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Guillermo

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  • 2 mois plus tard...
  • 2 mois plus tard...

Laurent Fournier et Bernard Casoni sur le PSG-OM de 1992

Voici les principaux extraits d'une interview publiée dans FF de ce mois de Laurent Fournier et Bernard Casoni évoquant ce PSG-OM pas comme les autres disputé le 18 décembre 1992, remporté par les Olympiens (0-1, but de Boksic) et plus proche du pugilat que d'un éloge à la technique.

 

Si nous vous disons : "On va leur marcher dessus..."

Laurent Fournier : La déclaration d'Artur Jorge (coach du Paris-SG) avant le match...

Bernard Casoni : Je ne sais pas comment ils l'avaient perçue de leur côté. (Sourire.)

L.F. : Il ne fallait pas dire ça ! Je ne pense pas que ce soit l'élément déclencheur de ce qui s'est passé sur le terrain, mais il aurait plutôt fallu calmer les choses, essayer de les endormir.

B.C. : Je pense qu'il a voulu vous piquer, vous pousser à vous rapprocher de notre niveau.

L.F. : Mais nous avions des éléments capables de faire la différence autrement dans notre équipe. Dès que j'ai vu ça, j'ai dit à ma femme : "Nous sommes morts." Attendez, je les avais côtoyés, les Casoni, Boli, Angloma... Nous ne pouvions pas rivaliser sur cet aspect-là.

À l'époque, le PSG nourrissait-il une forme de complexe envers cet Olympique de Marseille ultra-dominateur ?

L.F. : C'est normal. Certains pourraient mal le prendre, mais moi je vois plus ce complexe comme de l'admiration par rapport à ce que l'OM avait accompli. Si tu veux apprendre, il faut avoir cela, même s'il y a aussi la volonté de se confronter à ce club. Ce que j'ai réussi au PSG, c'est grâce à mon passage à l'OM. J'ai énormément appris et, au départ, je ne jouais pas !

B.C. : Pendant six mois, Goethals (l'entraîneur de 1991 à 1993) l'appelait "chose" ! Après, il a commencé à l'appeler "Fournier", puis "Lolo". Je te prends toujours en exemple parce que tu fermais ta gueule, tu bossais, tu jouais même avec l'équipe réserve du club... Tu n'as jamais rien lâché et, une fois que tu as eu l'opportunité de jouer, tu l'as saisie.

Où en était la rivalité entre Paris et Marseille avant ce match ?

B.C. : Ça a été monté... Avant ce match, il n'y avait rien de spécial, vraiment.

L.F. : Quand je jouais à l'OM, le rival était Bordeaux ! C'était la haine entre Tapie et Claude Bez (le président de 1978 à 1991). Il n'y avait pas ce sentiment envers le PSG.

B.C. : Quand Bez était là, Tapie se concentrait sur lui. Ensuite, il a eu besoin d'une nouvelle rivalité, de piment. Mais nous, nous ne nous préoccupions pas de ça.

L.F. : Il avait aussi besoin de faire monter la sauce, pour vendre les droits télé...

B.C. : Et il savait nous titiller aussi, appuyer sur les bons boutons.

Lesquels ?

B.C. : En nous montrant les déclarations de certains Parisiens. "Ils veulent la guerre, que faisons-nous ?" Il n'avait pas besoin d'en dire davantage. Plus généralement, il savait booster ses joueurs. Il te parlait dix à quinze minutes et tu montais aux arbres. Il te faisait croire que tu étais le meilleur. Il nous a décomplexés, en répétant que nous étions capables de rivaliser avec des joueurs comme ceux de Milan.

L.F. : Après, il pouvait aussi t'appeler en pleine nuit et là, soit il t'encensait, soit il te démolissait !

Même si Bernard Lama avait traité les Marseillais de "voyous" après ce match...

B.C. : Il avait du ressentiment contre nous. Il ne nous aimait pas et je n'ai jamais compris pourquoi. Je pense qu'il était un peu jaloux de nous car, en équipe de France, je ne l'ai jamais senti... Il était un peu en décalage avec le groupe.

L.F. : Bernard, il était à part dans sa façon de vivre et de penser. Un peu différent. Comme tous les gardiens finalement.

B.C. : Chez les Bleus, il pensait que les Marseillais faisaient bande à part. Alors que pas du tout ! Nous étions neuf, nous avions nos habitudes mais le clan marseillais, ça n'existait pas !

