Ronaldinho joueur de l'année FIFA

Maxinho · 20 décembre 2005

Tout simplement magique

Considéré par beaucoup comme le meilleur joueur actuel de la planète, Ronaldinho a été récompensé de ses exploits lundi soir en étant désigné joueur de l’année par la FIFA. Une nouvelle reconnaissance individuelle quelques semaines après le Ballon d’Or.

La scène est récente. A peine quelques semaines. Mais elle symbolise à elle seule le phénomène Ronaldinho. Double buteur sur la pelouse du Real Madrid, le Brésilien quitte ses partenaires à quelques minutes de la fin de la rencontre. Les travées de Santiago-Bernabeu grondent l’espace d’une seconde. A peine le temps pour se lever et applaudir la sortie du numéro dix barcelonais. Une ovation à vous donner le frisson. Un doux mélange d’admiration et d’émerveillement devant le talent inégalable de ce gamin issu des favelas de Porto Alegre. Ronaldinho ne cherchera d’ailleurs pas à cacher son émotion quelques minutes plus tard devant la presse espagnole. Conscient d’avoir vécu un moment rare.

La trajectoire du jeune Ronaldo De Assis Moreira est tout aussi exceptionnelle. Elle débute le 21 mars 1980 dans un Brésil encore marqué par les exploits de Pelé. Le roi a pris sa retraite depuis un peu moins de trois ans quand son futur successeur voit le jour. Un papa soudeur qui pratique le football au niveau amateur et qui travaille également comme gardien au parking du Gremio Porto Alegre, un grand frère promis à une belle carrière : le jeune Ronnie baigne très vite dans l’univers du ballon rond. Mais son insouciance de l’époque est rapidement balayée par le décès accidentel de son père. Il intègre malgré tout le centre de formation du Gremio. Et devient rapidement le seul espoir de la famille, son frère se blessant à un genou.

Déjà Ballon d'Or

Qu’importe, Ronnie possède suffisamment de talent pour deux. Peut-être même pour trois ou quatre. Son ascension dans les différentes équipes du Gremio ne laisse d’ailleurs planer aucun doute sur le génie qui habite ce dribbleur hors norme. Un dribbleur qui s’exerce chaque jour chez lui avec les meubles ou son chien comme adversaires. A 17 ans, il remporte avec la sélection auriverde le titre de champion du monde cadet. La compétition se déroulait en Egypte et le PSV Eindhoven est le premier grand club européen à repérer Ronaldinho. Une offre de 7 M€ est même adressée aux dirigeants de Porto Alegre. Mais sans succès.

Le club brésilien n’aura pas à le regretter. Un an plus tard, Ronnie débute avec l’équipe première et ne tarde pas à affoler les défenses adverses. Son palmarès va grandir en même temps que sa notoriété naissante et les portes de la Seleçao s’ouvrent à lui lors de la Copa America 1999. Buteur pour son premier match contre le Venezuela, le jeune Ronaldo De Assis Moreira remporte la compétition avec le Brésil et disputera quelques mois plus tard la finale de la Coupe des Confédérations. Epreuve qui le sacrera meilleur joueur et meilleur buteur de la compétition. Son départ vers l’Europe devient alors inéluctable et après une tentative de Leeds, c’est finalement le PSG qui remporte le gros lot deux ans plus tard. Au terme de six mois de négociations et de litiges juridiques.

S’il ne remporte aucun titre avec le club parisien, Ronaldinho va poursuivre son apprentissage pendant ses deux années françaises. C’est surtout à cette époque qu’il accède au statut de star internationale. Les plus grands clubs lui font les yeux doux et il s’installe sur le toit du monde en remportant le Mondial 2002. Un an plus tard, le PSG est devenu trop étroit pour ce joueur au talent débordant et c’est Barcelone, en lutte avec Manchester United, qui lui offre une nouvelle aire de jeu. Depuis deux saisons, Ronnie ne se fait donc pas prier pour s’amuser. Car dans le fond, tout cela n’est qu’un simple amusement pour lui. Un amusement qui lui avait déjà permis d’être élu meilleur joueur de la FIFA en 2004 et Ballon d’Or 2005. Aujourd’hui, c’est une nouvelle fois le prix de la FIFA qui vient récompenser un joueur unique. Bien parti pour régner pendant dix ans sur la planète football. Et dans le fond, qui s’en plaindra ?

source : football365.fr