JULIO CRUZ: "NOTRE FORCE: UN POUR TOUS, TOUS POUR L’INTER"

MILAN - L'attaquant nerazzurro Julio Cruz a été interviewé ESPN. Internazionale.Fr vous en propose son intégralité:

Cruz : Tout d’abord merci de nous recevoir durant cette période de grande tristesse collective dans le calcio. Parle-nous du match contre le CSKA Moscou: Il a fallu que vous ayez deux buts de retard pour vous voir réagir, est-ce une sonnette d'alarme ou un signe de force ?

"Il s’agit d’une démonstration de force. Le CSKA est, en effet, une bonne équipe, ils ont des joueurs techniques qui savent exploiter leurs occasions, comme ils l’ont d’ailleurs fait durant la partie."

"Mais l’Inter est une équipe qui n’abandonne jamais, et qui est organisée pour produire du jeu et marquer des buts. Je crois donc qu’il s’agissait donc d’un mauvais départ, car nous jouons tous les trois jours des matches de très haut niveau. "

"Ce qui compte le plus c’est que cette victoire nous rapproche de la qualification aux huitièmes de final de Champions League, qui est l’un de nos premiers objectifs saisonniers. Maintenant nous avons la possibilité de terminer premier du groupe, ce qui peut être très important pour la suite du tournoi."

Cette année, tu as marqué 5 buts en 11 présences. Tu es un peu l’Altafini de l'Inter ?

"Altafini était brésilien et je suis argentin…"

"Plus sérieusement, c’était un grand champion, un grand attaquant, moi, je suis Cruz et je pense avoir démontré, durant ces derniers matchs, pouvoir être important pour l'Inter, même lorsque je pars titulaire."

"De plus, il est clair qu'en faisant partie d'une grande équipe, avec une rose composée de grands champions, comme le sont mes coéquipiers, je dois accepter les choix de l’entraineur et me faire trouver prêt à chaque occasions qui m'est concédée."

"Je ne veux pas entendre dire que je suis un attaquant d'escorte : je suis un attaquant de l'Inter et comme tel je cherche à donner ma contribution, et avoir du temps de jeu sur le terrain."

Que penses-tu du fait que, tous, vous voient nettement favoris pour la victoire finale en Serie A ?

"Si tu as remporté le dernier scudetto, il me semble normal de partir avec les faveurs des pronostics."

"Mais, dans absolu, je crois qu'une équipe comme l'Inter part toujours favorite et il est clair que l’on doit montrer notre vraie valeur sur le terrain. D'ailleurs, c’est ce que nous faisons actuellement."

Hormis le fait qu’il vit une grande période, Zlatan Ibrahimovic réalise actuellement sa meilleure saison dans l'absoluepuis toujours. Comment les autres flèches interiste vivent cette situation ?

Comme je l’ai à peine dit : La force de l'Inter, et, cela vaut pour les saisons écoulées, c’est d’être un pour tous et tous pour l'Inter."

Comment perçois-tu Adriano et Suazo à l’entrainement ?

"Je crois qu’Adriano doit, en lui, trouver la force de dépasser cette difficile période, et il peut le faire en sachant, qu'ici à l'Inter, personne n'est contre lui."

"Suazo, lui, a déjà marqué, et a déjà démontré avoir des qualités. C’est tout à fait normal qu’il n’est pas facile d’arriver dans un grand club, de s’adapter à une nouvelle ambiance et à une situation différente."

"J’ai vécu la même chose au début, et si tu n’es pas chanceux, cela peut réserver quelques déceptions, surtout quand tu es un attaquant, tu es toujours et de toute façon jugé pour les buts."

Tu as un ratio impressionnant de buts par rapport au nombre de matches disputés. Les gens te considèrent désormais comme un joueur symbolique de l’Inter.

"Le terme jouer symbolique est vaste. Il peut inclure différentes situations, et je ne sais pas si cela peut être un élément de jugement concernant ma moyenne. C’est merveilleux pour l’Inter, où d’ailleurs, je m’y sens bien et ce depuis le premier jour."

"J'ai eu des instants de réflexion, avec des demandes de la part d’autres clubs et je devais éclaircir quelques situations et les évaluer. Mais j'ai toujours dit qu'il est trop difficile d’arriver dans un club comme l'Inter pour ensuite l’abandonner aussi facilement et je crois aussi avoir un rapport humain important, et pas seulement professionnel, avec la famille Moratti et la société."

"C’est pour ces raisons que je me sens autant lié à l’Inter, au-delà en d’en être considéré comme un de ces symboles. J'ai toujours dit que le nerazzurro sera ma dernière équipe italienne, peut être même de ma carrière, je n’ai aucune raison de changer d’idées."

Tu es considéré comme un attaquant impitoyable, mais tu peux être capable de réaliser de grandes choses, comme l’excellent assist à Cambiasso contre le CSKA. Comment te perçois-tu ?

"Je me perçois comme un attaquant moderne qui doit marquer et faire marquer, qui doit participer au jeu de l'équipe et qui à son tour doit-être encensé."

Si tu devais choisir une seule victoire durant ce championnat, laquelle prendrais-tu ?

"Si je pense à celle que nous devons gagner, je n’en choisis aucune, nous devons toutes les remporter. C’est la mission de l'Inter."

"Si je dois prendre une victoire de cette nouvelle saison, je choisi celle sur la Roma."

"Et si je dois penser à une partie du 15° scudetto, j’opte pour le derby remporté 2-1 avec mon but à peine entré en jeu."

Quel rapport as-tu avec Roberto Mancini ? Il est actuellement décrit comme l’entraineur le plus titré de l’histoire actuelle de l’Inter.

"Nous avons un bon rapport, tel que cela doit l’être entre un footballeur et un entraîneur."

