MASSIMO MORATTI : "MANCINI COMME HERRERA"

MILAN - La Corriere della Sera a publié une interview du Président Interiste, Massimo Moratti.

Internazionale.fr à le plaisir de vous proposer, en son intégralité, l'Interview du Patron Nerazzurro:

Président Moratti, la semaine du centenaire de l'Inter débute, comment voudriez-vous le fêter, vous?

"Avec une qualification en Champion's League. Ce serait le plus beau cadeau."

Partons de là, alors.

"Pour éliminer Liverpool, il faut quelque chose de plus que de l'optimisme. Il faudra déjouer cet obstacle qui nous tiens à cœur. Il nous manquera quelques joueurs, mais des gens comme Rivas, Burdisso et Chivu sont capables de le faire, de jouer une partie héroïque."

De l'optimisme et du cœur face à cet 'obstacle. Que faudra t-il en réalité à l'Inter?

"De la chance, sans doute. Puis nous devrons nous préparer tout en pensant que c'est un obstacle que l'on peut surmonter."

Vous étiez très jeunes en 1965, mais pouvez-vous trouver des points communs entre l'Inter-Liverpool de cette année-là et de celui de ce mardi?

"La première différence se situe chez Liverpool. Aujourd'hui, c'est une équipe qui possède une très grande expérience internationale, et elle peut aussi réaliser de belles prestations en déplacement. La seconde est à l'Inter. A l'époque, nous avions déjà gagné une Coupe Des Champions, nous étions donc plus confiant. Cela doit nous aider pour Mardi, on doit s'ôter de la tête tous les complexes que l'on pourrait avoir et penser que la victoire est une obligation se serait négatif."

Quel est le slogan pour éliminer Liverpool?

"Il y a des moments ou l'on doit réaliser des choses impossibles. Celui-ci en est un."

Si l'Inter ne remporte pas la Champion's League, et se retrouve en difficulté en championnat, Mancini s'en ira?

Il sourit...."Je réponds non pour deux motifs. Le premier est que je ne veux pas penser au désastre, le second est que le jugement ne peut être altéré d'un court passage à vide. Nous avons réalisé de belles choses, nous faisons de même cette année, du moins pour l'instant. Je veux dire qu'avec Mancini, nous connaissons une évidente évolution."

Es-t'il a le meilleur entraineur de votre ère?

"Je ne voudrais pas décevoir tous les autres, mais je répondrais oui. Mancini est entré dans la société pour en devenir un protagoniste, le rôle d'entraineur lui va bien, mais il veut également participer à la politique du club, et adoucir les angles de son caractère, il a été d'une véritable aide. C'est le plus jeune entraineur de ma gestion, mais c'est surtout celui qui a le plus la rage de vaincre et fait preuve d'une grande détermination. Il est vrai, il a eu et a d'excellents joueurs, Mais l'Inter n'a jamais aligné de mauvais joueurs."

Parmi les "angles à adoucir", il y a ce perpétuel contraste entre le Docteur Combi, et lui-même ?

"C'est une espèce de bras de fer et, en effet, cette histoire peut être un peu embarrassante. Mancini tend à avoir certaines idées qui sont les siennes, et qui contrastent avec celles du médecin: Il est bon comme entraineur, le docteur Combi est bon comme médecin, j'espère qu'au final le bon sens l'emportera, et le bon sens n'est autre que la collaboration."

Ce samedi débuteront les fêtes du centenaire, Aspiriez-vous à une autre période ?

"J'espérais qu'il n'arriverait pas tout de suite, après cette première défaite en championnat."

Et avec la Roma à six points...

"En toute franchise j'aurais été plus content si les six points d'écarts s'élevaient à neuf ou dix. Malgré tout, je dois reconnaitre que nous avons perdu, a Naples, contre une équipe qui a réalisé une très belle prestation, au-delà de nos lacunes."

Lavezzi vous a séduit?

"Enormément."

Une question qui exige une réplique d'entraineur: Pourquoi la Roma met toujours en difficulté l'Inter? Comme vous le savez, Mancini n'est pas d'accord.

"Il s'agit de deux équipes différentes. L'Inter a un jeu plus construit, en losange ou en 4-4-2, tandis que la Roma au vue de sa carence d'attaquants, adopte un module différent. Spalletti a su imposer un très bon style de jeu à son équipe, Mancini aussi, et à l'heure qu'il est les résultats donnent raison à Mancini. La Roma est agréable à voir jouer, c'est bien vrai, mais l'Inter est aussi belle."

Continuons de parler de la Roma, que pensez-vous des "petites et grandes aides" dont parle Totti?

"Totti m'est sympathique. J'ai entendu une de ses interviews après Roma-Parma, et ses paroles étaient d'un extrême bon sens. Je ne sais pas comment unir les deux interviews. Quoiqu'il en soit le football est fait de polémiques, Totti est jeune et réagit avec l'âme d'un Romanista avant tout. Je n'ai perçu ni petite, ni grande aide, mais je respecte le capitaine de la Roma."

Venons-en aux grands talents, comment comptez-vous remplacer Figo?

"Ce n'est pas dit qu'il arrête, ce n'est pas sûr à 100%. Je ne le forcerais jamais, mais je lui demanderais de continuer."

Vieira continuera-t'il aussi à l'Inter?

