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Guillaume Valmy où le destin tragique d'un ancien de la Primavera


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Voici un article de rue89 que j'estime être d'intérêt, puisqu'il évoque un le destin "tragique" d'un ancien espoir français qui a côtoyé notre Primavera (on a droit a quelques anecdotes sympa). Cet exemple illustre aussi, s'il le fallait, comme une carrière sportive est versatile et combien les mauvais choix peuvent nous suivre sur la durée.

 

Pour le consulter dans de meilleures conditions:

 

http://www.rue89.com/rue89-sport/2012/06/1...-benzema-232843

 

Image IPB

 

Guillaume Valmy n’est pas à l’Euro. Espoir du foot français, de la génération qui compose aujourd’hui les Bleus, il est passé à côté de sa carrière pour des broutilles.

 

La fameuse génération 87 du foot français, celle championne d’Europe des moins de 17 ans en 2004, se divise en deux catégories.

 

Il y a ceux qui jouent l’Euro de foot avec la France : Samir Nasri, Hatem Ben Arfa, Karim Benzema et Jeremy Menez. Ils affrontent l’Ukraine ce vendredi à 18 heures.

 

Et ceux qui avaient autant de talent, mais se sont perdus en route : pour une blague, un caprice, une sortie de trop. Comme Guillaume Valmy, qui donne rendez-vous dans une petite brasserie parisienne pour raconter son histoire. Qu’il pourrait finalement résumer en deux phrases :

 

« J’ai joué avec eux en équipe de France des moins de 17 ans. Et puis, les choses n’ont pas marché comme prévu. »

 

« Tout est allé très vite. Trop vite même »

 

Guillaume Valmy a grandi dans une cité du XIIIe arrondissement de Paris. Une enfance modeste, dans une famille d’origine guadeloupéenne, durant laquelle il écume les terrains de foot.

 

Le jeune homme, timide, est gêné quand il s’agit d’évoquer ses qualités. Il concède quand même qu’il était un garçon doué. « Un défenseur au-dessus », que l’Inter Milan, cador du championnat d’Italie, vient chercher en 2003, alors qu’il évolue avec les moins de 16 ans du Paris FC :

 

« L’Inter me repère. Je pars en Italie faire un tournoi, où je suis élu meilleur défenseur central. Dans la foulée, ils me font signer.

 

Ma mère ne connaît rien au foot, mais elle savait que c’était mon rêve. Je ne pouvais pas refuser. Elle accepte. Tout est allé très vite. Trop vite même. »

 

Un contrat semi-pro de trois ans, avec un salaire mensuel un peu au-dessus du Smic. Il passe les deux premières années en Primavera, l’équipe réserve, à parfaire sa formation et regarder s’entraîner les internationaux de l’équipe première : Adriano, Javier Zanetti, Christian Vieri...

 

« Materazzi ? Un mec vraiment cool »

 

La troisième année, il intègre le groupe pro pour la préparation estivale. Il évoque ce souvenir maintenant lointain avec un large sourire. « Il y avait toutes les stars, et Roberto Mancini, un coach sympa, qui fait attention à la progression des jeunes ». Mancini est devenu champion d’Angleterre cette saison avec Manchester City.

 

Il avoue, hilare, avoir passé pas mal de temps à se comparer « physiquement » avec les cadres du vestiaire :

 

« Tu vois Cordoba [défenseur colombien de l’Inter, Ndlr] ? Il est fort, explosif. Mais je me disais que si un joueur aussi petit de taille pouvait être titulaire, je pourrais l’être aussi. »

 

Il n’est pas vraiment impressionné. « Je savais qu’en travaillant comme je le faisais, je serai au niveau ». Tout de même, certains joueurs le marquent, comme l’ancien international italien Marco Materazzi. A l’époque, Materazzi n’a pas encore pris un coup de boule de Zidane en finale de la Coupe du monde :

 

« Marco ? Un mec cool. Vraiment. On jouait à la Playstation ensemble. Il est tellement à l’aise et disponible qu’il me mettait mal à l’aise. »

 

« Une rétrogradation d’un mois ou la porte. J’ai choisi la porte »

 

Guillaume Valmy est dans un cocon mais ne s’en rend pas compte. Il est choyé, même quand il « déconne ». Il fait l’école buissionière, sort en boîte les veilles de matches. Comme les grands :

 

« L’Inter tenait vraiment à moi. Des jeunes étaient punis pour ce genre d’écarts. Ils étaient exclus temporairement. Pour moi, ils passaient régulièrement l’éponge ou se contentaient d’amende. Mais j’avais trop tiré sur la corde. »

 

Septembre 2005, tandis qu’il s’entraîne avec la Primavera avant un match important, il chambre l’un de ses coéquipiers. Cette fois, le coach ne laisse pas passer. Il est convoqué dans le bureau des dirigeants :

 

« Ils voulaient me donner une leçon pour tous mes écarts. C’est normal, ils avaient peur que d’autres jeunes prennent exemple sur moi. Jusqu’ici, j’avais l’immunité.

