Ceci est une traduction de l'article du Guardian, paru le 17 Mai 2010. Rien n'a été adapté ni modifié pour montrer une photographie fidèle de l'époque.
L'Inter célèbre son Scudetto alors que les fans craignent un imminent chant de cygne de José Mourinho
"Secondo titulo" était inscrit sur la bannière tenue dans les mains de trois jeunes hommes aux yeux écarquillés alors qu'ils émergeaient, sprintant et trébuchant, acclamant et hurlant sur la Piazza Duomo de Milan. Comme les 50 000 autres personnes qui ont envahi la place, ils étaient là pour célébrer le deuxième trophée de l'Inter de la saison, le Scudetto, scellé par une victoire 1-0 à Sienne. Et peut-être aussi pour rappeler à leurs rivaux de Serie A, comme l'avait fait José Mourinho dans un italien avec un fort accent un an plus tôt, qu'ils allaient à nouveau terminer une saison avec zeru tituli (zéro titre).
Parmi la foule, des groupes vendaient des t-shirts portant le portrait de Mourinho et les déclarations les plus célèbres. « Ceux qui m'aiment me suivent, ceux qui me détestent me poursuivent ». Dans le sillage du cinquième titre consécutif de l'Inter, qui pourrait encore ne devenir que le quatrième si la Juventus réussit avec ses tentatives de dépouiller les nerazzurri du Scudetto 2005-2006 qui leur a été décerné suite au scandale Calciopoli, le nom d'un seul homme était sur toutes les lèvres. Même le président de l'Inter, Massimo Moratti, a insisté : « Ce Scudetto porte la signature de Mourinho. »
C'était, à bien des égards, le moins convaincant des titres de l'Inter depuis 2006, obtenu avec le moins de points (82), le plus petit avantage sur le deuxième (deux points) et le seul dans lequel l'Inter a perdu la première place pendant la deuxième la moitié de la saison, même si ce n'est que pour quelques semaines. Mais le compliment de Moratti était sans équivoque ! Sceller le Scudetto tout en conduisant l'Inter à un triomphe en Coppa Italia et à la finale de la Ligue des champions n'est pas une mince affaire, en particulier avec une Roma offrant un challenge si déterminé.
Mourinho, cependant, est adoré des tifosi presque autant pour la manière dont il gagne que pour le fait qu'il gagne. La manière belliqueuse du portugais est bien assortie à une base de fans qui sait très bien que la majeure partie de l'Italie attend, espérant, priant pour que les nerazzurri chutent et ce depuis le moment où le titre 2006 leurs a été décerné. Wesley Sneijder a évoqué après le match d'hier ce sentiment de « tous ensemble » que Mourinho a inculqué à ses joueurs, mais il a cherché à faire en sorte que les supporters se sentent également impliqués, en les saluant au Camp Nou et rouvrant les séances d'entraînement au public alors que la saison entrait dans sa phase cruciale.
Un statut de culte avait depuis longtemps été obtenu par le portugais, mais il a cimenté l'affection d'un fan cette semaine en lui donnant des billets pour la finale de la Ligue des Champions. Paolo Sacco avait été le premier à faire la queue lorsque l'équipe avait annoncé que les 5 000 derniers billets de la Ligue des Champions ne seraient disponibles que pour ceux qui se seraient présentés en personne, ce jeudi matin, même si les ventes ne devaient commencer que samedi. Au lieu de cela, Mourinho a invité Sacco à la Pinetina vendredi matin et lui a remis une paire de billets personnellement.
Les portes de la Pinetina seront à nouveau ouvertes à tous ce matin, bien que l'état dans lequel les joueurs seront après une séance d'entraînement reste à voir après avoir fait la fête sur la Piazza Duomo peu après 23 heures pour célébrer le 18e Scudetto. Mourinho, à cette occasion, n'était pas avec eux, étant revenu à la maison pour dormir et commencer à planifier cette finale de la Ligue des Champions de samedi.
La crainte des fans est bien sûr que le match d'hier de Mourinho était l'avant-dernier. Hier encore, il a insisté sur le fait que rien n'avait été décidé, mais son aveu que l'Italie n'est pas « mon habitat naturel », couplée aux larmes qu'il a versées sur le terrain, n'a rien fait pour dissiper le sentiment que son avenir se trouve ailleurs. Il n'a peut-être pas encore, selon ses propres mots, « un pied à Madrid », mais il semble certain qu'il recevra au moins une offre pour s'y installer cet été.