"Vieira n'a pas eu l'opportunité de jouer énormément, suite à divers problèmes physiques à répétition liés à son équipe nationale. Cela fait quelques années que l'on déclare qu'il est en dessous physiquement, mais quand il joue, il le fait avec puissance et engagement. Nous ne voulons pas nous en priver."

Qu'en sera t-il d'Adriano?

"Adriano est comme ce garçon qui a de grandes qualités aux études, mais qui n'es pas encore parvenu à trouver une méthode de travail. Puis, lorsque ce garçon grandit et que les résultats n'arrivent pas, il y a matière à s'inquiéter. Adriano doit se rendre compte de l'importance de réaliser un travail de qualité au Brésil. C'est lui le plus pénalisé, mais je ne renonce pas."

La confirmation d'Ibrahimovic peut être, elle aussi, un cadeau pour le centenaire?

"C'est déjà fait."

D'autres pensées pour les cents ans?

"Si vous faites référence à de nouveaux arrivants, me concernant, il ne s'agira pas de cadeaux... En tout cas l'année prochaine nous auront à nouveau à disposition des joueurs tels que Cordoba, Dacourt et Samuel. Il y aura aussi un rajeunissement de l'équipe, selon les requêtes de l'entraineur, requêtes qui seront satisfaites, si il ne s'agit pas de folies."

Mancini, l'entraineur du centenaire, est exigent?

"Il s'axe toujours sur des éléments utile pour son style de jeu. Ensuite il a une préférence pour des talents particuliers, un peu comme moi. C'est pour cela que l'on a recruté Ibrahimovic, Figo et pour le futur Balotelli."

Parlons des arbitres, Etes-vous d'accord avec la proposition de Platini, d'aligner deux autres juges de ligne, dans les deux surfaces de réparation?

"Il vaut toujours mieux avoir un seul responsable, sinon, on tombe trop dans l'optique de questionner et de contester une décision."

Mais les erreurs sont, vraiment, trop fréquentes....

"Elles font parties du football depuis un millénaire, et il en a toujours été ainsi. Ce qui est positif c'est que ces arbitres sont jeunes et peuvent s'améliorer. Ils sortent d'une grande crise, et ce n'est peut-être pas si facile pour eux."

Un remède?

"Avoir de la patience et travailler sérieusement."

Cette année, au vue de certains épisodes, l'honnêteté de l'Inter a été mise en doute....

"Non, personne ne l'a mise en doute, même pas notre pire ennemie. Si jamais ce syllogisme était pris pour acquis: Si l'Inter, qui est honnête, bénéficie d'avantage, alors cela voudrait dire que même d'autres, qui bénéficiaient de ces avantages-là étaient honnête. Ce n'est pas correct de déclarer de tels propos."

Vous parlez de la Juve?

"J'ai un très grand respect pour la Juve actuelle. Je ne mettrais pas les arbitres en position d'être jugés, comme ils le sont maintenant. Dans le passé, ils étaient conditionnés, maintenant non. Il n'y a jamais eu aucun conditionnement de notre part."

C'est juste un problème pour Collina?

"Collina a énormément de travail dans son nouveau rôle. Si les choses ne vont pas bien, c'est un problème qui le concerne aussi, je comprends ses difficultés."

Cela semble être une défense du corps arbitral....

"Je ne voudrais pas que cela le soit car nous aussi, nous avons été victime de certaines situations peu favorables. Mais l'histoire de l'Inter est clair, du point de vue du pouvoir."

Dans quel sens?

"Même mes prédécesseurs étaient des gens biens et honnêtes. Ils restaient toujours en dehors de certains discours. L'Inter a une beauté artistique, c'est une très grande équipe, mais sans parcours assuré. Je veux dire que nous n'avons jamais géré un pouvoir particulier, et nous n'avons jamais été reconnu comme tel."

Il vaut mieux gagner en Italie ou à l'étranger?

"Par opportunisme je dirais en Italie. Mais en réalité, je trouve absurde que l’on ne soit pas parvenu à arriver en finale de la Champion's League, depuis quarante ans."

Que représente pour vous, le fait d'être le Président du Centenaire?

"C'est un privilège."

Quel a été votre rapport avec les entraineurs?

"Toujours très bon, fait d'estime et d'affection."

Même avec Lippi?

"Oui, certainement."

Le verriez-vous sur le banc du Milan?

"Je ne peux pas y répondre."

Quel est le joueur "Symbole" de l'Inter?

"Meazza, Corso et Facchetti, qui a fait sa carrière en étant joueur, et en tant que Président. Puis Wilkes, Skoglund, Angelillo, Suarez, Rummenigge, Ronaldo, Mazzola et Altobelli."

Vous rappelez-vous de votre plus grande émotions?

"J'étais très jeune, et l'Inter allait mal à cette époque. Un soir, à la maison, mon père a dit: "C'est bon, j'ai compris, Cela veut dire qu'à partir de maintenant, nous allons tout remporter". Et ce fut le cas: Il est intervenu directement, a protégé l'équipe, réorganisé le travail et l'Inter a tout gagné. Il s'agit d'une très grande leçon."

Pensez-vous, que d'ici quelques années, cette même question sera posée à l'un de vos fils?

Il sourit...."Je ne leur souhaite pas. Même si ils ont plus apte que moi, j'espère que ce ne sera pas le cas."

Posté le 06 mars 2008 à 20.00 par Seth

Sources associé(e)s: Corriere.it