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    Il était une fois l’Inter des Trois Allemands : Matthaus, Brehme et Klinsmann

    Ce qui suit est la traduction de « A trinity like no other, Matthaus, Brehme and Klinsmann at Inter » de Tom Scholes paru sur le site These Football Times le 3 Aout 2017.

     

    La Serie A des années fin 80 et 90

    Dans les années 1980 et 1990, il existait un championnat auquel il fallait participer si l'on voulait être considéré comme « l'élite ». La Serie A. Ce championnat où ont joué tous les meilleurs joueurs du monde, de Zico à Diego Maradona, était le plus difficile dans lequel exceller, en grande partie parce que c'était le plus tactique. Vous deviez réfléchir rapidement et utiliser vos compétences individuelles pour améliorer l’équipe dans laquelle vous jouiez.

    Certains joueurs n'étaient peut-être pas aussi doués techniquement que d'autres en Serie A, mais ils avaient tous un cerveau de footballeur ; ils savaient tous quel était le bon moment pour faire une passe, réaliser un tacle ou tirer. Pendant une grande partie de cette période, Michel Platini et Diego Maradona ont été rois, et plus tard dans cette décennie et dans les années 1990, c'est Marco van Basten aux côtés de ses compatriotes néerlandais Ruud Gullit et Frank Rijkaard qui ont fourni à Milan suffisamment de qualité pour dominer ce championnat. Le trio néerlandais, salué (et à juste titre) par de nombreux fans est une histoire que nous connaissons tous. Arrigo Sacchi, soutenu par l'argent de Silvio Berlusconi, a décidé de prendre aux Pays-Bas leurs pépites et cela a porté ses fruits en remportant plusieurs Scudetti et la Coupe d'Europe. Mais il n'y avait pas que les rouges et noirs de Milan qui s'amusaient avec leur trio choisi; l'Inter avait son propre plan.

    En 1988, l'Internazionale recrute le duo allemand Lothar Matthäus et Andreas Brehme du Bayern Munich, suivis par Jürgen Klinsmann de Stuttgart un an plus tard. L’Inter se lance dans sa propre quête pour apporter autant d'argenterie que possible. Était-ce une tentative de reproduire ce que Milan avait fait avec les Néerlandais un an auparavant ? Peut-être, mais alors que Milan avait acheté des champions sur la scène internationale, l'Inter était sur le point de les « créer ».

     

     

    Lothar Matthäus

    Le premier à franchir la porte fut Matthäus, un joueur qui est inexplicablement négligé ou mis de côté lorsqu'on parle des plus grands de tous les temps du football. Le terme « joueur polyvalent » a perdu de son sens ces dernières années, mais Matthäus est l'incarnation du joueur parfait. Il avait les capacités défensives nécessaires pour jouer un rôle de sentinelle au milieu de terrain, il pouvait rester dans sa surface et marquer sa juste part de buts et, malgré sa petite taille, il était impressionnant dans les airs. Il n’y avait rien que Matthäus ne puisse faire. Deux fois joueur allemand de l'année, Matthäus a débuté sa carrière au Borussia Mönchengladbach en 1979 et s'est fait une réputation comme l'un des meilleurs jeunes milieux de terrain non seulement en Allemagne mais dans toute l'Europe. Ses capacités étaient visibles par tous et son leadership naturel transparaissait, le rendant encore plus attachant aux entraîneurs. Ses performances pour Gladbach ont valu à Matthäus de rejoindre le géant allemand du Bayern Munich, où il ferait un prochain pas dans la catégorie des footballeurs de classe mondiale. Ses quatre années en Bavière ont été pleines de succès, remportant trois titres de Bundesliga, le DFB-Pokal et terminant deuxième de la Coupe d'Europe 1987, perdant face à Porto. Bien sûr, cela ne signifierait pas la fin de la relation entre Lothar et le Bayern, mais dès son premier passage, Matthäus a vraiment pris d'assaut la scène européenne, dégageant les attributs d'un pur leader, d'un combattant et, surtout, d'un incroyable joueur habile.