 

Ils m’ont dit de choisir : un mois avec les moins de 18 ans, une rétrogradation quoi, ou bien la porte. Tout le monde aurait opté pour la première option. J’ai pris la seconde. La porte. »

 

Il résume :

 

« J’ai quitté l’un des meilleurs clubs du monde alors que les choses étaient très bien engagées pour moi. J’aurais signé pro, j’étais au niveau. »

 

Il s’interrompt et enchaîne par un autre souvenir. Une « bêtise de jeunesse » encore, cette fois en équipe nationale :

 

« Si je n’ai pas joué l’Euro des - 17 ans en 2004, c’est aussi pour un problème de comportement. Celui que Ben Arfa, Benzema, Nasri, l’équipe de France d’aujourd’hui en fait, a remporté. »

 

Convoqué pour une série de trois matches amicaux en équipe de France, il n’en jouera qu’un seul. Il se vexe. A la fin du rassemblement, de retour à Paris, il s’en va dans son coin, sans saluer personne :

 

« A partir de là, je n’ai pas eu d’autre chance. Je n’ai plus jamais été convoqué. Quand tu es jeune, tu as parfois du mal à dissimuler tes émotions. Tu veux tout et tout de suite. »

 

« Il ne suffit pas de bien jouer au foot pour percer »

 

Après l’Inter, c’est la traversée du désert. Guillaume Valmy est plein de certitudes, se dit qu’il percera ailleurs. Son agent lui parle de l’intérêt de Manchester United, Trévise et Parme.

 

Seulement, le timing de son caprice n’est pas bon. La période des transferts est close quand il plaque l’Inter. Il doit attendre janvier 2006 pour s’engager avec le club de Trévise, alors en première division italienne.

 

Après des mois d’inactivité, il accumule les séances de travail pour revenir au top. Il est loin du luxe intériste, dans une équipe aux moyens modestes. Il accuse le coup :

 

« J’ai eu un parcours à l’envers. Si j’avais connu Trévise, j’aurais mesuré la chance de signer à l’Inter. »

 

A la fin de la saison, il craque. Ses moments de solitude le minent :

 

« J’ai dit aux dirigeants de Trévise que j’avais besoin de rentrer à Paris. Que dans la tête, ça ne suivait pas. En fait, j’avais besoin de ma famille. Je n’en pouvais plus de l’éloignement.

 

Ce que je regrette, c’est de ne pas avoir eu l’équilibre, le soutien que peuvent t’apporter tes proches quand tu doutes, tu craques, tu déconnes. Parce qu’il ne suffit pas de bien jouer au football pour percer. Depuis, je travaille dur pour avoir une seconde chance. »

 

Sa réputation le poursuit jusqu’en Roumanie

 

De retour à Paris, il perd son temps et ses économies. Aucun club ne se manifeste. Il prend conscience qu’il s’est éloigné du football. ll ne s’entraîne plus et doit assumer ce qui commence à prendre les contours d’un échec.

 

« Quand j’ouvre les yeux, je comprends que j’ai fait une année blanche. C’est du suicide pour un jeune footballeur qui aspire à jouer au haut niveau.

 

Tu sais au fond de toi que tout n’est pas fini car tu as les qualités, la volonté. Mais la solitude d’un footballeur au chômage, qui joue sa peau sur un essai, c’est difficile à assumer parfois. »

 

Son CV l’aide à faire des essais ici et là. Il a aussi gardé des contacts. Les gens se souviennent de lui. Mais ça ne fonctionne pas, « pour des raisons extrasportives le plus souvent ».

 

« J’ai passé quinze jours en Roumanie en 2009, au FC Cluj. L’essai se passe bien. Mais quelqu’un passe un coup de fil au coach pour lui dire que j’étais un garçon qui pouvait claquer la porte du jour au lendemain. C’était fini. »

 

« Chacun est fait pour quelque chose. Moi, c’est le foot »

 

Pour vivre, il enchaîne les petits boulots. Plongeur, éboueur, brancardier.

 

« Là, tu comprends ce qu’est la vraie vie et le chemin qu’il faut parcourir pour réaliser un rêve. C’était bizarre pour moi de travailler, de prendre un autre rythme. J’étais conditionné pour les entraînements, les matches, la compétition. Mon corps aussi. »

 

Un ami parle de lui au Racing Levallois, qui évolue en CFA2 [la cinquième division, Ndlr]. Il signe en janvier dernier. Sans hésiter. Une main tendue, qu’il attendait pour se refaire :

 

« Chacun est fait pour quelque chose. Moi c’est le foot. J’ai besoin de ça. Je ne reviendrai pas au top niveau tout de suite, mais j’y arriverai. On devient quelqu’un d’autre quand on apprend la valeur des choses. »

 

Il vise le National [3e division Ndlr] ou la réserve d’un club pro la saison prochaine. « Humblement, en attendant de revenir au top de ma forme ».

 

Source: Rue89

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Il Principe62, on peut pas dire qu'il a été con mais plutôt qu'il a fait des erreurs de jeunesses qui l'ont dévié de son chemin. Si tu as lu jusqu'au tu comprends qu'il a changé de mentalité et le football c'est 30% dans les jambes 70% dans la tête sauf pour les joueurs dotés d'un talent monstrueux.

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Il est pas con, il a surtout manqué d'entourage et d'encadrement, c'est facile quand on est jeune de faire ce genre d'erreurs. Après si t'as pas la famille autour pour te faire redescendre sur terre, tu le paies :nikel:

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Si on couple à ça le fait qu'un bon nombre de ces jeunes doivent déjà avoir un ego sur-dimensionné... Les mecs sont dans leur microcosme. Si tu n'as personne pour te permettre de garder un pied sur terre, c'est dur.

 

En claquant la porte, il s'est dit qu'on le rependrai n'importe où vue le niveau qui devait être le sien.

 

Cela étant, c'est tout de même bien de voir comme il a pris du recul là-dessus et su se remettre en question.

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