Une Juve de « gestionnaires » entrevoit sérieusement le scudetto

zenga · 17 mars 2006

Traduction de "la Tribuna" di Giorgio Tossatti

du "Corriere della sera" parue le 13/03/2006.

Une Juve de « gestionnaires » entrevoit sérieusement le « scudetto »

La Juve repousse le Milan au cours d’une rencontre cyniquement défensive. Elle maintient l’écart de dix points et hypothèque le scudetto, mais ne va pas au-delà d’une approche rationnelle lors de cet affrontement.

Le retrouvé Buffon et l’omniprésent Emerson en sont ses protagonistes.

Le Milan fait meilleure impression : dans la perspective Champions, il s’en servira sans doute.

Cela faisait 40 rencontres que les tenants du titre marquaient au moins un but mais il s’agit d’un détail dans cette course au titre.

La « vecchia signora » affronte le plus important duel de ce championnat avec un handicap pesant. Elle se passe des services de ses hommes forts de couloirs que sont Zambrotta et Camoranesi (deux piliers de la "nazionale").

Qui plus est, face à des adversaires du calibre de Serghino et Stam, ainsi que face à la meilleure attaque d’Europe composée par les lévriers Shevchenko, Inzaghi et Kakà.

Des tueurs nés de contre-attaque, toujours prêts à trouver la faille dans des espaces réduits, grâce au sprint, à la technique et à une bonne dose de matière grise.

Capello ne titularise pas le jeune Balzaretti, il préfère se fier à Zebina et à Chiellini, peu utilisés depuis pas mal de temps. Des joueurs puissants, adeptes du "pressing": sauront-ils s’en sortir face à des sprinteurs aussi raffinés?

La Juve risque surtout dans le couloir droit où Mutu doit contenir Serginho et protéger le français.

Bien sûr que le match nul suffit à la Juve, tactiquement c’est un avantage.

Mais lors de rencontres de ce type, cela compte… jusqu’à un certain point : la forme du moment (favorable au Milan) et l'esprit de compétition priment avant tout.

La pelouse est infâme, indigne d’un événement suivi de par le monde entier.

Après 13 minutes de jeu, le Milan perd Stam : il intervient durement sur Chiellini, prend le jaune et se fait mal.

Costacurta, le vétéran éternellement jeune, prend sa place.

Au sein de la Juve, le plus dangereux, c’est...Mutu.

Le Milan se crée des occasions avec Shevchenko et Inzaghi, précédés par la sortie de Buffon ou ennuyés par Cannavaro dans les airs, et même devant le but après une série de relâchements défensifs initiés par Thuram. La Juve subit.

Le deuxième au classement doit gagner, il essaye, mais pas assez pour y parvenir.

La première période ne donne aucun verdict quant au classement ou à la course au "scudetto".

Comme contre le Werder, Ibrahimovic produit peu. Capello le remplace par Del Piero qui doit se préoccuper de Pirlo. Nous espérons une deuxième période de feu, c’est le contraire qui se produit.

Le rythme baisse. La Juve tente des contres, Mutu ne pense pas une seconde qu’il n’est pas seul sur le terrain. Le Milan se trouve piégé, Shevchenko joue trop en retrait. Parfois, une brèche s’ouvre.

A la 20e minute, Kakà sert Inzaghi devant Buffon : sortie exceptionnelle du gardien. Contre le Milan, il perd la moitié de sa saison, contre le Milan, il démontre qu’il est sérieusement de retour.

Il remet ça…une minute plus tard.

Suite à un corner et à un regroupement en pleine surface de réparation, Nesta voit son tir finir sur le bras d’Emerson : De Sanctis juge l’épisode involontaire, il a probablement raison.

L’arbitre, assez permissif avec Vieira, ne peut qu’expulser Gattuso (23e).

Déjà averti, il fauche Nedved et s’en prend au monde entier.

Même réduit à dix (Gilardino remplace Inzaghi) le Milan pousse la Juve dans ses derniers retranchements.

Il a une toute autre fraîcheur athlétique. Ancelotti fait entrer Ambrosini (Seedorf), en espérant profiter de ses capacités dans le domaine aérien.

L’attaque des "bianconeri" s'évapore. Elle ne donne jamais la sensation de pouvoir

profiter de l’avantage numérique.

Dida, reste, quant à lui, pratiquement spectateur.

"la Tribuna di Giorgio Tossatti"

du "Corriere della sera" parue le 13/03/2006.

Cette traduction se veut fidèle à l’opinion que le journaliste souhaite exprimer.

Le but de cet exercice est d’avoir le point de vue d’un professionnel reconnu en Italie pour son franc-parler, sa fine connaissance du calcio et que vous exprimiez la votre.

El Barto · 17 mars 2006

Sujet très bien écrit, très bien traduit...

Merci Zenga, vraiment un bonheur de lire tes articles

Très bien rédigés, plein d'enseignements et imprégnés d'un amour indéniable pour notre club

alvaro nerazzurro · 18 mars 2006

Mecrci Zenga

un plaisir de lire cet Article

Damien · 18 mars 2006

De très bonne qualité, un régal

Adriano10 · 18 mars 2006

Article très bien traduit, et très agréable à lire, merci

Liri · 18 mars 2006

Super la traduc Zenga vraiment bien ton et tes articles

ben131 · 5 mai 2006

Il y avait certains journalistes qui étaient au courant de ce qui se passait notamment un "trés grand" chroniqueur qui répond au nom de Giorgio Tosatti....