Le mot qu'il ne fallait pas prononcer mais qui était sur toutes les lèvres : turn-over. Après un mois chargé contre le Milan, Barcelone et la Lazio, et avant un mois tout aussi chargé contre Barcelone, Tottenham, Rome, Juventus et le PSV, il y a ce match contre le Genoa.
Le challenge mental : poursuivre une série de victoires
Hier, le Napoli a envoyé un signal fort à l'Inter en gagnant 5 à 1, il dissuade toute équipe de chercher à le concurrencer et soigne sa différence de but. L'Inter se devait de réagir en gagnant au moins avec 2 buts d'écart pour rester à sa position au classement.
Avant ce match, l’Inter restait sur une série de 6 victoires consécutives en Serie A, et plus particulièrement sur une victoire 3 à 0 contre la Lazio en démontrant une domination exemplaire. Luciano Spalletti était dans l'obligation de profiter de ce match pour faire tourner son effectif et l'équipe se trouvait face à un challenge mental : que les remplaçants fassent aussi bien que le 11 habituel.
Ainsi, au départ du match, on trouvait sur le banc des noms tels qu'Icardi, Keita Balde, Nainggolan, Vrsaljko ou Asamoah. Et sur le terrain, des noms que nous n'avons pas souvent vu évoluer cette année comme Lautaro Martinez, Joao Mario, Gagliardini ou Dalbert.
C'est l'histoire d'une charnière défensive...
Nous pourrions commencer ce résumé par le festival de buts, mais ce serait oublier le travail fantastique des défenseurs de l'Inter aujourd'hui. Si l'Inter n'a encaissé que 6 buts depuis le début de la saison, en faisant d'elle la meilleure défense de Serie A, c'est avant tout grâce à ses colosses défensifs.
Aujourd'hui encore, Milan Skriniar et De Vrij ont assuré les arrières de leur équipe avec brio, ne concédant aucun but et avortant un nombre incalculables d'actions adverses. Ils se sont même payés le luxe de participer aux actions offensives, car quand on aime, on ne compte pas les kilomètres parcourus pour ces défenseurs.
... Et d'un festival de buts
Le stade Meazza n'aura pas eu à attendre longtemps pour s'extasier : dès la 14ème minute, c'est Gagliardini qui donne le ton aux 70 000 personnes présentes à San Siro. Sur une passe (?) de Joao Mario, il ouvre son compteur personnel cette saison et permet à son équipe de dominer le reste du match.
Les supporters n'auront, pour certains, pas le temps de se rasseoir. Car c'est à la 16ème minute que Mateo Politano corrige la défense adverse et crucifie Radu d'une superbe frappe en force.
Au retour des vestiaires, c'est encore une fois Gagliardini qui a sagement écouté les conseils que Spalletti a donné à Lautaro Martinez pour en faire les siens. Suite à une occasion de Perisic repoussée par Radu, son placement digne d'un Icardi des surfaces lui permet une frappe puissante et victorieuse à la 49ème minute.
Joao Mario, auteur aujourd'hui de son meilleur match sous la tunique nerazzurra, se paie le luxe d'un superbe but du pied gauche aux abords de la surface de réparation à la 90ème minute. Il célèbrera son but avec ses coéquipiers, les tifosi et avec Dieu, qu'il remercie. Tout le monde peut aujourd'hui croire au Dieu de Joao Mario qui réalise une résurrection digne des récits bibliques. Espérons que ce dernier vive après 33 ans...
Entré quelques minutes plus tôt, encore convalescent, Radja Nainggolan enterre définitivement le Genoa à la 93ème minute sur un service de... Joao Mario. Nainggolan ne devait venir sur le terrain que pour retrouver quelques sensations avant le match contre Barcelone. Qu'à cela ne tienne, le Ninja avait à coeur de démontrer qu'il n'est pas qu'un alcoolique.
Quelles incidences sur l'équipe ?
Spalletti évoque souvent son équipe comme un groupe, où tout le monde est interchangeable. Force est de constater que ce match lui donne raison. Mais cela le place dans une situation délicate sur certains sujets :
- L'excellente prestation de Dalbert ne devrait-elle pas remettre en cause Asamoah et ses derniers matchs hasardeux ?
- La forme actuelle de Gagliardini ne devrait-elle pas lui permettre de jouer plus souvent ?
- Joao Mario mérite-t-il une place de titulaire ?
- Lautaro Martinez est-il prêt à la Serie A de haut niveau ?
Qui est indispensable, qui ne l'est pas ?
Répétons-le : tout le monde est interchangeable dans l'Inter de Spalletti. Cependant, si le coach remplace tout le monde, il y en a un qui n'est jamais remplacé : Epic Brozovic. Auteur d'un match de très haut niveau, notre métronome montre sa capacité à dicter le jeu de l'Inter, à la baguette. Brozovic, ce monstre estampillé Spalletti, nous rend dépendant de lui et de sa forme.
Mais s'il y en a un dont nous pensions tous être dépendants, c'est bien Icardi. Qui aurait pensé que l'Inter puisse mettre 5 pions à une brave équipe du Genoa sans son capitaine et meilleur buteur ? Il s'agit là d'une grande victoire pour l'Inter de Spalletti et pour le groupe de manière générale.
Tout le monde peut avoir sa place dans cette Inter, il faut le démontrer à l'entraînement et sur le terrain. Et vous, quels enseignements tirez-vous de ce match complètement fou ?
Commentaires recommandés
Rejoindre la conversation
Vous pouvez commenter maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous possédez un compte, connectez-vous.