Le célèbre journaliste d’Il Sole 24 Ore, Marco Bellinazzo, s’est livré à Radio Nerazzurra sur l’actualité sociétale du club: "C’est le Paradoxe de l'affaire Zhang : Il vient à être contester dans la gestion d’un Club qu’il préside, mais qui ne lui paie pas son salaire. Or, pour savoir l’attaquer, certains considèrent qu'un salaire est versé, comme si cela pouvait compenser une dette évaluée à plus de 50 millions de dollars. C'est un acte intentionnel destiné à égratigner l’image de Zhang, mais le réel problème pour l’Inter est qu’elle est prise dans un engrenage et qu’il n’est plus possible de le tolérer d’une façon aussi longue dans le temps."
"C’est important de souligner un point : Suning a été confronté à de très nombreuses difficultés suite à un écroulement de l’économie chinoise lors de la pandémie. Il a été sauvé par le Gouvernement et il faut se rappeler qu’il reste un Colosse qui pèse 10 milliards de dollars, il n’aurait donc aucun problème à soutenir l’Inter, non pas en dépensant à nouveau 600 millions d’euros en 4 ans, mais en adaptant sa façon de faire."
"La politique chinoise empêche ce type d’investissement, très prochainement, il y aura une nouvelle assemblée du Parti et il sera confirmé ce véto d’investir dans un club à l’étranger : Ce choix politique précis vise le Suning et en ce qui concerne les Zhang, ils devront se tenir à cette directive, mais ils ont investi, ils voudront partir en réalisant un gain."
"Comme il y a beaucoup de dettes à l’Inter, il sera difficile d'obtenir une plus-value : Ce 1,2 milliard est un quota minimum pour ne pas partir avec les os brisés et c’est précisément ici que le marché complique les difficultés : Si vous savez que le vendeur doit vendre, avec le fait qu'il y a une échéance de certaines obligations, vous avez dans l'idée de proposer un prix bas. L'intérêt pour les équipes italiennes est là, et pour l'Inter aussi : La question est de savoir où l'offre et la demande se rencontreront".
Actionnaire minoritaire
"Oaktree est le Créancier, non pas de l’Inter, mais de la société qui lui est supérieure et Zhang explore le marché : Steven est très attaché à l’Inter et il aimerait continuer à la diriger : Pour lui, trouver un actionnaire minoritaire qui puisse atténuer les problèmes de liquidités serait l’idéal. Le problème est de trouver quelqu’un qui injecterait des fonds, mais qui verrai d’autres que lui à la Direction : C'est toujours l’option privilégiée pour Zhang, mais l'expérience nous amène à dire que si un Fonds d’investissement important arrive, il est peu probable que ce dernier accepte ce rôle minoritaire, ou s’il l’accepte, cela ne serait que sur une courte période, pour prendre ensuite le contrôle du Club."
Les autres créditeurs
"Abordons les créditeurs de Zhang et non de l’Inter : La thématique politique est plus importante que la thématique financière car elle expose et met sous pression sur une entreprise de Zhang médiatiquement, où les enjeux sont beaucoup plus complexes qu’il n’y parait : Il est très compliqué de comprendre la logique de certaines opérations : Il s'agit de créer un problème médiatique pour des jeux bien plus complexes qui se créent en Chine, dans la galaxie du Suning et les relations avec les banques."
"Il s’agit d’une imbrication entre les conglomérats industriels et la politique qui, en Chine, est toujours très difficile à comprendre. De ce point de vue, je maintiendrais les deux thématique séparées: En fait, la fin du débat public sur le stade et l'accélération de sa construction faciliteraient la vente du Club, car il permettrait d'augmenter les revenus et la valeur du club."
L’avenir de l’Inter
"Les opérations de ces dernières saisons sont réalisées par des Fonds avec des entrepreneurs américains du Sport Business, ils ont acheté plus de 60 clubs en deux ans en Europe. C'est l'élément central : Les Chinois se retirent, les Russes vendent, et l'autre grand bassin d'où proviennent les investissements reste le Moyen-Orient, mais même là, nous parlons de fonds gouvernementaux. Mais la plupart d’entre-eux ont déjà des "équipes"."
Le Parti Communiste Chinois
"Tout dépendra des choix que fera le Parti Communiste sur le football étranger : Entre 2015 et 2017, il était considéré comme un élément central d'expansion. Ensuite, la Chine ne s’est pas qualifiée pour la Coupe du Monte en Russie et a réalisé que l'achat de clubs et l'importation de joueurs ne faisaient qu'alimenter une bulle sans résultats. Ils ont donc réorienté ces investissements vers le football national, avec l'intention d'accueillir une Coupe du monde et de la remporter d'ici 2050."
"C’est dans cette optique que les investissements à l'étranger sont interdits : si cette ligne devait être confirmée, les investissements à l'Inter resteront bloqués et cela ne sera plus acceptable pour un club qui doit investir, car il ne peut pas aller sur les marchés les mains liées."
Que se passera-t ’il si personne ne propose la somme exigée par Zhang ?
"Cela continuera jusqu'au moment où les obligations devront être refinancées et où il faudra de faire un choix : Soit la dette peut être remboursée soit elle sera prolongée, soit Oaktree devient propriétaire de l'Inter, ayant alors les mains libres pour faire une opération à la Elliot ou en mettant sur le marché immédiatement l'Inter. Car en reprenant l'Inter pour 275 millions et en le revendant, Oaktree réalisera une très importante plus-value."
L’évaluation des 1,2 milliards d’euros ?
"Le problème est que dans l’évaluation, il y a une dette financière à l'intérieur : Et, ici, elle est importante, elle dépasse le demi-milliard. Suning a injecté 600 millions de diverses manières, 1,2 milliard devient le chiffre minimum pour avoir 100 millions de plus-value et justifier l'opération. L'image continuera en revanche à se détériorer, si nous continuons avec cette politique, qui n'est acceptable dans une période de de crise, car il faut procéder à réduction des couts. Mais qui, sur le long terme, risque de détériorer le patrimoine technique et la relation avec les Tifosi, qui s'effiloche d’ailleurs."
"Le "choix" s'impose de plus en plus : Mais en ce moment, les acheteurs sont plus forts que le vendeur car ils ont connaissances des "difficultés"."
®Antony Gilles – Internazionale.fr
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