L.F. : Moi, les Marseillais, je les connaissais, j'avais vécu plein de choses avec eux, je ne comprenais pas que les gens parlent de cette prétendue mauvaise ambiance en sélection. Ça me vexait parce que c'était des mecs bien d'un côté et de l'autre. Je ne pigeais pas que certains essayent de diviser, de créer des guerres Ginola, Papin, Cantona... À tel point que ça me gonflait d'aller en sélection à cause de ce que les gens racontaient.

B.C. : Tout le monde était le bienvenu. Il n'y avait aucun souci avec les Auxerrois Christophe Cocard, Pascal Vahirua... Nous avions nos habitudes quand nous jouions aux cartes, c'est tout.

Ces tensions au sein des Bleus ont pu servir d'explication au fiasco des qualifications pour le Mondial 1994 ?

B.C. : Il faut arrêter avec France-Bulgarie (1-2, 17 novembre 1993). Ils ont tué Ginola, qui perd un ballon au poteau de corner, alors qu'il y a dix joueurs derrière et pas un ne récupère la balle (avant le but de Kostadinov à la 90e). Ce n'est pas lui qu'il fallait pointer du doigt. Gérard Houllier (sélectionneur) s'en est servi pour se couvrir.

L.F. : Il y avait tellement de choses dans les journaux mais il ne fallait pas y prêter attention. Peut-être que Houllier s'est dit qu'il devait essayer de calmer le truc alors que dans le groupe, ça n'a jamais pris l'ampleur décrite. En club, la rivalité était normale. Nous mettions des pains, des tacles... (Sourire.)

B.C. : Tu en mettais, nous fermions notre gueule, nous en mettions, tu fermais ta gueule ! Ce n'était pas un problème. Nous n'allions pas dire à Lolo qu'il mettait trop d'engagement ! Cette rivalité n'existait plus quand nous nous retrouvions en équipe de France.

Vingt secondes après le coup d'envoi, premier tampon, signé Laurent...

B.C. : Il déclenche les hostilités !

L.F. : J'ai fait ça moi ? (Rires.) J'étais conditionné par ce qu'il s'était dit alors que nous n'avions pas tous les ingrédients. J'étais prêt à cette confrontation parce que je connaissais les mecs d'en face mais est-ce que tous mes coéquipiers l'étaient ?

B.C. : Ce premier tacle de Lolo, c'est l'image de ce match qui me reste. Je me suis dit : "Ça y est, nous sommes dedans !"

Nous voyons au cours de cette rencontre des contacts d'une rare violence, notamment entre Laurent et Éric Di Meco, qui est pourtant un ami...

L.F. : Bah oui, mais je ne l'ai pas tué, hein !

B.C. : Je n'ai rien trouvé de choquant entre Laurent et Di Meco !

L.F. : Moi non plus. Bon, le tacle d'Éric, il est un peu méchant, quand même ! (Rires.) Je reste cinq minutes par terre, j'espère alors qu'il va être expulsé pour avoir le couloir libre. Mais après je me relève et je passe à autre chose. Et puis j'en ai mis autant ! Mais si nous faisions ça aujourd'hui...

B.C. : Aujourd'hui, c'est de la rigolade. Ils ne font que pleurer dès que tu les touches...

L.F. : Je me suis fait cette réflexion. Si Messi, Neymar et Mbappé avaient joué face à Boli, Ricardo, Roche, Colleter, Di Meco... Ils auraient fait deux matches !

Savez-vous combien de fautes ont été sifflées lors de ce PSG-OM ?

B.C. : Je crois que nous avons battu des records en la matière...

55 ! À titre de comparaison, la moyenne en Ligue 1 cette saison s'élève à 23...

B.C. : Ça joue à touche-touche aujourd'hui...

L.F. : Je ne savais pas que c'était si énorme que ça. Mais quelle équipe avait commis le plus de fautes ?

L'OM, de peu, 29 à 26.

L.F. : Je pensais à un écart plus important !

Et savez-vous quel joueur a commis le plus de fautes ?

L.F. : Di Meco !

B.C. : Pas sûr. Boli ? Jean-Jacques Eydelie ?

Un certain Laurent Fournier, avec huit au total.

B.C. : Oh putain, Lolo !

L.F. : (Faussement interloqué.) Ah bon ? C'est vrai ? Mais c'étaient seulement des fautes gentilles...

Vous apercevez-vous sur le terrain que vous dépassez certaines limites ?

B.C. : Je me rends quand même compte que ça envoie, oui. L'engagement était clairement au-dessus de la moyenne. Mais nous étions dans notre rencontre, nous avons été mis dans l'ambiance et c'est parti comme ça.

