allé à la Juventus. Penses-tu que la Juventus soit l’adversaire le plus crédible pour l’Inter?

" Je pense qu’il y a beaucoup d’équipes rivales, comme chaque année. Les grandes équipes se bougent beaucoup et cherchent toutes à faire chuter l’Inter. Je pense que la Juventus est certainement l’équipe avec le plus de nouveautés: il y a une nouvelle direction et un nouvel entraîneur qui apportera sans problème l’enthousiasme qu’il avait à la Sampdoria. De là à penser ou de pouvoir deviner qu’ils seront nos concurrents directs, ça je ne le sais pas. J’espère pas... (ndlr, il rit) Cela voudrait dire qu’ils se donneraient du mal pour rivaliser avec l’Inter."

Selon toi, que peut apporter Del Neri à la Juventus?

"Beaucoup d’organisation. C’était cela la base de la Samp’ de l’an dernier, c’est une chose très importante à ce niveau-là. Au final, ce sont les joueurs qui font la pluie ou le beau temps: je suis convaincu que les joueurs doivent être forts et écouter l’entraîneur. Avec la Sampdoria, nous y sommes arrivés, nous avions une identité dans le bien et le mal. Je pense que l’objectif principal de Del Neri sera de donner une identité à l’équipe, les résultats peuvent être ensuite parsemés d’épisodes, de moments positifs et de moments négatifs, comme dans chaque équipe."

Comment avez-vous vécu cette grande année de l’Inter de l’extérieur?

"Je pense que la première chose qui nous frappait vu de l’extérieur, c’était de voir une équipe qui était consciente de sa propre force, d’une équipe qui, quand elle décidait de gagner ses matchs, les gagnait. Elle l’a très souvent démontré, même dans les moments où l’équipe faiblissait. Si tu as des champions, une organisation du jeu que te donne le coach, et que tu prends conscience de ta force aussi bien en Italie qu’en Europe, ça ne peut que se dérouler de manière positive. D’en dehors, on avait cette impression, même si la Samp’ a été l’une des seules équipes qui avait battu l’Inter au début de la saison, et on a profité de cette petite satisfaction il faut l’admettre (ndlr, il sourit)." 

"Si l’Inter est une équipe invincible? Invincible je ne sais pas, mais très certainement une équipe très organisée, à laquelle il est très difficile de marquer un but, une équipe très solide donc qui, quand elle veut inventer quelque chose devant, elle le fait. Elle a toujours montré qu’elle pouvait décider de l’issue du match à n’importe quel moment, elle l’a démontré aussi bien en championnat qu’en Ligue des Champions."

Rédigé par BiscioneNerazzurro & p-h08 (Inter.it)