     

    Andreas Brehme

    A ses côtés, dans quelques-unes de ces équipes du Bayern Munich, se trouvait l'arrière gauche Andreas Brehme, une autre légende du jeu dont l'impact est souvent oublié. Originaire de Hambourg, Brehme a d'abord fait sa marque à Kaiserslautern, où il a disputé 154 matchs entre 1981 et 1986.  Tout comme Matthäus à Mönchengladbach, c'est là que Brehme a appris le jeu et s'est développé en tant que joueur avant de devenir un grand au Bayern. Sa polyvalence et ses capacités en tant que défenseur polyvalent étaient inégalées, étant tout aussi bon avec son pied droit qu'avec son gauche, souvent plus fort. Brehme n'était pas un joueur tape-à-l'œil, ni doté d'un rythme fulgurant, mais il réfléchissait vite et il utilisait son intelligence pour prendre le dessus sur son adversaire. Au moment où il est arrivé à l'Inter, il était déjà un international allemand chevronné, atteignant la finale de la Coupe du Monde 1986 aux côtés de Matthäus. L'Inter recrutait deux des meilleurs joueurs du monde, mais cela est presque passé inaperçu en raison du succès du contingent néerlandais de Milan. Cela n’avait pas d’importance, car les transferts étaient parfaitement chronométrés.

     

    Matthäus et Brehme : un duo dévastateur

    Au moment de l'arrivée de Matthäus et Brehme, l'Inter n'avait pas remporté le titre depuis huit ans et n'avait rien gagné au cours de sept d'entre eux. Ils avaient désespérément besoin de succès, d'autant plus que leurs rivaux les avaient dépassés dans presque tous les domaines, même parmi les joueurs vedettes. Naples avait Diego Maradona, Milan avait Ruud Gullit et Marco van Basten tandis que la Juve avait Michael Laudrup pour remplacer Michel Platini; l'Inter n'avait personne de ce standing. Matthäus, cependant, était un milieu de terrain de classe mondiale qui a galvanisé le club, sur et en dehors du terrain. Malgré leur qualité évidente, la signature de Brehme et Matthäus représentait de gros risques pour l'Inter étant donné qu'ils utilisaient deux de leurs joueurs non italiens(NB : à l’épôque, seulement trois joueurs étrangers étaient autorisés). Le club a conservé l'entraîneur légendaire Giovanni Trapattoni malgré sa cinquième place décevante la saison précédente, et cela s'est avéré être la bonne décision. Parfois, une équipe a juste besoin d’un joueur supplémentaire pour passer au niveau supérieur. Maradona l'a fait avec Naples, Johan Cruyff avec Barcelone et Matthäus avec l'Inter. Brehme a formé une incroyable unité défensive aux côtés de Walter Zenga, Giuseppe Baresi et du légendaire Giuseppe Bergomi, une ligne arrière qui n'a encaissé que 19 buts en 34 matchs de Serie A.

    Ce que Matthäus a fait au cours de cette saison était tout simplement extraordinaire. Pendant que Brehme construisait un mur défensif en bêton armé derrière, Lothar s'occupait de tout le reste, y compris de la transformation des joueurs. Avec le Bayern, il était le plus souvent utilisé comme milieu de terrain box-to-box, touche-à-tout, mais avec l'Inter, il était un héros d'action.

    Ce couple a fait ressortir le meilleur de leur entourage, en particulier d'Aldo Serena. Avant l'arrivée de Brehme et Matthäus, il n'avait marqué qu'une quarantaine de buts en quatre saisons, mais placé devant Matthäus, il a remporté le titre de Capocannoniere avec 22 buts. Serena n'était pas un mauvais attaquant, loin de là, mais lorsqu'il était associé à un joueur de la stature et capacités de Matthäus, cela l'a amené au niveau supérieur. Cela témoigne de l'influence de Matthäus et Brehme sur cette équipe de l'Inter. Ils avaient tous deux la capacité et le leadership nécessaires pour intégrer un groupe de joueurs qui avaient terminé cinquièmes  la saison précédente dans cette unité exceptionnelle avec une défense incassable et une attaque meurtrière. Sous la direction de Trapattoni, Matthäus et Brehme ont mené l'Inter à son premier titre de Serie A depuis près d'une décennie, et ils étaient sur le point d'être rejoints au Meazza par un autre de leurs compatriotes.

