Gianfelice Facchetti : "Ligue Marotta et Calciopoli, certains ont essayé discréditer l'Inter"

Gianfelice Facchetti se réjouit de la victoire de l'Inter au Scudetto. Voici la longue interview donnée par le fils de Giacinto :

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"C'est quelque chose dont nous rêvions tous en tant que supporters. Il ne fallait pas perdre la lucidité parce qu'il y aurait eu d'autres occasions mais les garçons sont arrivés concentrés au rendez-vous. C'était la fin idéale d'un triomphe."

Gianfelice, qu'est-ce que cela signifie pour un supporter de l'Inter de pouvoir remporter le deuxième Scudetto étoilé dans le derby ?
 

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"Bien sûr, c'est quelque chose dont nous rêvions tous en tant que supporters. Ce n'était pas facile, on pouvait tomber dans le piège d'en faire une obsession, parce qu'avec une défaite, tout le monde aurait essayé de minimiser la progression de l'équipe, qui, au contraire, a été très linéaire et continue. C'était vraiment une saison incroyable et se laisser emporter par la frénésie était une erreur qui pouvait se produire. Chacun a ses propres motivations, nous l'avons vu avec Cagliari. Mais dans un derby prestigieux comme celui de Milan, personne ne manque de motivation. Pas même Milan. Nous n'avons pas eu besoin de perdre notre lucidité parce qu'il y aurait eu d'autres occasions, mais les garçons sont arrivés concentrés au rendez-vous. C'est la fin d'un triomphe."

On parle depuis le début de l'année de la Ligue Marotta face à une équipe forte : en tant qu'Interiste, cela vous gêne-t-il ou vous réjouit-il ?
 

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"J'ai vraiment apprécié mon équipe et je dois dire que j'ai vu beaucoup de performances de haut niveau. Une croissance continue née du travail des trois dernières années, parce que l'Inter a fait un parcours vraiment remarquable. J'étais présent lors du dernier match de l'année, lorsque le Scudetto a été remporté par Milan, et je me souviens des larmes de Lautaro, de Dimarco, de nombreux joueurs et de la déception de tout un peuple qui s'était rallié à l'équipe. À partir de là, les garçons sont repartis avec une détermination encore plus grande et l'année dernière, en Ligue des champions, ils ont fait quelque chose d'incroyable, bien qu'ils aient manqué la victoire en finale : l'équipe a transformé cette déception en quelque chose de constructif et cette année, ils l'ont fait avec une déclaration d'intention très claire en championnat dès le début, ils ne voulaient pas perdre de terrain et ils n'ont jamais abandonné. Honnêtement, ce que les autres disent de nous arrive à 100 et part à 1000."

La discussion sur le Scudetto numéro 14, celui de la saison 2005-2006, a déjà commencé... le débat sur le football en Italie est au point mort depuis des années autour du Calciopoli.
 

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"Non, pas tout le monde. Je dirais qu'il y a des gens qui restent immobiles, mais c'est toujours un prétexte pour s'éloigner du mérite et reconnaître les vainqueurs. Au cours de la saison, il y a eu un certain type de narration qui avait pour seul objectif de détourner le regard de la reconnaissance des mérites de l'Inter, du travail d'Inzaghi et de ce qu'il a fait, avec des arguments qui ont changé au fil du temps. Quand ceux-ci sont dépassés et ne résistent plus à l'épreuve des faits, c'est la dernière carte qu'il vous reste à jouer. Cela me fait sourire parce que lorsque l'Inter a remporté la Ligue des champions en 2010, l'un des éléments qui a été brandi pour enlever de la valeur à cette victoire était le fait qu'il n'y avait pas d'Italiens. Aujourd'hui, je pense que l'Inter est l'un de ceux qui donnent le plus de joueurs à l'équipe nationale, mais ce n'est plus une valeur. Cette affaire est la preuve que lorsqu'on veut attaquer, créer la polémique, si c'est le seul objectif, on attaque tout. Au cours de l'année, les prétextes ont été nombreux et ont été battus par les chiffres, car les statistiques de l'Inter sont impressionnantes et on ne peut pas nier ce que fait cette équipe. Nous allons plutôt nous en tenir à 2006 ou peut-être au Scudetto du passé. Une excuse et un prétexte pour dévaloriser les victoires des adversaires parce qu'il y a une mauvaise culture sportive : il suffirait de dire "bravo, vous avez gagné, félicitations". Stop, stop, fin des discours. Même le journalisme sportif s'est beaucoup aplati là-dessus et ce n'est pas beau à voir".

