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29 ans que je n'avais plus pleuré ...


toone10

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GIACINTO est mort, 29 ans que je n'avais plus pleuré


Ambrogio était en train de jouer avec un de ces trucs qui te font mal aux yeux, le Game-Boy.
Le Téléphone sonna. Il se leva pour répondre. «C'est pour toi Grand-Père». Puis il retourna sur le divan à tuer des monstres avec les pouces.

C'était le Prof, celui qui ne m'avait même pas téléphoné quand je m'étais fait hospitalisé pour me faire placer un Pacemaker. Etrange. «Giacinto est mort» m'a-t-il dit.

J'étais abbatu. J'ai bougé le rideau de la fenêtre et j'ai vu un moineau qui s'envolait d'une branche en faisant tomber une feuille encore verte. L’autobus pour le Cimetière de Lambrate est reparti presque sans faire aucun bruit. Puis j'ai eu une sensation étrange, presque bruyante. Comme l'eau qui recommence à parcourir la tuyauterie une fois le chauffage rallumé. J'ai senti mes yeux humides et, instinctivement, j'ai mis ma main sous mon menton, convaincu de ramasser du sable ou du calcaire.

Ca faisait 29 ans que je n'avais plus pleuré, depuis cet après-midi à la rue Folli, lorsqu'un ouvrier batît sans aucun soin un muret de briques devant le cerceuil de Tilde (sa femme). Je pensais les avoir toutes pleurées mes larmes, à 16:17 ce 13 Juin 1977. Je pensais que les larmes étaient comme certaines maladies, elles t'embêtent, finissent et enfin s'en vont. Mais non, elles se rechargent ...

Ambrogio, peut-être inquiété par mon silence, est venu à la fenêtre et m'a averti : «Papi, T'es en train de pleurer». Mon Ambrogio a 8 ans et ne m'a jamais vu pleuré. Pour lui je suis un Héros. Il sait que j'ai fait la guerre et que j'ai traversé la Russie à pied avec Peppino Prisco.

Un jour il m'a vu sortir de la maison avec un doigt dans un mocuhoir, sans une lamentation ou sans un trace sur le visage (...) Un dimanche Après-midi, j'étais en train d'écouter les matchs (...) Alors que je coupais un morceau de bois, un gol de l'Inter m'a distrait. Presque assurément un goal encaissé, Vu les choses en ces temps-là ... J'ai levé la tête vers la Radio et la scie circulaire m'a traversé le majeur gauche. J'étais convaincu que dans des cas de ce genre, on devait avoir plus mal. Alors que - Vraiment, pas pour jouer au costaud - ce qui se voyait sur mon visage était plus du à la gêne due à l'incident qui interrompait mon travail et pour tout ce rouge qui tombait sur cette table. Moi, le Rouge, je le hais. J'enveloppai mes doigts dans le mouchoir et je revins à la maison pour réfléchir. «Je vais me faire recoudre un doigt» expliquais-je à mon fils, en montrant le mouchoir. Lui, blanc comme une ostie, dit: «Papi… je t'accompagne». Et ... (...).

J'ai jamais bien compris quel travail faisait mon fils. Les 2 ou 3 fois où je lui ai demandé, il a coupé court: «J'achète, je vends» (...) Il doit le faire très bien parce que quelques semaines auparavant, Ambrogio m'a montré une revue Anglaise qui avait son père pour couverture. Mon petit-fils parle déjà l'Anglais, comme Roy Hodgson, et, parmis les paroles qu'il m'a traduites, il y avait celle-ci : «Requin de la finance».

Tilde, nous avons mis au monde un requin. On m'a toujours racconté que les requins, a peine voient-ils le sang, ils se chargent comme des taureaux, alors que mon fils ce jours-là s'est évanoui comme un saucisson.
«Tu penses à le réanimer?» demandais-je à Carole, ma belle-fille Suisse, accourue après la chute de son mari. «Je fais un saut au San Raffaele».(...) La moitié de doigt, ils ne me la rattacheront pas. Désormais, j'ai un trou entre l'annulaire et l'index. Quand je passe la main gauche par la fenetre, on dirait que j'essaie de toucher du bois. Les gens ne s'en préoccupent sans doute pas, mais moi j'utilise la main gauche pour saluer ceux qui me cassent les ... et la droite pour tous les autres. Milanisti et juventini, toujours avec la gauche. (…)

Pour être Bref, Ambrogio resta si impressionné par mes pleurs suite à l'annonce de la mort de Facchetti que, quand il me vit bien habillé et que je lui dit que j'allais à l'enterrement de Giacinto, il prit son beret et décida: «Moi aussi, je viens».

Il voulais comprendre qui était ce type exceptionnel qui avait fait pleurer son grand-père et qui lui a fait plus mal qu'une scie circulaire.


Gazzetta.it / 09/07/07
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ciao grande Giacinto ! RIP !

 

 

 

merci pour le texte, dont 2-3 bouts que j'aime bien :

 

"Moi, le Rouge, je le hais"

 

" j'utilise la main gauche pour saluer ceux qui me cassent les ... "

 

"Milanisti et juventini, toujours avec la gauche"

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Avant d'Être un grand Président, c'était un très grand Homme, je suis fier que l'on ait eu une telle personne qui a donné toute sa vie pour son club sans jamais se salir et le salir, c'était une personne exceptionnelle, j'ai eu la chance de lui parler quelques instant et ces moments seront à jamais gravé dans ma mémoire.

 

Ciao Présidente, tu seras à jamais présents dans nos/mon coeur(s) :cry:

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