Gianpaolo Calvarese: "Juve-Inter est plus difficile à arbitrer que la Finale de la Ligue des Champions!"

L’ancien arbitre italien, Gianpaolo Calvarese, s’est livré à Tuttsport sur ce que représente, d’un point de vue arbitral, la gestion du Derby d’Italie. Si le quotidien turinois a tenté à plusieurs reprises de lui faire dire qu’il est plus facile de commettre des erreurs en faveur de l’Inter, l’ancien referee n’est pas tombé dans le piège, voici l’extrait relayé par nos confrères de Fcinter1908.it

Laisseriez-vous votre place à un collègue pour arbitrer Juve-Inter ?

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"C’est certain, tu aspires à gérer les plus belles affiches comme arbitre, tu espères être désigné, tu te fais à l’idée du mercredi au dimanche que cette rencontre sera la plus belle, ensuite lorsque le match arrive et que tu te retrouves sur le terrain, tu découvres que ton seul objectif est d’arriver à bien la terminer. Pour résumer, ce n’est certainement pas le match où tu prends du plaisir."

"Par exemple, Guida, qui va arbitrer dimanche, a l’habitude, en fin de réunion d’avant-match avec les autres arbitres de dire : "Les Gars, je vous le demande, divertissons-nous". Et je ne suis généralement pas d’accord car je ne suis jamais parvenu à m’y divertir, c’était toujours un travail à réaliser avec le maximum de concentration. Si je viens à me divertir, c’est en après-match, si la rencontre s’est bien passée, mais Juve-Inter est loin d’être un match divertissant."

 

Est-ce la rencontre la plus difficile ?

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"Je dirais 'Oui' pour plusieurs raisons : Il y a la problématique médiatique car c’est un évènement planétaire avec des statistiques incroyables, il y a quasiment un milliard de téléspectateurs. Ensuite, c’est aussi pour un problème de Tifoserie: Un tiers de l’Italie supporte la Juve et les deux-autres tiers, en plus de supporter leur équipe de cœur, ont tendance à être anti-juventine. Même un Roma-Lazio est un match difficile car tant de personnes le regardent à la télé, mais il n’y a que les romains et les Laziales qui les supportent."

"Juve-Inter est regardé par tout le monde et tout le monde se cherche entre juventine et anti-juventine, la tension est extrême et les joueurs ressentent ce climat, ils ressentent la pression médiatique, l’Histoire du match qui élève le niveau de la rencontre à son plus haut niveau."

 

En faisant abstraction de Ceccarini et Tagliavento, l’Histoire de Juve-Inter a toujours été lié à des récriminations arbitrales et vous en savez quelque chose, d’où ma question provocatrice : Il semble que si vous commettez une erreur contre l’Inter, vous avez plus de chance de rentrer dans l’Histoire, que si vous commettez une erreur contre la Juve, est-ce une interprétation trop vicieuse ?

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"L’aspect médiatique n’est pas de mon ressort et je répondrais à votre question de la sorte : C’est évident que se planter dans un Juve-Inter peut te compromettre une saison, voire ta carrière entière, et il faut également prendre en considération que Juve-Inter n’est arbitré que par un très petit nombre d’arbitres. Ici encore, ils n’étaient que deux ou trois en lice et ce sont toujours des arbitres d’un certain calibre."

Lors des dix derniers matchs, entre la Juve-Inter, il y a eu 8 pénaltys et 8 interventions de la VAR et 8 exclusions, comment interpréter ces chiffres ?

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"Que c’est la rencontre la plus difficile à arbitrer, il faut prendre des décisions cruciales, que l’on soit sur le terrain ou à la VAR, mais les chiffres ne disent pas tout: ils n’expriment que la complexité de la partie. Au niveau disciplinaire et comportementale, elle est aussi bien plus difficile à arbitrer que la Finale de la Ligue des Champions. Je ne me souviens pas d’une controverse retentissante dans les finales au cours des dernières années. Par contre, pour un Juve-Inter, il y a une sorte de trou noir où ont été englouti de très nombreux arbitres : Regardez Orsato en 2018, il n’a plus arbitré l’Inter durant quelques années."

Vous ne m’avez pas répondu sur les pénaltys : Lorsque l’on voit Marcus Thuram, à lui seul, il est parvenu à avoir plus de pénalty que toute la Juve….

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"Je vous dirais que les 8 penaltys qui ont été assigné à la Juventus et à l’Inter m’ont semblé régulier. Je crois que les 6 penaltys pour l’Inter et les 2 pour la Juventus peuvent sembler déséquilibrés, mais il s’agit aussi de la tendance du moment, il faudra analyser le tout en fin de saison. Vu les qualités des deux équipes, je ne pense pas que le rapport de force en fin de saison sera de 1 à 3 en faveur de l’Inter."

Pourriez-vous vous livrer sur votre Juve-Inter maudit ?

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"Oui et cela me fait plaisir d’admettre que c’est une prestation qui présente des erreurs, il faut être bon de savoir le reconnaître car par le passé c’était un tabou et, par chance, j’ai su le surmonter. Je n’ai pas géré au mieux la rencontre du 15 mai 2021,  mais cela m’a tout de même permis de grandir et je ne trouve pas honteux de reconnaître des erreurs qui n’aurait jamais dû profiter à qui que ce soit : Il faut faire confiance aux arbitres, ils peuvent aussi se tromper, il faut éliminer la diétrologie  pour favoriser la culture footballistique."

A JAMAIS LES PREMIERS AU STADIUM!

Quel type d’arbitre est Guida et quel pourrait être son point faible et son point fort pour la rencontre de dimanche ?

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"C’est l’arbitre le plus empathique de toute l’association, Il est parvenu à construire, avec le temps, un rapport de confiance avec tous les joueurs de très haut niveau, il est toujours dans le respect face à un tiers, et cela lui sera très utile. Il devra faire preuve d’une très grande intelligence, se montrer équilibriste et avoir aussi une pincée de chance face à certains faits de jeu, car il faut savoir le reconnaître, il en aura vraiment besoin!"

"Son point faible peut être sa vulnérabilité physique, il a longtemps été mis sur la touche l’année dernière et il est confronté périodiquement à des petits pépins, je suis sûr que s’il est bien physiquement, il parviendra à terminer la rencontre de la meilleure des façons possibles."

"C’est tout ce que je lui souhaite !"

 

®Antony Gilles – Internazionale.fr