MOURINHO: "EN 90 MINUTES IL A ARRETÉ 3 BALLONS, IL EST TROP FATIGUÉ"

APPIANO GENTILE - Inter-Cagliari est programmé demain au stade Sant'Eliam, match comptant pour la 4ème journée de la Serie A TIM 09/10. José Mourinho a rencontré les journalistes dans la salle de conférence du centre sportif Angello Moratti.

Internazionale.fr a le plaisir de vous proposer l'intégralité des propos de l'entraîneur nerazzurro.

Mourinho: L'équipe disputera trois matchs en sept jours. Ces rencontres nous diront-elles quelque chose sur le championnat?

"Jusqu'à maintenant, nous avons jouer trois matchs de championnat en un mois et maintenant nous allons en jouer le même nombre en une semaine. Ce sera une situation complètement différente mais nous en sommes seulement au début et nous n'avons donc pas encore besoin de faire de turnover.

"Nous devrons réfléchir et analyser la situation car je devrai gérer la situation de ceux qui ont aussi jouer en équipe nationale et en Champions League. Je devrai voir ceux qui ont besoin de se reposer un peu voire peut-être de commencer sur le banc. Je devrai aussi voir si le moment sera venu de donner leur chance à ceux qui donnent beaucoup à l'entraînement".

"Nous sommes une équipe malchanceuse en ce qui concerne le calendrier, car nous avons joué dimanche dernier tandis que le Barça avait joué le samedi et a donc eu un jour de repos en plus. Ensuite, nous jouerons mercredi contre le Napoli qui joue samedi alors que nous jouons dimanche. Ça nous arrive presque toujours: par exemple, un adversaire qui a les mêmes objectifs que nous, comme la Juventus, jouera jeudi pendant que nous jouerons dimanche et mercredi. Nous sommes presque toujours désavantagés, c'est pour cela que je devrai penser à gérer certains joueurs".

A propos de la gestion du groupe, il y en a un qui a brulé les étapes et qui est déjà prêt à descendre sur le terrain: Esteban Cambiasso pourra-t-il être titulaire dimanche?

"Nous verrons. Esteban a abattu un travail spectaculaire avec Andrea Nuti et Stefano Rapetti, les deux préparateurs physiques qui ont travaillé avec lui, ainsi qu'avec toute l'équipe médicale. Ils ont tous fait un très grand travail, je dis toujours que le plus grand responsable est le joueur qui se force à récupérer dans les délais les plus brefs, comme un grand professionnel".

"Il faut souligner le travail de tout le staff médical qui a permis une récupération éclair. Je ne sais pas si Cambiasso sera sur le terrain dès la première minute demain ou s'il commencera sur le banc, en ce moment il est en condition de jouer, peut être pas quatre-vingt-dix minutes, mais je le répète, il est en condition de jouer".

L'année dernière, l'Inter n'a pas gagné contre le Cagliari de Massimiliano Allegri. Est-ce que vous le considérez comme un de ces entraîneurs qui peuvent vous mettre en difficulté?

"Je ne joue pas contre les entraîneurs, je ne joue contre personne, c'est mon équipe qui joue contre les autres équipes. L'an dernier, nous n'avons pas gagné contre Cagliari, nous avons fait un match nul et nous avons concédé une défaite en Sardaigne dans un match qui n'était pas important pour nous. Mais on parle seulement de deux matchs".

A propos des tirages au sort des calendriers, Mourinho croit-il à la chance et à la malchance?

"Je ne veux pas trouver d'explication, je ne veux pas. Je pense que ce n'est pas une question qui concerne uniquement l'Inter, mais toutes les équipes qui sont engagées dans les compétitions européennes. Je pense que toutes ces équipes doivent être protégées dans le sens que les représentants du football italien doivent les mettre dans les meilleures conditions possibles pour affronter les engagements dans les diverses coupes".

"Ce n'est pas une excuse mais un fait: la semaine dernière, nous avons joué dimanche alors que nous aurions pu jouer le samedi, c'est la réalité. Entre aujourd'hui et jeudi, la Juventus aura quatre jours pour se reposer, pendant que nous, entre dimanche et mercredi, nous n'en aurons que deux et le Napoli en aura un de plus. Je pense que c'est seulement une question de chance et de malchance. Nous sommes malchanceux".

Revenons un moment sur la Champions League...

