Interviewé par le Corriere Dello Sport, Walter Samuel est revenu sur sa carrière dans le Calcio et sur son futur rôle d’entraîneur.
Retour à la normale
"Je me souhaite que l’on puisse recommencer à jouer pour offrir un peu de joie aux gens, l’enthousiasme qu’il y a eu en Bundesliga m’a marqué. Le football est important. C’est certain que le Gouvernement et les autorités scientifiques ont leurs propres préoccupations, mais je nous souhaite de voir les footballeurs recommencer à jouer, que les gens retournent travailler et que les autres sports reprennent. J’ai remarqué, en regardant les matchs en Allemagne, que les personnes étaient heureuses."
Actuellement, vous êtes dans le staff de Scaloni, en équipe nationale d’Argentine.
"La chose qui m’a aidé, a été d’avoir eu immédiatement l’opportunité de faire l’entraîneur. En premier avec Pioli, ensuite à Lugano et à présent comme Collaborateur de Scaloni. Pour moi, rester dans le monde du football était fondamental, je devais engranger de l’expérience."
Vous ne vous êtes jamais économisé sur le terrain, même face à des équipes qui jouaient contre la relégation, vous les affrontiez comme si c’était une finale. Est-ce que la concentration était l’un de vos meilleurs atouts ?
"Dans certains matchs, face aux équipes considérées comme plus petites, tu ne peux pas perdre de points en cours de route. Tu dois toujours jouer en donnant le maximum car contre les grandes équipes, tu prends le risques de perdre des points."
"J’ai toujours cherché à faire mon travail. Le défenseur devait défendre, j’ai aussi eu la chance de marquer. Je devais aider l’équipe à ne pas encaisser, pour le reste, c’était aux milieux et aux attaquants à y penser."
Vous avez joué avec de grands champions, à commencer par Messi.
"Nous étions ensemble lors du Mondial 2010 en Afrique du Sud. Ensuite, j’ai eu la chance d’évoluer avec d’autres champions, la liste est longue : à Rome, il y avait Totti, Batistuta, Balbo, Aldair, Cafu. A l’Inter, Ibrahimovic, Milito, Eto’o, Zanetti. Pour moi, c’était un plaisir de jouer avec eux, je les ai vu faire des choses impressionnantes en match et à l’entrainement."
A Rome, vous aviez remporté de nombreux Derbys.
"Et je n’en ai jamais perdu un. Ce qui est certain, c’est que la rencontre intra-citadine la plus importante est à Milan, je l’ai compris immédiatement, les tifosi me l’ont fait comprendre. La différence avec Rome, est que tu ne peux pas sortir la semaine précédent le match et la semaine suivante."
"Le Derby de Rome est stressant mais aussi fascinant, surtout lorsque tu le gagnes. J’ai remporté le premier via un auto-but de Negro, il y avait tant à dire."
Capello était l’entraîneur de la Roma, Championne d’Italie en 2001.
"Il m’a beaucoup apporté. J’ai entendu qu’il parlait de moi dans une interview. Il m'a aidé, à peine arrivé, je me sentais dépassé et il m’a soutenu, cru en moi. En phase de pré-saison, nous avions évolué à quatre, il m’avait placé ensuite au milieu d’une défense à trois."
"Je lui doit énormément, il m’a fait me sentir important, Sur les phases arrêtés seuls les meilleurs marquaient, j’ai toujours ressenti sa confiance."
Un entraîneur tel que lui a été déterminant pour offrir la victoire à la Roma ?
"Je crois que oui, c’est une personne intuitive, même si le connaissant, il s’enrageait parfois afin que nous restions concentrés. A Rome, on avait tendance à abandonner, à se laisser aller. Il cherchait toujours à tirer le meilleur de chacun d’entre-nous et parfois il y allait de façon brutale."
Un autre entraîneur qui vous a marqué, durant votre carrière, a été Mourinho.
"Différent de Capello, il était plus proche des joueurs, il se fiait plus à certains et moins à d’autres. Je me sentais bien avec lui comme avec Capello. Ensemble, ils ont démontré avec des faits qu’ils croyaient en moi, ils m’ont toujours fait jouer."
"Ils ont réussi à faire ressortir le maximum de chaque joueurs. Maintenant que je me trouve de l’autre côté, je me rends compte de combien cela est difficile."
Est-ce que cela vous accompagnera durant votre expérience d’entraîneur ?
"J’aimerai rester moi-même, mais je chercherai aussi à me rappeler de certaines situations, de comment elles étaient gérées avec les joueurs, avec la presse, comment changer de stratégie dans le vestiaire."
"Le football et les entraîneurs sont en constante évolution. A présent, je suis des cours à Coverciano, il me reste une dernière étape pour être licencié en première catégorie. J’ai connu de très grands entraîneurs : Bianchi, Bielsa, Ranieri. Chacun t’apporte quelque chose."
La Roma et l’Inter sont les équipes avec lesquelles vous êtes le plus liés, elles doivent grandir pour viser le Scudetto.
"Si le championnat recommence, ce sera un peu différent, il y a beaucoup de paramètres à prendre en considérations, on jouerait tous les trois jours. Celui qui aura la meilleure condition physique le disputera. Ce sera important d’être en forme et d’éviter les blessures."
"Fonseca me plait, je l’ai rencontré à Rome pour les cours, je suis allé à Trigoria pour étudier ses méthodes d’entrainement. Il a fait de belles choses pour sa première en Italie, il propose un football intéressant, il est très préparé, lui comme son staff. Conte, je l’ai connu lorsqu’il jouait, il semble être un entraîneur redoutable avec des concepts extrêmement clairs."
Sensi et Moratti sont deux Présidents comme il n’en existe plus, ils vous ont permis de gagner à la Roma et à L’Inter. Aujourd’hui, les clubs sont contrôlés par des propriétaires étrangers..
"J’ai eu la change de connaitre deux gestions familiales. Ensembles, ils sont opposés, mais ils étaient présent lorsqu’il fallait être proche de l’équipe. J’ai de très bons souvenirs de chacun. Lorsque je suis parti au Real, Sensi était déjà malade. Le jour de mon départ, il m’avait accompagné de l’ascenseur à la voiture. Ce qu’il a réalisé à Rome a été extraordinaire, personne ne l’oubliera."
"Moratti a aussi fait énormément pour l’Inter. Le Calcio va lui manquer mais il en a retiré pas mal de satisfaction. Je suis fier de cela. J’ai aussi d’excellents rapports avec lui, il était très proche de l’équipe, s’énervait difficilement et il traitait les joueurs comme ses fils : une très grandissime personne."
Pour Zanetti, son parcours à l’Inter a été plus facile
"Je savais quel allait être son parcours. Il avait commencé à s’y préparer, il a étudié, les expériences qu’il connaîtra lui viendront beaucoup en aide. Jouer est une chose, être Dirigeant est autre chose, je suis très heureux pour lui."
Qui sera Walter Samuel, l’entraîneur ?
"Avant toute chose, je veux me tester, ensuite on verra jusqu’où cela pourra m’emmener. A présent, je vais être entraîneur-adjoint, mais je me prépare pour pouvoir répondre présent. Je crois que je serai à la hauteur."
®Antony Gilles - Internazionale.fr
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