Même s'il le fait, il laissera derrière lui une équipe plus forte qu'à son arrivée. Avec le départ de Zlatan Ibrahimovic, l'Inter ne dépend plus d'un seul joueur pour performer. Les arrivées de Sneijder, Lucio, Samuel Eto'o, Diego Milito, Thiago Motta, Goran Pandev et McDonald Mariga au cours des 12 derniers mois ont re-dynamisé une équipe qui menaçait de devenir obsolète, et a permis au manager de faire tourner suffisamment ses joueurs pour continuer à se battre sur tous les fronts.
L’Inter n'avait pas l'air d'une équipe fatiguée hier à Sienne, bien qu'il leur ait fallu 57 minutes pour sortir de l'impasse. Avec Sienne déjà relégué et possédant la défense la plus poreuse de la Serie A, cela devait être un florilège pour l'Inter, la meilleure attaque du championnat, mais cela s'est avéré moins simple. Il y a eu beaucoup de bruit pendant la préparation du match à cause des propos du président de Sienne, Claudio Mezzaroma, un fan de la Roma, offrant à son équipe un bonus considérable pour faire dérailler l'Inter. Bien qu'il ait nié ces affirmations, ses joueurs n'ont certainement pas infirmé.
Sienne, cependant, a été reléguée pour une raison, elle était toujours complètement dominée. Seule une série d'arrêts de leur gardien Gianluca Curci et quelques vendanges ont empêché l'Inter de marquer plus tôt, bien qu'ils aient eu la meilleure occasion pendant de la première mi-temps. Après seulement cinq minutes, Albin Ekdal se crée un espace suffisant vers le point de penalty pour finalement piquer trop large.
Pendant le match, l'Inter a été avertie que la Roma avait ouvert la marque contre le Chievo via Mirko Vucinic, puis augmenté son avantage grâce à Daniele De Rossi, tout ça en sept minutes avant la mi-temps. Les souvenirs de 2002, lorsque l'Inter a mené à la dernière journée pour être dépassée par la Juventus et la Roma après avoir perdu contre la Lazio, peuvent avoir hanté certains. Beaucoup plus de l'équipe actuelle, cependant, on se souviendra de l'exemple bien plus heureux de 2008, quand Ibrahimovic a épargné ces cauchemars après s'être retrouvé avec la Roma dans des positions similaires à la mi-temps le dernier jour.
À cette occasion, c'est Milito qui a porté le coup fatal, assisté de Javier Zanetti, l'un des rares joueurs présents en 2002. C'était le 22e de Milito cette saison, trois de moins qu'Ibra l'an dernier mais plus que suffisant pour la Gazzetta pour le déclarer joueur interiste de la saison. Zanetti, cependant, reste le joueur de l'Inter au cours de ces quinze dernières années car il devrait faire sa 700e apparition pour le club contre le Bayern Munich.
Mais si l'Inter et Mourinho méritent tout le crédit du monde pour la manière dont ils ont intégré de nouveaux joueurs tout en assurant une continuité suffisante pour se maintenir sur la route d'un triplé historique, alors les romains doivent être félicités pour leur défi finalement infructueux. « Les qualités de l'équipe battue rendront les vainqueurs d'autant plus grands », a écrit hier Alberto Cerruti dans la Gazzetta dello Sport. La Roma en a certainement montré beaucoup puisqu'ils sont revenus de 14 points de retard pour mener la Serie A, pour finalement terminer avec seulement deux points de retard.
Hier, près de 20 000 fans ont suivi la Louve au Chievo, et même si le titre leur a encore une fois échappé, des célébrations ont eu lieu à Vérone et à Rome après leur victoire 2-0. « Nous, les Romains, sommes différents » a déclaré De Rossi. « D'autres ne comprennent pas, mais nous célébrons même si nous ne gagnons pas. »
Les joueurs de l'Inter ont rendu leur propre hommage aux giallorossi, Marco Materazzi portant un T-shirt avec le slogan Nun è successo (ce n'est pas arrivé) - une réponse au Non succede, ma se succede ... (Cela n’arriverait pas, mais si cela arrive ...) des banderoles qui ont dominé Rome au cours des derniers mois. Une bannière beaucoup plus explicite était accrochée sur le côté du bus de l'équipe qui se moquait de la manière dont Francesco Totti célèbre ses buts de (suçage du pouce) : « Au lieu de mettre ton pouce dans la bouche, pourquoi ne mets-tu pas un doigt dans le cul » pouvait-on lire.
Traduit par ®alex_j - internazionale.fr
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