La façon dont l'Inter a joué cette année était vraiment amusante : est-ce la "plus belle", d'un point de vue esthétique, dont vous vous souvenez ou en avez-vous d'autres à l'esprit ?
 

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"Je suis convaincu que les comparaisons entre des équipes de différentes époques sont toujours quelque peu limitées, avant tout par la perception que l'on a. Bien sûr, c'est une belle équipe de l'Inter, mais nous n'avons pas tendance à nous distinguer par notre sens historique, nous sommes plutôt enclins à idéaliser ce que nous avons sous les yeux. Évidemment, ce que je sais de la Grande Inter vient des récits de mon père, des livres et des films, mais le football est une chose dont les émotions sont en partie racontées à travers ces choses, il faut le vivre en direct et de près pour pouvoir en parler en toute connaissance de cause. En tout cas, cet Inter, même comparé à ceux que j'ai vu gagner, comme ceux de Trap, de Mancini ou de Mourinho, joue certainement très bien et, à la différence de ceux que nous avons mentionnés, a comme marque de fabrique avant tout le fait d'avoir le collectif comme valeur fondatrice. Elle avait peut-être moins sur le papier en termes d'individus mais une grande force d'équipe. Au départ, on ne nous prédisait pas la victoire, mais cette équipe a défié les pronostics en misant beaucoup sur le collectif, tant du point de vue de la construction de l'équipe que du système de jeu. Même en termes de marché, nous n'avons pas dépensé beaucoup, je pense que Milan a dépensé beaucoup plus que nous ; la Juve n'a pas beaucoup changé mais elle possède de nombreux joueurs de valeur des années précédentes et il y avait le champion d'Italie en titre, Naples, à battre. Le fait de partir avec un peu de retard dans les pronostics donne une autre valeur à la victoire, parce qu'elle a été obtenue avec une équipe construite différemment que d'habitude et sans pouvoir dépenser beaucoup d'argent. Cela rend peut-être cette année encore plus unique".

En parlant d'originalité, il y a un moment de la saison dont le supporter de l'Inter se souviendra plus que les autres.
 

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"La victoire dans le derby à l'aller a été sensationnelle par ses proportions et la manière dont elle s'est déroulée. C'était un bon prologue. Ensuite, à mon avis, la phase la plus délicate a été celle entre Vérone et la Juventus, avec la Super Coupe d'Arabie entre les deux et les matches de Florence et de Rome : à ce moment-là, l'Inter a joué beaucoup de matches et certains ont été très difficiles, mais ce fut aussi un viatique retentissant parce qu'elle les a pratiquement tous remportés. Si je devais choisir, je dirais donc cette partie de l'année".

Y a-t-il un joueur, plus que d'autres, qui représente l'Interisme au sens le plus pur du terme ?
 

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"Il me semble que cette équipe n'a pas de problème de leaders, car de nombreux joueurs, en plus d'être des Interisti, ressentent fortement la valeur du club et du blason qu'ils portent. Dimarco est évident, Lautaro, depuis qu'il porte le brassard, a montré encore plus à quel point il tient au maillot des Nerazzurri, et puis je pense à Bastoni, Barella, Darmian... le collectif, comme je l'ai déjà dit. Je pense qu'il est injuste d'en choisir un seul. Je sens vraiment qu'il y a un bon lien entre le monde de l'Inter et tout l'environnement, de toute l'équipe et de l'entraîneur".

®Thomas 'Ma3stAr' Di Nella - Internazionale.fr