     

     

    Jürgen Klinsmann

    Ramón Díaz avait sans doute formé un partenariat mortel aux côtés de Serena mais Trapattoni avait les yeux rivés sur un autre attaquant, un autre Allemand. En 1988, tandis que Matthäus et Brehme soulevaient le Scudetto, Jürgen Klinsmann aidait Stuttgart à atteindre la finale de la Coupe UEFA et à remporter le prix du footballeur allemand de l'année. Il n'était pas l'attaquant le plus imposant physiquement, non, il donnait souvent l'impression qu'une rafale de vent pouvait le faire chuter du pont. Cependant, ce qui lui manquait en prouesses physiques, il le compensait largement par son intelligence et son grand sens de l'anticipation pour obtenir une chance de marquer. Klinsmann rejoindre l'Inter semblait être une étape logique dans sa carrière, laissant une équipe qui venait d'atteindre la finale de la Coupe UEFA à une équipe qui venait de remporter un Scudetto et cherchait à faire bonne impression en Coupe d'Europe. Klinsmann lui-même a joué un rôle important lors de sa première saison et a inscrit son premier but dès son deuxième match, à Bologne. Il intercepte le ballon dans sa foulée dans la surface, a simulé un tir qui a envoyé le défenseur sur son derrière et a enroulé le ballon dans la lucarne supérieure. C'était un but magnifique à voir et il montrait parfaitement les capacités et l'esprit de l'Allemand. Il remporterait son premier hat-trick de sa carrière à l'Inter à Vérone après une magnifique performance contre la Juventus où il a marqué lors d'une victoire 2-1. Ce serait son seul triplé de la saison mais il a quand même terminé meilleur buteur avec un de plus que son prédécesseur Díaz.

     

    Confirmation ? Non mais…

    Alors, avec trois Allemands à leurs côtés, tous sans doute au sommet de leur puissance, les Nerazzurri pourraient-ils conserver leur Scudetto ? Et bien non !! Naples, inspiré par Maradona, a remporté son deuxième titre en quatre saisons, battant Milan de deux points, l'Inter terminant troisième, à égalité de points avec la Juventus. Pour le trio, ce fut une solide saison individuellement. Klinsmann a terminé meilleur buteur du club avec 15 buts, la plupart étant inscrits par son compatriote Matthäus, tandis que la défense de Brehme était la quatrième meilleure de la Serie A ; peut-être pas aussi impressionnant que la saison précédente, mais toujours déterminé. Même si cette saison n'a peut-être pas été la plus réussie pour l'équipe de Trapattoni, elle a préparé le trio pour ce qui allait finalement être un été incroyable, puisque Matthäus a mené l'Allemagne de l'Ouest à la Coupe du monde de 1990, aux côtés d'Andreas Brehme et Jürgen Klinsmann. Matthäus terminerait avec quatre buts inscrits dans le tournoi, Klinsmann et Brehme terminant avec trois chacun, le dernier but de ce dernier étant le but vainqueur en finale contre l'Argentine. Même si la victoire n'était pas en noir et bleu pour l'Inter, ses supporters avaient le sentiment d'avoir aidé l'Allemagne à remporter la Coupe du Monde, leurs stars étant la clé du triomphe.

    Cela montrait à quel point le trio était populaire auprès des fidèles de l'Inter. Ils étaient champions du monde dans leur pays d'adoption et les supporters de l'Inter étaient vraiment heureux pour eux. À leur retour au début de la saison 1990-1991, de grandes choses étaient attendues et l'Inter a tenu ses promesses. Ils n'ont peut-être pas remporté le Scudetto mais le succès sur le continent est finalement arrivé avec une victoire en Coupe UEFA. L'Inter a remporté le trophée et a réussi à terminer deuxième derrière Milan en Serie A, atteignant également les quarts de finale de la Coppa Italia. Cependant, c'est en Europe que les hommes de Trapattoni ont prospéré.

     

     

    La coupe UEFA 1991 et déclin

    Après avoir perdu 2-1 au premier tour face à l'équipe autrichienne du Rapid Vienne, l'Inter a repris le match nul alors que Klinsmann marquait le but vainqueur après prolongation pour permettre aux Nerazzurri de se qualifier. Au tour suivant, le même scénario s'est produit, avec Aston Villa régnant dans les Midlands grâce aux buts de Kent Nielsen et David Platt avant que Klinsmann n'aide une fois de plus l'Inter à renverser le match et à les faire passer. Klinsmann a peut-être retenu toute l'attention grâce à ses buts mais Matthäus et Brehme ont été tout aussi essentiels dans les victoires, notamment contre Villa. Matthäus lui-même a émargé la feuille de match en compétition européenne en ouvrant le score lors du 4-1 contre le Partizan avant d’égaliser au match retour à la 88e minute .

