Inter - Chelsea : Un match à multiples enjeux.

ath · 22 février 2010

(Si ce topic n'a pas sa place ici, je vous prie de m'en excuser. Je ne souhaitais pas polluer le topic "Champion's League". Si les modérateurs estiment que mon topic n'a pas lieu d'être et qu'ils expriment le désir de le supprimer, je leur serais gré de m'en tenir informé afin que je puisse en faire une copie au préalable).

Le mercredi 24 février, à 20h45, se tiendra au Stade de San Siro l'un des matches les plus importants de l'histoire de l'Inter Milan. Après plusieurs années de disette sur le plan européen, l'Internazionale nourrit d'ambitieux espoirs pour cette Champions League version 2009/2010 avant de recevoir l'actuel leader de Premier League Chelsea. Initiée avec Roberto Mancini et pérenissée par José Mourinho, cette dynastie Intériste - qui nacquit en 2005 - a enchainé les succès sur le plan national en collectionnant tous les titres susceptibles d'être gagnés (quatre championnats, deux coupes d'Italie, trois supercoupes d'Italie), et comme la gourmandise est un pêché mignon propre à l'homme, les dirigeants, joueurs et fans n'attendent désormais qu'une chose : l'apothéose incarnée par la fameuse "Coupe aux Grandes Oreilles".

Si les années précédentes ont vues l'Inter Milan accumuler les déceptions, allant même jusqu'à centraliser les critiques de l'ensemble de la Botte, c'est pour une raison simple : Le fond de jeu était insuffisant, l'effectif ne permettait pas de lutter avec les cadors de la compétition et le mental de l'équipe n'avait rien de rassurant.

Fort heureusement, et même si bon nombre de personnes n'ont pas remarqué cette mutation, l'apport d'un technicien aussi expérimenté que José Mourinho a contribué à gommer ces carences entrevues les années antérieures. Le schéma de jeu est clair, basé sur une alternance jeu court dans de petits espaces et jeu long avec des attaquants capables d'avaler les largeurs défensives, un effectif monstrueux où chaque poste (ou presque) est doublé sans nuire aucunement à la qualité d'ensemble et une force mentale récemment encensée et terriblement importante dans les moments dits clés d'un match. Un renouveau psyhologique qui n'est pas étranger à José Mourinho, qui a su façonner son groupe à son image : un brin provocateur, mais terriblement talentueux.

Nous n'allons pas revenir sur l'énorme apport de l'entraîneur portugais, nous en avons longuement débattus dans un autre topic il y'a de cela quelques jours. Toutefois, nul doute que l'avenir du "Special One" est intimement lié au parcours de l'équipe en Champions League.

L'Inter Milan a toujours été un club décrié et raillé. "Losers", "anti-italiens", "sous-fifre du vrai Milan AC", etc. sont autant de quolibets adressés à l'encontre du club. Il y'a de cela quelques années, le club était déjà moqué et faisait l'objet d'une véritable conspiration destinée à rabaisser cette équipe abonnée aux déceptions, conspiration menée par la Juventus et le Milan AC qui - pour leur part - trustaient les titres dans les conditions que l'on connait et sur lesquelles il est inutile de revenir. Sauf que depuis quelques années, la donne a changé. L'Inter gagne, domine, ridiculise ses adversaires. L'Inter est (re)devenu le meilleur club d'Italie et semble bien parti pour marquer l'histoire de la Série A en enfantant une dynastie comme on en a rarement vues. Et cette domination quasi-hégémonique a ravivé la haine de nos "rivaux", qui - plutôt que de se pencher sur le cas de leurs clubs respectifs qui patinent derrière l'Inter - préférent tourner le dos à ces problèmes un brin plus importants et diriger leur haine, leur rage et leur frustration envers l'Inter.

