L'UEFA a déclaré vendredi dernier que, suite aux analyses des comptes au 30 juin 2018, le F.C. Internazionale Milano S.p.A. a satisfait aux demandes exigées du Settlement Agreement signé en mai 2015. En conséquence, l’Inter est sortie du régime du Settlement Agreement.
Cela prouve la solidité de la société, la croissance du club et que sa position financière s’est renforcée au fils des années, en respectant totalement les requêtes imposées.
Il est important que le club continue à respecter le régime normal du Fair-Play-Financier de l’Uefa afin de poursuivre sa stratégie de gestion financière, comme cela fut le cas lors des derniers exercices financiers.
Pourquoi avoir signé le Settlement Agreement précédemment ?
Entre 2011 et 2014, l’Inter avait accumulé une perte financière de 275 millions d’euros, malgré l’arrivée d’Erick Thohir. Ce dernier n’a pas eu le choix que de se mettre en conformité avec l’Uefa.
De ce fait, à cause des comptes mal gérés par le passé, l’Inter a été contrainte de signer le Settlement Agreement en mai 2015, il s’agissait d’une sorte de palettes à respecter avec la promesse, sous la gestion de Thohir, de revenir progressivement dans les paramètres de l’Uefa.
Avec une perte cumulée, l’Inter avait été sanctionnée d’une amende de 6 millions d’euros dès la première saison, de 14 millions d’euros en sursis (en fonction d’une amélioration financière) et d'un noyau de joueur réduit pour les Coupes d’Europe, avec comme restriction sévère d’avoir une parité entre les joueurs achetés et vendus, si ces derniers devaient fouler les pelouses des compétitions européennes.
Grace aux interventions du Suning, arrivé en juin 2016, l’Inter est enfin parvenue à sortir du tunnel. A présent, il y aura lieu de disposer financièrement et sur une période de trois exercices, d’un solde passif maximal de 30 millions d’euros.
Quelles sont les sanctions qui ont été levées ?
Voici l’analyse de la Gazzetta Dello Sport :
Les Nerazzurri devront, d’ici le 30 juin, réaliser une plus-value de 40 millions d’euros et ce afin d’atténuer les effets importants découlant du potentiel renvoi de Luciano Spalletti, soit 25 millions d’euros. Cette situation financière devrait être enregistrée dans l’exercice 2018-2019.
Dès la saison prochaine, l’Inter aura les mains libres sur le mercato et pour l’Europe :
- Plus de limitation su la liste de l’Uefa
- 25 joueurs pourront être inscrits comme les autres clubs
- Fin de l’équilibre financier entre les achats et ventes que le club connaissait depuis 2016. En effet, cela avait amené à l’exclusion de Gabriel, Jovetic, Kondogbia et Joao Mario des Coupes d’Europe
- Plus de limites imposées sur les amortissements
Mais attention, le Fair-Play-Financier s’attelera toujours à surveiller les dépenses sur le mercato, la valeur et les salaires des joueurs devront être soutenables, en fonction des recettes perçues.
L’Inter et la Roma ne feront pas de cadeau au Milan
En effet, voici ce que nous annonce le Corriere Della Sera :
Le Milan Ac et l’Uefa sont à la recherche d’un accord. Le parcours est compliqué et l’objectif ambitieux : Trouver une solution juridique qui permet au club de disposer de plus de temps pour parvenir à l’équilibre financier, qui est pour l’heure imposé en 2021. Cette dernière ne doit pas écarter les principes fondamentaux du Fair-Play-Financier, et cela pourrait passer par un jugement à la Chambre compétente en la matière. Cette dernière pourrait décider qu’il faut appliquer les normes à la lettre, même si l’Uefa, pourrait raisonner différemment.
Cette situation est complexe, car il ne faudra en aucun cas irriter les autres clubs qui ont du faire face aux différentes palettes du Settlement Agreement. Si l’on se penche uniquement sur l’Italie, l’Inter et la Roma sont prêts à se faire entendre à Nyon s’ils jugent que l’accord entre les deux parties est considéré comme trop "léger".
Pour l’heure, le Milan, a déjà décidé de ne pas poursuivre son recours au Tas en ce qui concerne la période 2014-2017. Une limite de 21 joueurs est imposée et l’exclusion en Coupe d’Europe sera effective en 2021 si les comptes ne sont pas à l’équilibre ou du moins avec un solde négatif de maximum 30 millions d’euros.
Carlo Rombolà, avocat et expert en Droit Sportif, se penche sur le dossier Interiste
Il y a lieu d’observer correctement la situation. L’Inter est rentrée de plein pied dans le régime normal du Fair-Play-Financier, cela ne veut pas dire que les Nerazzurri pourront à présent réaliser des transactions sans aucunes limites, elle devra respecter certaines règles précises, mais moins strictes que par le passée.
Pour être plus précis, l’Inter aura l’obligation d’éviter une perte nette cumulée supérieure à 30 millions d’euros lors du prochain triennal. Le -30, visé actuellement par le club, est un bonus que l’Inter pourrait décider de jouer lors de cette session de mercato, pour celle à venir et pour la suivante.
Pourrait-il y avoir déjà des répercussions sur cette session de Mercato ?
Au net des considérations que j’ai à peine réalisé, je pense que oui. Dès la prochaine session du mercato, comprenez après le 30 juin, car le club est toujours soumis à ses obligations, l’Inter sera libre d’orienter ses choix vers une logique d’investissements sportifs.
Ces derniers jours, on a pu lire qu’il fallait tout de même encore 40 millions de plus-values pour mettre un terme définitif au Settlement Agreement. Est-ce que ce communiqué annule cette nécessité ?
L’accord est tombé. Celui fait avec l’Uefa qui imposait au Club, de 2015 jusqu’à aujourd’hui, des limitations importantes pour rentrer dans les paramètres du Fair-Play-Financier.
A présent, l’Inter n’est plus dans l’obligation de générer des gains en capitaux. Ceci étant dit, il est bon de savoir que ceux-ci restent le remède à tout club. L’Inter y compris.
La différence par rapport au passé était que les gains étaient vitaux pour l’Inter, à présent, et c’est peu dire, ils sont moins urgents, mais il faudra toujours raisonner en songeant au Fair-Play-Financier et au soit-disant Break Even Rule, à savoir la règle qui exige que les clubs ne peuvent pas dépenser plus qu’ils ne gagne, avec une tolérance minimale.
Les tifosi peuvent-ils espérer voir la marque du Suning dans la thématique du Mercato ?
Je crois que oui. A présent, l’Inter aura une meilleure liberté d’investissement, mais comme je l’ai déjà dit, il y a des normes à respecter.
A ce sujet-là on ne peut pas nier l’approche du nouveau propriétaire qui a été très ferme et rigoureuse dans le respect des règles. Ce comportement fut décisif pour obtenir l’approbation de l’Uefa. Ce dernier a d’ailleurs démontré qu’elle ne plaisante pas vu le déféré de Manchester City.
Est-ce que le coût du licenciement de Luciano Spalletti pourrait limiter le prochain mercato estival ?
Renvoyer un salarié sous contrat est une opération, qui est sans aucun doute, coûteuse, et cela vaut aussi pour un entraîneur, car il y en aura un autre qui arrivera. Il n’est pas possible d’exclure une opération de ce type. Mais à présent, il y a moins de contraintes financières et surtout, il peut y avoir plusieurs opérations également en sortie.
®Antony Gilles - Internazionale.fr
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