    À ce stade, l'Inter pensait pouvoir aller jusqu'au bout, et avec la mentalité gagnante de Brehme, Matthäus et Klinsmann après leur succès en Coupe du Monde, ils avaient l'impression que rien ne pouvait les arrêter sur leur chemin. Ensuite, l'équipe italienne de l'Atalanta, qui les a tenus en échec 1-1 à Bergame au match aller, mais des buts rapides de Serena et Matthäus signifiaient que l'Inter serait dans le dernier carré contre le Sporting CP. Un nul 0-0 au match aller au Portugal signifiait qu’il fallait gagner au Giuseppe Meazza. Avec Klinsmann et Matthäus marquant, ce serait donc la Roma, conduite par Rudi Völler, qui affronterait l'Inter en finale sur deux matches. Dans le premier, Nicola Berti a marqué après qu'un penalty de Matthäus ait déjà donné l'avantage à l'Inter. Malgré la victoire de la Roma au match retour 1-0 au Stadio Olimpico, les Nerazzurri ont été champions du continent pour la première fois depuis 1965, grâce à leur influence allemande.

    Cela s'avérerait être le dernier sommet pour les Allemands en Italie, car ils ont poursuivi ce succès en Coupe UEFA avec une huitième place en Serie A, où ils étaient plus proches de la zone de relégation que de la première place, et en sortant de l'UEFA au premier tour face au club portugais de Boavista. Trapattoni était parti après la victoire en Coupe UEFA et les choses n'étaient tout simplement pas les mêmes sans lui, du moins pas pour Brehme, Matthäus et Klinsmann. Ces deux derniers termineront avec 38 buts à eux deux lors de la campagne 1990-1991, mais comme Matthäus et Brehme ne rajeunissent pas et que le Bayern Munich se cache autour du trio, il était temps pour eux de passer à autre chose. Les Allemands ont vécu une période fructueuse en Italie, Matthäus s'étant imposé comme l'un des meilleurs milieux de terrain dans le championnat le plus difficile du monde, tandis que Brehme a prouvé qu'il était capable de devenir un joueur individuel exceptionnel et de commander une équipe brillante. Klinsmann a pu franchir le pas et devenir un attaquant de classe mondiale au sein du club, jouant un rôle important dans la victoire en Coupe UEFA.

     

    Conclusion

    On ne se souvient peut-être pas d'eux avec autant d'affection que les Néerlandais du Milan mais pour les supporters de l'Inter, ces Allemands étaient tout aussi importants et, diraient certains, même meilleurs que Van Basten, Gullit et Rijkaard. Trois légendes du football se sont révélées parmi les meilleurs joueurs du monde dans le championnat le plus dur au monde. Ce n'est peut-être pas aussi romantique que l'histoire du Milan mais c'est certainement une période qui devrait être célébrée et connue pour la façon dont elle a fait tomber les barrières pour des futurs joueurs.

     

    Traduction alex_j


    Joueurs: 🏃🏻 Aldo Serena 🏃🏼 Andreas Brehme 🏃🏼 Jurgen Klinsmann 🏃🏼 Lothar Matthäus 🏃🏻 Nicola Berti 🏃🏻 Ramón Díaz

    Réactions & Commentaires

    Commentaires recommandés

    Trop petit à cette époque malheureusement, j’ai connu Klinsmann et Matthaus lors de la coupe du monde 98. Ça devait être quelque chose 

    • ;-) 1

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    Super papier, comme d’hab, un plaisir a lire

    • J’aime 1
    • Goaaal 1

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    Tous ces buts venus d'en dehors de la surface, voilà ce qu'il nous manque actuellement. Bravo pour cet article très intéressant aux souvenirs poignants.

    • J’aime 2

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    On apprends ce matin le décès de la légende Andy Brehme sur la Gazzetta.

    Ce joueur a porté notre maillot pendant 4 ans avec un scudetto et une coupe d'uefa à la clé.

    Rip🙏

    • Triste 1

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