A l'occasion de l'évènement dédié à la Panchina d'Oro (un prix décerné au meilleur entraîneur de football de l'année évoluant en Serie A), Luciano Spalletti s'est livré à Coverciano sur son expérience en tant qu'entraîneur, sa vie et ses difficultés en Russie et il a également glissé un dernier tacle sur le match désastreux de l’Inter.
"L'expérience que j'ai acquise à l'étranger te permet de voir de l'extérieure ta propre maison, cela t'apporte une connaissance particulière dont tu peux faire usage avec les joueurs qui viennent de l'étranger. Tu sais mettre en avant certaines problématiques que j'ai connue, comme celle de la langue."
"Ce qui me fatigue, ce sont mes collègues des catégories inférieures qui se lamentent sur beaucoup de choses, des personnes comme Ancelotti et Capello ont connu les mêmes difficultés au début de leurs parcours. Cela fait partie de ton travail, cela doit être un point de référence, cela doit te faire découvrir quel sera le comportement que tu devras adopter pour emprunter le chemin que tu désires."
"Il faut aller rechercher les choses les plus basiques, là où tu es sur d'avoir un bon retour. Tu dois partir de choses simples avant qu'elles puissent prendre du poids par la suite. Lorsque je suis arrivé en Russie, je ne connaissais rien, pas même la langue, les joueurs me semblaient tous d'un même niveau. Déjà là, tu peux te dire que tu dois apporter quelque chose de personnel pour le collectif, et pour moi c'était une qualité fondamentale parce que je recherchais, avant tout, le résultat de l'équipe, qui en Italie est un peu plus difficile à obtenir."
"La langue, le froid et les distances étaient problématiques, je n'étais pas habitué à ce que j'allais vivre en Russie. Lors des entraînements, nous faisions une petite réunion dans une salle de gym afin de nous fixer sur les résultats à atteindre avec notre formation. Je devais faire usage d'un traducteur pour bien exprimer mes concepts, il y a des moments où il ne m'était pas possible de garder les yeux ouverts à cause du froid. Malgré tout, grâce à la technologie, il m'était possible d'apporter quelque chose de concret à la formation, j'y consacrais mes soirées et le lendemain, nous savions quels étaient les points que je voulais améliorer."
"Ils ont leurs histoires, leurs coutumes, je devais m'y adapter. Une fois nous devions aller en Tchétchénie et on m'a demandé de ne pas aller en stage de préparation. Je suis arrivé là-bas avec notre mentalité et j'ai imposé mon idée car nous devions jouer une rencontre à trois heures de vol de Saint-Pétersbourg, nous ne pouvions pas tout faire sur une seule journée. Ce genre d'expérience t'apporte des enseignements, par la suite, j'ai compris pourquoi il n'était pas conseillé d'y aller en stage et nous ne l'avons plus refais."
"Petit à petit, nous sommes parvenu à créer une relation d'estime et de confiance mutuelle, car j'étais parti pour rester dans la durée, et j'y ai vécu 4-5 ans. Au tout début, c'était même difficile d'aller me chercher à manger car je ne comprenais rien. Mais j'y ai trouvé une volonté aussi tactique, une ouverture totale qui m'a permis de débuter une longue histoire, ce bagage important, je l'ai ramené avec moi et je l'emploie encore."
"Selon moi, nous avons fait d'important progrès dans notre façon d'entraîner, lorsque j'ai commencé, je faisais jouer très peu mes gardiens des deux pieds. A présent, avec les défenseurs centraux, ce sont les vrais bâtisseurs de l'équipe. Il reste tout de même certaines zones sur le terrain où cela ne s'applique pas, mais à ce moment-là tu te dois de presser immédiatement ton adversaire."
"C'est ce genre de comportement qui a fait défaut hier, celui de ne pas savoir maintenir tout le temps une concentration importante, ce n'est pas facile de demander aux joueurs d'être toujours attentif, car tu perds en créativité. Certains écoutent de la musique, tu peux croire qu'ils prennent les choses avec légèreté, mais ce sont les plus créatifs sur le terrain."
"Lorsque j'ai dit que le Barça ne s'échauffait que quelques minutes et que si nous les imitions, nous perdrions, c'est parce le Barça est capable de prendre immédiatement et en peu de temps, les éléments les plus importants nécessaires pour disputer un match."
"Nous devons nous habituer à ce double salto, à nous montrer plus léger et à aller au charbon pour ne pas se faire surpasser par notre adversaire. Nous faisons les choses de façon distincte, c'est soit l'une, soit l'autre. Nous devons apprendre à les faire simultanément. Nous devons nous détendre en écoutant de la musique, mais ensuite, tu te dois de monter sur le terrain en étant au maximum de ta concentration."
"C'est clair que tu peux être exposer à des risques en jouant haut et en pressant, tu dois faire en sorte de disposer d'une bonne ligne défensive qui joue haut et qui ne laisse que très peu d'espaces, sinon cela te contraint à courir. Cela peut arriver de ne pas jouer sur ton attaquant comme aujourd'hui, mais tu dois en retirer un bénéfice. Si tu ne parviens pas à prendre le meilleur sur ton adversaire, comme cela s'est produit face à l'Atalanta, tu te dois de trouver une autre solution."
"A final, si tu perds tout de même la rencontre, si tu as tout donné, tu seras complimenté.
®Antony Gilles - Internazionale.fr
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