"Non, je ne reviens pas en arrière. Si je dois vraiment le faire, ce serait seulement pour dire que Julio Cesar ne jouera pas demain car il est fatigué: en quatre-vingt-dix minutes il a arrêté trois ballons, il est énormément fatigué. Il ne pourra pas jouer demain car il sera trop fatigué".

Vous aviez dit qu'Inter-Barça était un match qui vous était utile pour penser...

"Je pense à ce que celui dont tous les phénomènes du football ont parlé, un homme qui a oublié son passé, a dit et écrit dans la presse. Un homme dont on se remémore dans l'histoire de l'Inter car il a perdu 5-1 contre Arsenal, à la maison... Et il vient me dire comment je devais jouer lors de ce match contre la meilleure équipe du monde. Ils sont si intelligents qu'ils oublient leur propre passé... Incroyable".

Que pensez-vous du discours tenu par Adriano Galliani ces derniers jours sur l'ADN du Milan qui serait plus adapté pour jouer dans les compétitions européennes?

"Je connais l'ADN et l'ARN, j'ai étudié le biochimie, je connais l'entière chaîne nucléaire car je l'ai étudié".

Quel aurait été le résultat du match de Champion's League si le Milan avait été à la place de l'Inter face à Barcelone?

"C'est impossible à prévoir".

Comment s'entraînent Davide Santon et Mario Balotelli ces jours-ci? Ont-ils l'engagement nécessaire? Joueront-ils demain ou avez-vous plus confiance en d'autres joueurs?

"Concernant Mario, je peux seulement dire que sa situation me déplaît : c'est une arme dans les mains de la presse. Une arme utilisée par vous les journalistes comme vous le voulez et quand vous le voulez. Après sa prestation avec les moins de 21 ans, tout le monde l'a critiqué, en disant qu'il n'avait pas bien joué et qu'il était une interrogation pour le second match. Le sélectionneur Casiraghi a dû intervenir pour dire, que pour lui, Mario était irremplaçable et qu'il aurait sûrement disputé le second match contre le Luxembourg. Quelques jours plus tard, les mêmes journalistes ont écrit qu'il aurait dû être titulaire contre Barcelone. Ça me chagrine pour lui, je n'aime pas qu'il soit une arme que vous utilisez quand ça vous chante".

"Par chance, je suis quelqu'un qui s'énerve puis rigole de ce qu'écrivent ou déclarent les phénomènes, comme cette personne qui a perdu 5 buts à 1 à domicile contre Arsenal. En ce moment je préfère rire, continuer sur la même voie, et me rappeler que les trois derniers matchs de l'Inter en Ligue des Champions ont été joué contre les deux dernières équipes championnes d'Europe".

"Pour conclure le chapitre Champion's League, je peux seulement vous conseiller de comparer les statistiques relatives aux parades de Julio Cesar, Buffon, Storari et Frey pour comprendre que Julio sera indisponible demain car il est vraiment très fatigué... d'avoir regarder le match".

Quel a été, ces derniers jours, l'engagement de Santon et Balotelli à l'entraînement?

"Bon, je suis satisfait des deux. Même quand ils sont entrés sur le terrain lors des derniers matchs, ils ont toujours apporté quelque chose de plus à l'équipe. Je suis vraiment satisfait".

Est-ce possible de voir Santon et Balotelli titulaires lors du match contre Cagliari?

"Ou ils jouent tous les deux ou aucun des deux ne joue (ndlr : Il sourit)".

Pouvez-vous nous dire comment étaient les calamars et ce que vous et le staff avez prévu de faire ce soir?

"Je ne le sais pas, ça dépend du chef... Cependant je ne rigolais pas, c'est vrai que le soir de Lazio-Juventus nous avons mangé des calamars".

Concernant votre projet, à quel point le retour de Cambiasso est-il important?

"Tous les joueurs sont importants. Cambiasso est évidemment une option supplémentaire, c'est un footballeur qui comprend le foot, qui est très bon tactiquement, il comprend bien les différents moments d'un match et il est capable de prendre des décisions. C'est un joueur qui me plaît beaucoup".

Revenons au sujet des calendriers et à ce que vous dites: y'a-t-il une protection plus grande envers la Juventus par rapport à l'Inter?