L.F. : Moi, je ne suis pas surpris, je m'y attendais à ce combat. Et, finalement, même si ça nous a desservis lors de ce match, ça nous a servi pour la suite. Avec ce PSG-OM, certains ont aussi appris à gérer l'environnement. Le club n'aurait pas atteint le niveau qu'il a atteint les saisons suivantes sans ces rendez-vous-là. L'intensité de ces rencontres contre l'Olympique de Marseille était telle que tu la répétais à l'entraînement, au quotidien, et c'est ce qui te permettait ensuite d'aller gagner contre des équipes italiennes, espagnoles... La leçon, elle est là, plutôt que de dire que c'était un match pourri.

Cette confrontation arrivait-elle trop tôt pour le Paris-SG ?

L.F. : Non, mais tu ne vas pas à la guerre avec certains...

Des noms !

L.F. : (Il éclate de rire.) Non, je n'en donnerai pas mais ce n'était simplement pas notre registre à tous. Depuis quatre jours, nous avions annoncé que nous allions "faire la guerre" et nous ne pensions plus à autre chose. Nous avons été incapables de redescendre. Nous nous en sommes très vite rendu compte après le match. Nous avons pris conscience qu'il ne fallait pas essayer de copier ce qui se faisait à l'Olympique de Marseille, à Milan ou ailleurs. Nous devions conserver notre propre identité d'équipe.

Finalement, le match s'est-il décidé avant le coup d'envoi ?

L.F. : Si tu restes concentré sur ce que tu sais faire au lieu de balancer que tu vas les écraser... Mais, ce genre d'annonce t'oblige à aller dans ce sens-là, même si ce n'est pas du tout ce que tu veux.

B.C. : Nous étions contents ! Ils venaient nous chercher sur un terrain que nous maîtrisions, surtout cette saison-là. Nous étions dans notre élément et nous voulions montrer que nous n'étions pas prêts à laisser notre place.

L.F. : La saison suivante, quand nous sommes champions, Jorge a pris la pression en ne parlant plus à la presse. Tout le monde était focalisé sur son avenir et ça nous permettait d'être plus sereins.

Comprenez-vous l'ampleur historique qu'a pris cette rencontre ?

B.C. : Nous voyions bien ce qu'il se disait dans les journaux, à la télé, que c'était une boucherie, etc. Mais bon, on nous avait titillés, nous avions répondu présents. Ils avaient voulu "faire la guerre", ça tombait bien, c'était notre job et nous l'avons faite.

L.F. : Attention, il ne faut pas caricaturer et oublier qu'ils avaient du talent aussi ! Et aussi l'expérience de la compétition, pas de la "guerre".»

Voici une vidéo du match:

Spoiler

 

 

Un vrai match des années 90 🤗

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  • Goaaal 1
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  • 2 mois plus tard...

Ça parle de De Zerbi ou même de Tudor pour le remplacer. Les deux sont de très bon choix par contre mon dieu les commentaires des marseillais. Vraiment des énormes footix comme leurs confrères parisiens. 

Modifié par Serpent-NA
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Marseille arrive quand même à attirer des coachs intéressants, qui se fondent bien dans le contexte marseillais. Et ils ne les gardent pas, il y avait déjà Villas boas maintenant sampaoli. Après si ça les amuse chaque saison de repartir de zéro et de tout reconstruire. C'est vraiment un club pas comme les autres. 

  • Goaaal 2
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Il y a 9 heures, Sylar a dit :

Pour moi le seul candidat valable pour l’OM c’est De Zerbi.

J’aimerai le lui voir, ca serait tres interessant

Nan De Zerbi je veux le garder comme successeur quand l'autre tocard de Mancini quittera la nazionale. 

  • ;-) 1
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Il y a 15 heures, Sylar a dit :

Celle-là, je l’avais pas vu venir

Oh nous les marseillais si, on savait que si sampaoli n'avait pas ses joueurs, il partirait. 

 

Comme on a pas un rond, on va se farcir des prêts qui assurera aucune stabilité.. 

Longoria fait du bon boulot mais je suis sceptique.. il devrait nous ramener l'entraîneur de l'hélas... On verra 

 

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Il y a 11 heures, GregButcher a dit :

Marseille arrive quand même à attirer des coachs intéressants, qui se fondent bien dans le contexte marseillais. Et ils ne les gardent pas, il y avait déjà Villas boas maintenant sampaoli. Après si ça les amuse chaque saison de repartir de zéro et de tout reconstruire. C'est vraiment un club pas comme les autres. 

On a prit que des coachs avec aucune stabilité. Le problème est là.

La direction c'est dit on va privilégié le caractère mais nous amène à ça ... Là il veulent un coach avec une certaine stabilité mais qui a son grain de folie, c'est important à Marseille 😏

  • Goaaal 2
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