"Ce sont deux travaux différents, mais ils visent le même objectif : faire gagner l’équipe. Et ce qui compte, c’est le respect mutuel entre les deux parties."

Pourquoi te surnommes-t’on « Jardinero », cela te plaît comme surnom ?

"J’ai été aperçu une fois sur le tracteur du terrain et la légende est née."

"Plus sérieusement, en Argentine, c’est tout à fait normal d’avoir un surnom pour chaque joueur. Par exemple, pour Lavezzi, c’est « El pocho », Cambiasso « El Cuchu », Samuel « The Wall », nous avons tous des surnoms."

"L’histoire est née quand j’ai marqué mon premier but dans le championnat argentin avec le Banfield, on jouait à l’extérieur face au Boca Juniors. Nous avions gagné 2-1 et j’avais marqué le second but. Tous se demandaient qui était ce gamin d’à peine 19 ans. J’ai même durant ce match joué avec Javier Zanetti."

"Pendant que tous se demandait qui j'étais, un journaliste me surnomma « El Jardinero » du terrain de Banfield. Au début cela m’a fait rire, et maintenant je m’y suis habitué "

Qui était ton modèle quand tu étais gamin ?

"Je n'ai jamais eu un modèle dans le sens classique du terme, cependant j’appréciais tant Francescoli, une étoile uruguayenne, qui a d’ailleurs beaucoup voyagé, même en Italie (ndr. Cagliari et Torino).

Quel joueur t’as le plus impressionné à l'Inter ?

"Il n'y a pas un en particulier, je devrais en citer trop."

"Ibra m’enthousiasmait déjà quand il évoluait à la Juve et cela me fait plaisir de jouer avec lui, car c’est exactement le jouer que je percevais et auquel je m’attendais."

Et pour l'ensemble de sa carrière ?

"Maradona, sans aucun doute."

"Parce que, pour nous tous, les argentins, "Il Pibe" a été, et est encore "Le Football"."

À qui donnerais-tu le Ballon d'Or 2007 ?

"La réponse peut sembler facile, mais ce n’est pas aussi simple en réalité. Car, pour assigner un Ballon d'Or, on ne considère pas uniquement les victoires durant l’ensemble de la saison, ce qui compte c’est d’être vraiment bon."

"J’ai donc trois choix possible: Ibra, Messi et Kakà. Et même un peu Cruz, si vous permettez… (Il sourit)."

Que penses-tu du football actuel, avec tant de déplacements interdit aux tifosi ?

"Je crois qu’il s’agit d’un moment passager et difficile surtout en Italie."

"Avec les tifosi des Inter-Club, par exemple, j’ai toujours eu un bon rapport, même dans les instants les plus durs de l’équipe."

"On se rend compte qu’aujourd’hui, venir au stade n’est plus une chose aussi aisée: Cela s’avère couteux, il y a un peu de peur, il y a tant de choses qui peuvent en faire passer l’envie, pas la passion évidemment, mais l'envie de s’y rendre oui."

"Mais, je le répète, je crois qu’il s’agit d’une phase sociale qui faut traverser avec courage et en inspirant de la tranquillité. Il faut travailler quotidiennement pour éliminer la violence autour du football, qui est, aussi la même violence qui serre notre monde en général."

"Des choix ont été fait, je n'ai pas né le rôle, ni l'expérience pour pouvoir les juger, mais je pense que l'objectif de tous est celui de retrouver à nouveaux des stades pleins, avec des familles et le bonheur comme résultat, c’est le plus important pour tous. A cette fin, je pense que le changement doit être surtout culturel."

"Giacinto Facchetti parlait de la culture du sport à enseigner dans les écoles, même les plus difficiles, et surtout dans les écoles de formation sportive, pas seulement celle de football. La où le divertissement et le respect doivent être prioritaires sur les résultats. C’est un objectif que nous ne pouvons jamais oublier."

Reparlons du football, hors-mis l’Inter, quelles rivales est la plus impressionnante tant bien en Serie A et qu’en Champion's League?

"La Roma, la Fiorentina et même le Milan."

Selon toi, crois-tu que l’Inter est capable d’atteindre la Finale de la Champion’s League à Moscou ?

"Il faut être bon toute l’année comme on dit. Et pour gagner, seul le travail compte."

"Je dis donc que, si nous travaillons bien, nous pourrons remporter tant de rencontres et donc atteindre notre objectif, celui-là même où nous rêvons tous d’arriver."

Le Milan est un peu en retrait au classement: malchance, épisodes défavorables ou autre chose ?

"C’est difficile de juger de l’extérieur, et si je dois être sincère, cela ne me fait jamais plaisir quand une personne extérieure au club juge l’Inter. "

"Le Milan est une grande équipe avec tant de champions, il le montre à chaque fois quand il joue en Champions League."

"En championnat, ils ont eu un faux départ, et ils ont le temps pour le récupérer. Le Milan a des qualités et ils peuvent donc revenir encore plus facilement. Je pense qu’il ne faut absolument pas les sous-estimer."

La première partie entre la Juventus et l'Inter depuis le Calciopoli a eu lieu. Tu y as marqué un grand but. As-tu éprouvée une joie particulière d’avoir marqué un but aux bianconeri ?

"Si je dois être sincère, ce Juventus-Inter a été chargée de tant de significations, peut-être trop."

"Sur le terrain, il s’agissait seulement d’une partie importante en championnat, partie équilibrée de part et d’autres."

"C’était un beau but, mais il n’a pas eu le gout désiré, celui de la victoire. Pour moi, le meilleur but est celui qui te rapporte les trois points."

Posté le 15 novembre 2007 à 14.44 par Randy

Sources associé(e)s: Inter.it