"Je ne parle pas que de la Juventus et de l'Inter, mais de toutes les équipes italiennes engagées dans les compétitions européennes. C'est évident que si la Juve joue contre Bordeaux le mardi, elle doit jouer le samedi en championnat . Mais ce que je me demande, c'est pour quelles raisons l'Inter ou la Fiorentina, qui ont joué en Champion's mercredi, ne joueront pas leur match de championnat samedi? Pour quelle raison, au prochain tour, quand nous jouerons à Kazan contre Rubin mardi comme le fera la Fiorentina, et que le Milan et la Juventus seront engagées le mercredi, je ne vois pas pourquoi les quatre équipes ne peuvent pas jouer en championnat le samedi. Si nous jouions tous le samedi, les équipes engagées le mardi en Champion's seraient à égalité avec leurs adversaires et cela vaut aussi pour ceux qui jouent le mercredi puisque dans tous les autres pays européens, ceux qui sont engagés en Champion's jouent en avance. Le Barça, par exemple, a affronté l'Inter le mercredi et la Ligue Espagnole a considéré opportun d'avancer le match contre Getafe au samedi."

"Au Portugal, habituellement, l'équipe qui joue en Ligue des Champions joue en championnat le vendredi. Dans tous les autres pays, il y a une grande attention envers les équipes qui sont engagées en Europe, par contre en Italie, pour une règle qui veut probablement privilégier l'intérêt des télévisions, l'équipe qui joue en Lique des Champions le mercredi joue quand même le dimanche en championnat et est toujours désavantagée par rapport aux adversaires. Certains peuvent passer outre, cependant 24 heures de repos, ça fait la différence au niveau physiologique".

Wesley Sneijder a suivi peu d'entraînements avec l'équipe mais il a déjà joué plusieurs matchs...

"Il ne connait pas encore notre façon de jouer, mais il connait déjà les noms de ses coéquipiers".

Sneijder a montré une meilleure attitude à la finition plutôt qu'au niveau du dialogue avec les attaquants. Cette caractéristique est typique du joueur ou cela vient-il du fait qu'il est depuis trop peu de temps à l'entraînement avec ses coéquipiers?

"Cela vient des deux. Il a joué le premier match contre le Milan, puis contre Parme après les matchs internationaux avec la Hollande. Ensuite il y a eu sa blessure en équipe nationale et après le voyage du retour en Italie. Il a bien joué et il a été utilisé contre Barcelone deux jours après. De plus, il a joué un match très engageant au niveau tactique et pas vraiment dans les meilleures conditions. Mais il l'a bien fait, il a aussi eu une grande possibilité de marquer et a beaucoup travaillé pour l'équipe. Je suis très satisfait de lui".

Psychologiquement préférez-vous être aux commandes du championnat ou poursuivre celui qui est devant?

"Je préfère être devant".

Pourquoi?

"Nos adversaires ont neuf points au classement, nous sept et nous sommes derrière. Vous m'avez demandé ce que je préfère et j'ai répondu que je préférais être devant".

En parlant de Sneijder, vous le voyez seulement comme un meneur de jeu ou aussi comme un joueur capable de jouer sur les cotés dans le losange?

"Pas sur les cotés non, plutôt comme un des trois joueurs du milieu dans un 4-3-3. Pas sur les cotés, mais nous avons d'autres options".

Hier Adriano Galliani, en tant que président des clubs de Série A, a mis le doigt sur le fait qu'à partir de la saison 2011-2012, le foot italien pourrait avoir une équipe en moins en Ligue des Champions puisqu'il pourrait être dépassé par le football allemand. En revenant au manque de protection pour les équipes italiennes, quel poids pensez-vous que ça a dans les prestations européennes peu brillantes?

"Quand je vois la presse italienne critiquer leurs propres équipes engagées dans les compétitions européennes, c'est facile de comprendre que nous sommes un pays qui ne sait que critiquer et non trouver des solutions. Nous sommes un pays qui aime plus s'apitoyer sur un problème plutôt que d'essayer de le résoudre. Si nous faisons une comparaisons avec les autres pays, on peut voir comment dans les autres nations, c'est absolument le contraire qui arrive: le jour des compétitions européennes, tout le monde est soudé derrière un même objectif. Ici auu contraire, il y a besoin de bien choisir qui faire parler et ne pas donner la parole aux frustrés qui oublient le passé. Nous, nous sommes toujours négatifs et jamais positifs, les portugais et les italiens sont jumeaux en ce sens. Par chance, je suis russe...".

Rédigé par Didju222, TanG & p-h08 (Inter.it)