Le français trace le portait-robot de son équipe :
"Affamée, litigieuse, gagnante. Nous n'avons jamais galéré durant un match: c'est si beau. Il y a plus d'envie de gagner que l'année dernière parce que nous savons que nous avons une chance unique"
Vieira, au début de la saison, ne vous êtes vous jamais arrivé de penser que tout pouvait être si facile ?
"Lorsque on voit autour de soi tant de champions tu sais que tu pourra faire de grandes choses, cependant il se passe - même très souvent - que sur le terrain on remarque tout autre chose. Nous méritons vraiment ce que nous faisons. Et parfois cela semble si facile, comme le font les plus forts du championnat".
Que répondez vous à ceux qui disent que c'est trop facile, avec ce championnat "handicapé" ?
"Il ne me semble pas que soit si handicapant, et de toute façon ce n'est pas la faute de l'Inter si la Juve n'est pas là et que le Milan est pénalisé".
Et à ceux qui disent que Vieira devrait se sentir en difficulté, en tant qu'ex juventino, à porter le scudetto sur la poitrine ?
"Sur le terrain, le championnat de l'année passée je l'ai gagné, et en le méritant : ceci dépendait de moi, le reste n'a pas dépendu de nous. Cette année nous ne l'avons pas encore gagné, mais j'espère le gagner comme il y a un an : parce qu'avec l'Inter j'ai été plus fort que les autres années".
Maintenant que vous êtes passé d'un camp à l'autre : qu'a de plus l'Inter par rapport à l'année dernière ?
"Ce qui est arrivé a apporté la faim de gagner: il me semble que c'une équipe faite de gens qui ont plus rage, plus d'envie de gagner. De tout gagner, de tout remporter".
Même le championnat et la Champions ?
"Nous avons l'équipe pour le faire : si personne ne se distrait et réussit a resté aussi concentré sur tous les objectifs, on peut le faire. Ce sera dur, mais on peut".
Quelle différence il y a entre l'Inter et la Juve ?
"Peut-être qu'ici il y a une ambiance plus familiale plus de "rigolade" dans le bon sens du terme. A la Juve on finissait à vivre un autre genre de pression, cela semblait un peu plus rigide, contrôlé".
Vous avez eu des litiges: par exemple avec Mihajlovic, après la derby, comment cela se fait il ?
"Ce fut une incompréhension, mais je me suis trompé et en effet j'ai demandé à m'excuser : un rapport honnête entre tous est une condition fondamentale pour une grande équipe, mais il est vrai aussi qu'une grande équipe est faite de grandes personnalités. Il suffit de venir voir nos entraînements".
C'est-à-dire ?
"Dans ma carrière, je ne me suis jamais disputé autant dans un match d'entraînement depuis que je suis à l'Inter. C'est beau, c'est notre force : on veut que chacun, chaque jour, doit faire voir combien il a l'envie de jouer".
Qu'a de plus Ibrahimovic, par rapport à quand il jouait avec vous l'année passée ?
"Ibra était plus dispersé dans sa façon de penser, et ceci se répercuter sur sa manière de jouer. Ibra a la technique, le physique, la vitesse, il a tout : il lui manquait seulement la concentration sur ce qui est essentiel et maintenant il le fait. Mais Ibra est jeune, et nous n'avons pas encore vu combien il peut être fort : dans deux ou trois ans il ne sera pas dans les grands joueurs, mais dans les plus grands joueurs au monde, je le sais".
Une chose qui vous frappe chez Mancini ?
"La sérénité : celle qu'il a et celle qui réussit à transmettre à l'équipe".
Auriez vous jamais imaginé que cela pouvait se passer une chose pareil comme l'homicide à Catane ?
"J'ai joué en Angleterre pendant neuf ans, donc je connais certaines tensions, mais je n'avais jamais vu une chose ainsi, hors d'un stade".
Vous êtes vous demandé comment cela est pu arriver, et pourquoi ?
"Tout part de l'ignorance, du manque d'éducation, qui est la base de la vie".
Fallait il vraiment un mort pour que tout change ?
"Ceci est un problème de notre societé, pas seulement en Italie: on attend souvent un drame pour faire respecter les lois".
Et maintenant il y a, il y aura, des lois plus dures : vous qui connaissez si bien, voulez vous dire ce qu'il fonctionne dans le modèle anglais ?
"Je sais qu'ils avaient beaucoup de problèmes et ils les ont résolus. Je sais qu'aujourd'hui dans les stades anglais je vois des enfants, femmes, familles, gens qui sont heureux d'entrer dans un stade".
En Italie par contre on voit des portes fermées : inévitable ?
"Ce fût une sensation étrange, très étrange, mais peut-être que dans l'immédiat c'était l'unique décision possible. À long terme non, cela n'ira pas bien : sans les gens au stade, le football n'est pas du football. Dans le futur le remède sera de prendre d'autres décisions et de les faire respecter. Les choses ne changent pas du jour au lendemain, il faut du temps, de la patience et surtout de la volonté : l'envie du changement, vraiment".
Posté le : 14/02/07 à 12:41, par Olivier
Source(s) associée(s) : Gazzetta dello Sport
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