Si cette conspiration s'arrêtait au stade des simples "rivaux", nous ne trouverions rien à en redire. Nous pourrions à la limite déplorer ces comportements infantiles qui engendrent des affrontements et des tensions quasi-quotidiennes dans le monde du foot. Phénomène dont le football (notamment le foot italien) se serait bien passé. Car par exemple, si la Juventus ne détestait pas autant l'Inter, il ne fait aucun doute que Balotelli n'aurait pas été la cible de tant de remarques racistes. J'irai même jusqu'à dire que si le jeune attaquant Italien n'avait pas été un joueur de l'Inter, il aurait été convoqué en Nazionale et canonisé en tant que "porte-drapeau de la future génération de surdoués Italiens". Et après, on ose nous "reprocher" le fait que l'Inter ne donne pas ses chances aux joueurs d'origines italiennes. Lorsque l'on constate le traitement dont bénéficie un des notres, effectivement ça ne donne pas envie de lancer de jeunes italiens. Tout cela m'amène à parler du principal reproche que les "autres" nous adressent : La manie qu'a l'Inter a tourné le dos aux joueurs italiens. Mais je vous le demande, moi. Je vous le demande et j'aimerais obtenir une réponse claire, nette, sans détour : Y'a-t-il, à l'heure actuelle, un numéro 10 Italien de disponible et qui serait plus performant que Sneijder ? Y'a-t-il à l'heure actuelle, en Série A, un attaquant italien qui est plus décisif que Milito ? Y'a-t-il une paire de milieux défensifs italienne qui soient plus efficace que Cambiasso et Zanetti ? Je veux bien recruter italien, mais encore faudrait-il que les joueurs aient le niveau pour jouer à l'Inter. C'est fini le temps où on recrutait n'importe comment, à "la rumeur", pour faire plaisir aux vieux reac' qui "regrettent" l'époque où l'équipe était composée de joueurs italiens. L'Inter a tutoyé le sommet, par conséquent il lui faut ce qui se fait de mieux, et je suis désolé de vous le dire mais en l'état actuel de la situation, NUL joueur italien ne dispose du talent de Sneijder, de Milito ou de Julio cesar (pour ne citer que ceux-là).

Mais pour en revenir à mon propos de départ, si nous étions uniquement confrontés à nos rivaux et à la bêtise de leurs supporters, c'aurait été de bonne guerre. Infantile, mais "normal" (quel dommage d'en arriver à qualifier ce comportement de "normal" ...). Mais depuis le début de la saison, il semblerait que nous devions lutter contre les grandes instances du football également. En faisant l'objet d'innombrables critiques, décisions litigieuses et de sanctions en tout genre, c'est l'ensemble de la Lega - épaulée par la majorité de la presse - qui cherche à déstabiliser l'équipe qui se retranche de plus en plus dans son "antre". C'est simple, à l'heure actuelle, si l'on excepte les supporters interistes et bon nombre de "spécialistes" du football étranger, l'Inter Milan ne dispose d'absolument aucun soutien, aucune manifestation de sympathie. Mourinho est détesté, le club est conspué, par conséquent tous les moyens sont bons pour fissurer la solidarité naissante. De là à parler de "complot", il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas. Mais l'air est de plus en plus irrespirable ...

C'est donc dans cette ambiance délétere que l'Inter aborde son 8ème de finale de la LDC. Pas le meilleur des contexte, me ferez-vous justement remarquer. Soit. Mais cette adversité va souder le groupe, va cristalliser les espoirs des supporters que j'invite à ne plus se disperser. J'enjoins tous les fans de l'Inter qui me liront à ne plus perdre de temps à pallabrer avec des rivaux qui ne souhaitent qu'une chose, nous voir chuter. J'invite tous les tiffosos à se soutenir, s'entraider et à afficher un soutien sans faille au club de notre Coeur, celui avec lequel nous avons grandis. Et d'être derrière notre entraîneur et la totalité de l'effectif (j'insiste sur la totalité).

Nous allons jouer un match décisif, car nous sommes en mesure de prouver à l'Italie entière ce que nous valons. Chelsea est une équipe très forte, mais c'est un favori par défaut. Le football anglais est en net déclin cette saison, Manchester ne repose que sur un homme (Rooney), Arsenal, Porto et Bordeaux sont trop fragiles pour espérer une victoire, Le Real peine à se construire un collectif et Barcelone bégaie son football. Chelsea est - dans ce contexte - l'équipe la plus régulière, ce qui la consacre équipe favorite. Mais comme je le disais, c'est un choix par défaut.

Alors, je concluerai là-dessus. Mercredi, à 23h00, nous saurons si l'Inter a tourné une page de son histoire. Nous saurons enfin si l'Inter de Mourinho a réussie son pari : gagner dans l'adversité. J'espère que l'Inter s'imposera et qu'elle réussira à faire taire les mauvaises langues sur ses capacités au niveau européen. Je me fiche de leur respect, qu'on leur fasse une place au coéfficient UEFA ou que nous leur prouvions quelque chose. Nous n'avons rien à leur démontrer, la seule chose que l'Inter doit, c'est la motivation. Et elle ne le doit que dans le cadre d'un respect qu'elle nourrit envers elle-même et envers ses supporters. Et quant à nous, tiffosos, quelque soit le résultat de mercredi - satisfaisant ou décevant - nous resterons à jamais interistes car l'opiniatreté affichée par le reste de l'Italie du foot pour faire imploser le club ne fait que renforcer l'amour que nous lui portons.

Dai Inter, daignez expliquer sur le terrain à ces "messieurs" les valeurs d'un tel Club.

Ath.