L’INTER A GÉNÉRÉ 224.8 MILLIONS DE REVENUS EN 2009-10

Damien · 13 février 2011

Comme à chaque mi-février, le cabinet d’analyse Deloitte a publié son classement des clubs de football générant le plus de revenus lors de la saison 2009-10 (cf. la saison 2008-09 avait fait l’objet d’une news). Les géants espagnols (le Real Madrid et le FC Barcelone) continuent de truster les deux premières places du classement. De son côté l’Inter, malgré une saison sportive exceptionnelle, a stagné dans le classement.

LES CHIFFRES DE L’INTER. Lors de la saison 2009-10 les revenus nerazzurri ont progressé de 28.3 millions soit une hausse de 14%. Depuis 2007-08, cela fait une augmentation de 52 millions d’euros ou de 30% ! Les droits télévisés sont la principale source de revenus pour le club puisqu’ils ont rapporté 137.9 millions d’euros (en hausse de 22.2 millions). Au niveau commercial, les recettes engendrées sont de 48.3 millions (en baisse de 4.3 millions) avec les apports des principaux sponsors Nike (13.1 millions) et Pirelli (13.8 millions). Dernière source de revenus, la billetterie qui a amené 38.6 millions dans les caisses du club (augmentation de 10.4 millions).

LE PARADOXE DES CHIFFRES ! Si à première vue on peut penser que les revenus engendrés par l’Inter sont bons, la réalité est plus nuancée. En effet, en gagnant la Champions League, l’Inter a réalisé une saison sportive parfaite mais pourtant le club reste à la 9° place. Si les droits télévisuels et les recettes de billetterie sont en hausse, cela est en grande partie due à la victoire européenne. En revanche, on peut s’étonner du fait que les recettes commerciales (apports des sponsors, ventes de maillots, etc.) sont en baisse ! En comparaison, le Milan AC a des revenus commerciaux 30% supérieurs (63.4 millions). Difficile d’avoir une explication mais on peut décemment imaginer que le manque de "stars mondiales marketing" (cf. Ronaldinho au Milan) explique en partie cette différence. L’Inter a peut-être déjà compris le problème dès cet hiver en recrutant des joueurs nationaux mais surtout en obtenant Nagamoto qui devrait booster les ventes de merchandising au Japon et plus généralement sur le continent asiatique.

LA COMPARAISON EUROPÉENNE. Pour le cabinet Deloitte qui a comparé les sources de revenus des différents clubs européens, le Real Madrid et Manchester United sont les clubs ayant la meilleure répartition (environ un tiers de revenus pour chaque catégorie). Les clubs italiens ont des recettes billetteries trop faibles alors que les clubs allemands doivent se contenter de droits télévisuels en deçà des autres pays européens.

L’AVENIR DU CALCIO EST SOMBRE. Si l’Inter et le Milan sont dans le TOP 10 des clubs avec le plus de revenus, cela provient du fait que les droits télévisuels des clubs italiens étaient encore relativement confortables en 2009-10 (les droits étaient négociés pour chaque club). Problème, ces droits sont collectifs depuis cette saison ce qui signifie qu’ils sont mieux répartis entre les "petits" et les "grands" clubs ce qui va forcément limiter les ressources pour l’Inter et le Milan. Même si cela est inquiétant, le plus dramatique provient des recettes de billetteries qui sont largement en dessous de la moyenne européenne. Les stades italiens ne sont tout simplement plus adaptés au football moderne (équipements vétustes, surdimensionnés, etc.) et le manque de compétitions internationales dans le pays se fait ressentir. La Juventus est la seule équipe du Calcio a construire un nouveau stade, reste à voir l’influence que cela aura étant donné que le club en question est sur le déclin depuis l’affaire Moggi ...

Avec l’instauration du fair-play financier, si les recettes n’augmentent pas suffisamment alors les clubs devront réduire leurs dépenses (réduction des salaires, recrutement des stars quasi-impossible, etc.) ou à défaut se séparer de leurs meilleurs éléments comme le fait l’Inter depuis quelques saisons. L’Italie continue d’exister sur le plan européen grâce aux deux clubs milanais mais avec la puissance de nouveaux clubs anglais (Manchester City, Tottenham) et à la renégociation des droits télévisuels allemands, le déclin du Calcio risque de continuer et de s’accélérer dans les années futures si rien n’est fait. Le nouveau stade de la Juventus, la renaissance du Napoli ou le rachat de la Roma sont des éléments positifs mais suffiront-ils ?

Rédigé par chan007 (Cabinet Deloitte)